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Quels sont les signes à surveiller chez le chat malade ?

Par Lina Rayan

mis à jour le

Il existe de nombreux signaux d’alerte, pas toujours évidents à percevoir, qui peuvent être le signe d’un début de maladie chez le chat. Le chat malade reste un animal rustique, qui exprime assez peu la souffrance : ainsi, détecter un problème chez lui peut demander une attention toute particulière. Voici une liste des principaux signes cliniques qui doivent vous alerter.  

Le chat est un animal indépendant, qui ne communique pas quand il souffre. Vous n’entendrez pas votre chat se plaindre s’il a mal, et vous le verrez essayer de respecter ses petites habitudes, même quand son état le rend faible et fragile. Ainsi, il faut être vigilant, et faire preuve d’empathie : surveiller son chat en tenant compte de ses besoins, et vérifier le moindre doute face à un signe clinique.

Il y a beaucoup de signes à surveiller, et cette liste de signes à surveiller chez le chat malade n'est pas exhaustive : la santé est un équilibre complexe.

« La médecine a fait tellement de progrès que plus personne n’est en bonne santé. » (Aldous Huxley)

L’appétit

C’est l'un des premiers signes à surveiller, pour beaucoup d'espèces, souvent celui qui détermine entre une situation que l'animal compense, et un cas qui commence à décompenser, devenir grave.

Le chat a un régime alimentaire qui lui impose des repas réguliers, et il ne supporte pas longtemps l’anorexie, c’est-à-dire la perte totale d’appétit. Au bout de seulement 48h sans manger, quelle que soit la cause initiale, son foie réagit en plus à l’absence de repas, et développe des lésions secondaires (lipidose hépatique).

C’est donc un signe pour lequel il faut réagir immédiatement : l'alimentation est sensible chez le chat. Appelez à minima votre vétérinaire pour en discuter avec lui, ou prenez directement un rendez-vous si votre chat arrête brutalement de manger sans raison apparente.

Il faut toujours vérifier la bonne prise alimentaire du chat : pesez les quantités données chaque jour, et vérifier les restes. En effet, la perte d’appétit n’est pas forcément brutale, ou flagrante. Cela peut être une diminution progressive et lente, entrainant une perte de poids, mais avec un animal qui réclame quand même à manger. Parfois, ils ne mangent que si on les stimule un peu... dans ces cas, on parle alors de dysorexie (appétit diminué).

Le chat est un animal qui passe beaucoup de temps à rechercher sa nourriture, il réclame donc souvent sa pitance. Un changement de comportement alimentaire, que ce soit en hypo ou en hyper, est souvent la conséquence d'une dysharmonie, qu'elle soit d'origine biologique ou comportementale. Apprenez à connaître les variations alimentaires de votre chat, et discutez-en avec votre vétérinaire.

Le poids

Le poids est également un critère important à surveiller. Naturellement, ce n’est pas un paramètre qui va se modifier rapidement. Mais c’est parfois le seul signe visible d’une maladie qui évolue (comme c’est souvent le cas avec le chat pour les maladies rénales, par exemple).

On constate en effet un chat qui garde un appétit et un comportement normal, sans vraiment présenter le moindre symptôme flagrant, mais qui perd du poids, mois après mois.

La solution consiste donc à peser régulièrement son chat (une fois par semaine, ou une fois par mois), et de noter le poids dans son carnet, afin de tenir à jour sa courbe de poids. Si vous observez alors une baisse progressive, alors cela peut être un motif de consultation.

Et tenez compte du faible poids du chat ! Une baisse de 400g, cela paraît peu, mais sur un animal de 4kg, c’est 10% de son poids ! C’est comme si un humain perdait 8-10kg d’un coup !

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Le transit intestinal : selles et vomissements

C’est un motif de consultation très fréquent car très visible chez le chat malade : on voit facilement les traces dans la litière, ou ailleurs, un chat malade n’ayant pas toujours le temps d’atteindre sa litière.

Il y a de très nombreuses affections qui provoquent des symptômes digestifs, du bénin (la pelote de poils qui fait vomir) au très grave (cancers, maladies métaboliques, infections…). Il ne donc pas prendre ce genre de signes cliniques à la légère !

Cela peut évoluer très lentement, sans vraiment engager la survie de l'animal (comme pour les allergies, certains troubles neurologiques,...) comme être le signe discret d'une maladie grave qui s'installe (comme une tumeur ou une défaillance organique). Il ne faut donc pas hésiter à lever le moindre doute, de la même façon, auprès d'un vétérinaire.

La consommation d'eau et l'évacuation des urines

Le métabolisme de l’eau est très particulier chez le chat. Animal issu d’un environnement aride, il boit naturellement assez peu et concentre les urines. Il prend une grande part d'eau dans sa nourriture solide, qui telle une souris (ou ses autres proies), avoisine les 70% d'eau. Ainsi, le moindre changement au niveau des mictions est un signe clinique, en particulier :

  • la fréquence des mictions : le chat peut uriner plus souvent en petite quantité
  • la quantité d’urine : le chat urine plus ou moins que d’habitude
  • la présence d’une coloration anormale (sang,…)

Pour ce qui est de la prise de boisson, on considère qu'un chat doit prendre entre 200 et 350mL d’eau par jour : on considère une prise de boisson anormale à partir du double. Ce n’est pas facile à estimer, n’hésitez pas à mesurer la quantité d’eau que vous versez un jour, et ce qui reste au remplissage suivant, pour la mesurer.

Non, le lait n'est pas une boisson, mais un aliment pour bébé, dans la nature ! Cependant, quelques gouttes de lait dans un bol d'eau peuvent aromatiser la boisson et inciter un chat à boire sans perturber sa digestion.

La respiration

C'est un motif de consultation pour lequel il peut y avoir rapidement urgence, c'est-à-dire qu'un animal en détresse respiratoire peut avoir un pronostic très engagé en l'absence d'intervention ! Cela dépend naturellement des causes potentielles de cette détresse.

Un signe respiratoire doit souvent être exploré en clinique vétérinaire, à l'aide d'examens complémentaires. Que ce soit un bruit anormal, comme des sifflements ou crépitements à chaque mouvement respiratoire, ou un rythme respiratoire trop élevé, seule une auscultation et un examen approfondi vous permettra de traiter la bonne cause.

Dans les situations urgentes, une mise sous oxygène peut être nécessaire pour gérer la crise. Donc la première chose à faire en cas de signes respiratoires est d'appeler son vétérinaire en lui signalant une respiration anormale, et le laisser déterminer avec ses questions le niveau d'urgence.

Le comportement

Un chat malade ne manifestera pas toujours une faiblesse de manière évidente. Il peut compenser sa maladie et ne rien changer dans ses habitudes. A l’inverse, certaines maladies vont avoir un impact sur son comportement. Ce qui doit nous alerter, c'est un changement de comportement inhabituel.

En premier lieu, on évoquera l’apathie, ou la faiblesse : c’est une situation où l’animal semble moins actif, avec moins d’énergie, et de nombreuses maladies provoquent cet état. Vous pouvez l'observer en train de fuir le contact ou se cacher pour se reposer.

Il y a également des comportements liés à certaines maladies, comme la malpropreté avec les affections urinaires du chat, les troubles neurologiques ou orthopédiques, etc…

Il faut donc être vigilant : des changements d’habitude ou des comportements anormaux doivent vous alerter, et n’hésitez pas à poser la question à un professionnel qui pourra à minima vous dire s’il y a lieu de s’inquiéter.

La température

La prise de la température corporelle est l’un des examens que pratique le vétérinaire lors d’une consultation. Chez le chat, la température normale se situe entre 38 et 39°.

Mais ce n’est pas un examen facile à interpréter : cela peut être le signe d’une maladie, mais la température du chat peut aussi simplement monter à cause du stress de la manipulation. De plus, un animal malade ne sera pas forcément en hyperthermie. Il faut donc se méfier, et laisser l’interprétation d’une température au vétérinaire.

Mais c’est un examen que vous pouvez réaliser avec un simple thermomètre à embout flexible. Il faut lubrifier le bout du thermomètre et l’insérer délicatement dans l’anus, en faisant attention à maintenir l’embout flexible sur la muqueuse du rectum, afin de prendre la température réelle du chat et pas de ses selles. Notez ensuite la température dans son carnet, avec le jour et l'heure, cela servira au vétérinaire lors de l'examen.

Une température anormalement élevée ou basse doit alors vous alerter, mais ne donnez pas trop rapidement une conclusion si vous obtenez une température normale. Si d'autres signes vous inquiètent par ailleurs, alors il faut quand même appeler le vétérinaire.

Attention à ne pas vous fier à la température de la truffe, ou d'autres muqueuses : elles peuvent être différentes de la température interne ; ce signe n'est pas très fiable et il vaut mieux l'éviter.

Le pelage

La dermatologie nous offre de nombreux motifs de consultation, car il s’agit aussi de symptômes assez visibles, en général. On trouve principalement les chats qui se grattent, et les chats qui présentent des lésions sur la peau (plaies, perte de poils, boutons, tumeurs, rougeurs…).

Naturellement, il existe de nombreuses causes potentielles d’une maladie de la peau : trauma, parasite ou infection, maladie métabolique, allergie, désordre alimentaire, problème de comportement, anomalie congénitale…

C’est la raison pour laquelle, à moins d’être 100% sûr de son geste, il faut éviter l’automédication du chat malade, très fréquente pour soigner des petites affections dermatologiques. Beaucoup de lésions peuvent être bénignes, et ne pas nécessiter beaucoup de soins, mais une simple écharde abandonnée quelques jours peut provoquer des abcès, difficiles à détecter chez le chat.

Il est fréquent de confondre les lésions, et le traitement peut être très différent suivant la cause. Le bon geste au bon moment permet d'éviter les prises en charge longues et pénibles. Il est fréquent de voir en consultation des animaux avec un problème qui dure depuis quelques temps, et les propriétaires pensaient que « ça passerait tout seul ». Sauf que le problème a entre-temps empiré, et les soins à prodiguer pour le résoudre sont désormais beaucoup plus importants.

Par exemple, un chat qui a des ulcères dans la gueule, va diminuer son comportement de toilettage et avoir un poil plus terne : ce signe peut être important pour orienter un examen complémentaire. Demandez conseil à votre vétérinaire !

Le squelette

Une affection orthopédique peut être brutale, suite à un traumatisme ou un choc, ou être très progressive, comme c’est le cas en vieillissant avec l’arthrose. On peut donc avoir de très nombreux cas de figure, plus ou moins graves, et s'étalant plus ou moins dans le temps.

Par contre, l’absence de plainte n’est absolument pas un moyen de déterminer si l’animal souffre ou non. Si vous voyez un chat boiter, même très discrètement, c’est qu’il y a une gêne voire une douleur.

En effet, l’animal ne se plaint pas toujours quand il a mal. Il se contente juste d’adapter ses habitudes pour minimiser la douleur. En cas de boiterie par exemple, un escalier ou la descente d’un meuble deviennent pour un chat de véritables obstacles. Certains chats les éviteront alors : c’est parfois le seul signe d’une douleur orthopédique.

La bouche

Ce n’est pas un endroit facile à examiner chez le chat. Autant un chien s'habitue facilement à ce genre de manipulation, autant cela reste délicat avec le chat, qui ne supporte que très mal la contrainte.

Mais la gueule reste important à surveiller : il faut regarder l’état des dents et du tartre (visible à la coloration maronnâtre que prennent peu à peu les dents quand il se dépose), et des gencives (anormale si elles prennent une coloration rouge au contact avec les dents).

Voici une belle jeune dentition de chat : dents blanches, gencives saines !
A l'inverse, voici une gueule avec du tartre, et surtout une dent cariée, avec une gencive très inflammée. Notez que cela se voit plus facilement si la gencive est rose, et pas noire...

Les yeux et les oreilles

Ces deux parties anatomiques sont fragiles, et peuvent facilement être la localisation d'un problème focal. Il peut encore y avoir des affections brutales, ou chroniques : il faut surveiller régulièrement l'aspect sain de la tête.

Dans les oreilles, la peau doit être de couleur normale (pas de rougeur), et il ne doit pas y avoir trop de dépôt cérumineux. Si le chat se gratte, penche la tête, ou ne supporte pas qu'on approche de cette région, il faut consulter, car seul un vétérinaire dispose de l'outil adapté pour observer le conduit : l'otoscope.

Pour les yeux du chat, le diagnostic est encore plus subtil : la majorité des motifs de consultation ophtalmologiques sont l'œil rouge, le voile dans l’œil, ou l'œil fermé. Ces signes doivent immédiatement déclencher une consultation, car les affections bégnines ou urgentes peuvent se ressembler.

Au final, retenez ces quelques principes :

  • Un changement d'habitude chez ce petit animal ritualisé est important.
  • Le chat est un animal rustique, indépendant, qui ne se plaint pas : n'attendez pas qu'il souffre plus pour intervenir.
  • Explorez vos doutes auprès des professionnels de la santé. Prendre en charge les situations urgentes, ou vous rassurer : cela fait partie du travail du thérapeute.

Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz

Pour prendre soin de votre chat

Détecter si un chat est malade n’est pas forcément simple. Il est cependant possible d’anticiper certains problèmes, notamment ceux qui sont liés aux parasites comme les puces, les tiques ou les vers : en traitant votre animal de compagnie régulièrement, vous lui évitez ce genre de soucis qui ont tendance à compliquer la vie du félin, et la vôtre, par extension ! C’est pourquoi vous équiper de sprays anti-puces et anti-tiques et de traitement vermifuge est une bonne idée. Vous pouvez également donner des compléments alimentaires à votre chat, pour renforcer sa bonne santé. Notre sélection vous aide à faire votre choix.

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