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Comment savoir si mon chat a mal ?

La rédaction

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Assez curieusement, le chat n’est pas un animal très connu en éthologie, car cette science est finalement assez jeune, se développant activement depuis quelques décennies seulement. Peu d’études permettent notamment d’estimer le niveau de douleur chez un chat, mais des avancées récentes ont été effectuées dans ce domaine : quels sont alors les outils disponibles aujourd’hui, pour savoir si son chat souffre ?

La douleur en médecine vétérinaire est un facteur très surveillé depuis peu de temps. En effet, nos connaissances en analgésie, la discipline médicale qui vise à supprimer la douleur, ne sont que très récentes, notamment chez les animaux.

Mais aujourd’hui, nous disposons d’un arsenal thérapeutique comparable à ce qu’on utilise en médecine humaine : que ce soit au niveau de l’anesthésie plus efficace, ou des anti-douleurs, nous avons les moyens de garantir une analgésie correcte. De nombreuses études nous ont montré également l'intérêt de gérer la douleur, que ce soit sur le ressenti et le bien-être, mais également sur la guérison.

Il nous reste alors à savoir identifier correctement les situations douloureuses, pour les traiter : quelles sont alors les méthodes pour reconnaître la douleur ? Sont-elles efficaces ?

Comment estimer la douleur de mon chat ?

A la maison, pour l'heure, il existe quelques questions importantes à se poser pour pouvoir mesurer la douleur de son chat :

  • son comportement a t'il changé : le chat est un animal ritualisé, il faut repérer les changements anormaux (par exemple, au niveau des sorties, ou du toilettage,...)
  • est-il devenu agressif : parmi les changements de comportement, l'agressivité est souvent une réponse du chat face à la douleur.
  • est-il devenu apathique : si votre chat diminue beaucoup son activité, c'est un changement pouvant exprimer une douleur.
  • a t-il perdu de l'appétit : le chat est un animal très sensible au niveau de l'appétit, et une affection douloureuse l'affecte souvent au niveau de la quantité de nourriture ingérée.

En cas de doutes, il est judicieux de contacter votre vétérinaire, pour lui décrire les comportements qui vous paraissent anormaux, et évaluer avec lui le niveau de douleur de votre chat. Cela vous permettra notamment de savoir s'il est nécessaire d'intervenir rapidement, en urgence, afin à minima de soulager cette douleur.

La douleur chez le chat : 5 signes qui doivent vous alerter

La perception de la douleur, ou nociception

La douleur (ou nociception) est parfois vu comme un sens à part entière (le débat ne fait pas encore consensus). En effet, les voies et les terminaisons nerveuses de la douleur sont différentes de la sensibilité « normale » (somesthésie).

La douleur est donc un canal sensitif, et il s’avère qu’il existe une grande variabilité entre les individus, au niveau de la perception de la douleur. C’est ce qui rend son étude délicate : pour un même stimulus douloureux, certains vont hurler à la mort, tandis que d’autres n’y prêteront même pas attention.

De plus, il est des animaux qui masquent la douleur : c’est souvent le cas des proies, notamment. Le chat est un carnivore et un prédateur, mais de part sa petite taille (qui en fait également une proie potentielle), et sa tendance sociale solitaire, il exprime assez peu la douleur, préférant se cacher et se prostrer. Concrètement, le problème sera donc qu'un chat avec un léger mal de ventre, par exemple, pourrait avoir la même attitude qu'un chat en sortie de chirurgie.

Comment réaliser un outil qui permette alors de mesurer la douleur réelle, et pas seulement ce que l’animal nous montre ?

Les outils de mesure de la douleur en éthologie

L’éthologie est une science de l’observation. En premier lieu, ce sont donc des signes visuels qui vont nous permettre d’avoir des informations sur le ressenti de l’animal (1). Or, les animaux, comme nous, communiquent énormément par le biais des postures, des mimiques, et des gestes.

Ainsi, la méthode consiste à observer des chats douloureux, ou non, en notant des signes comme la position de la tête, des oreilles, des yeux, des moustaches, les traits crispés, la posture… À partir d’images, des repères anatomiques ont été identifiés et les distances entre ceux-ci ont été cartographiées. Un tableau permet alors d’attribuer une note, pour chaque observation ou question. A la fin, la note finale permet d’estimer la douleur, en faisant la synthèse de tous ces signes.

A l’heure actuelle, il existe deux outils reconnus (2) : le score de douleur de Glasgow (3), et une échelle de la grimace du chat (Feline Grimace Scale) (4), développé très récemment par une doctorante brésilienne, Marina Cayetano Evangelista, au Centre hospitalier universitaire vétérinaire, de la Faculté de médecine vétérinaire à Saint-Hyacinthe.

Voici à quoi ressemble un score de douleur, ici celui de Glasgow.

Ces outils sont encore en développement, et ne permettent pas de mesurer très précisément la douleur (c’est à l’heure actuelle impossible), mais ils sont déjà assez efficaces pour l’estimer ! L’idéal, à terme, est de réaliser un questionnaire qu’un propriétaire peut utiliser lui-même pour mesurer le niveau de douleur de son chat, sans forcément être habitué à l’observation en éthologie. Mais il faudra patienter encore un peu pour en disposer !

Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz

A lire aussi : La douleur chez le chat : 5 signes qui doivent vous alerter

Bibliographie :

  1. Robertson, S. (2018) How do we know they hurt? Assessing acute pain in cats
    Veterinary Record 183, 748-749
  2. Steagall, P. V., & Monteiro, B. P. (2019). Acute pain in cats: Recent advances in clinical assessment. Journal of Feline Medicine and Surgery, 21(1), 25–34.
  3. Reid, J., Scott, EM., Calvo, G., Nolan, AM. (2017). Definitive Glasgow acute pain scale for cats: validation and intervention level. Veterinary Record 180, 449.
  4. E. Holden, G. Calvo, M. Collins, A. Bell, J. Reid, E. M. Scott, A. M. Nolan (2014). Evaluation of facial expression in acute pain in cats. Journal of Small Animal Practice, Volume55, Issue12, December 2014, Pages 615-621

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1 commentaire

  • Girni21
    Girni21
    Je redoute toujours de ne pas pouvoir m'apercevoir que mon chat souffre car je sais bien qu'il est le roi du camouflage. Quand la chatte que j'avais précédemment dormait plus que de coutume et ne voulait pas rester sur moi, je savais alors qu'elle avait un problème mais il n'y avait évidemment que le vétérinaire qui pouvait le déceler. La perte d'appétit et la toux chez elle étaient un signe d'angine et même de bronchite, elle était sujette à des crises d'asthme et j'avais toujours d'avance un traitement à lui donner Observer soi-même son chat est primordial mais peut être insuffisant. Aussi, les études menées à ce sujet me semblent bienvenues.
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