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Alerte à la rage sur l’île de Ré : ce qu'il faut savoir pour protéger son animal !

Par Nathalie D'Abbadie Autrice

Publié le

Un chien atteint de rage a été détecté sur l’île de Ré début février. L’animal incriminé n’a pas contracté la rage en France, il aurait été importé du Maroc via l’Espagne. Le diagnostic a été confirmé le 13 février par l’institut Pasteur. Le chien a dû être euthanasié et la préfecture de Charente-Maritime invite les propriétaires de chien et chat de l’île à la vigilance.

La rage est une maladie mortelle qui se transmet par morsure ou léchage d’une peau lésée. Elle touche les chiens et les chats, mais aussi l’humain (qui, lui, ne la transmet pas). Il n’existe pas de traitement efficace, cependant la vaccination permet de protéger efficacement nos compagnons à 4 pattes. Le point sur la situation en France.

Un chien atteint de rage à Saint-Martin-de-Ré : rappel des faits

Le 14 février, la préfecture de Charente-Maritime lance l’alerte. Les résultats viennent de tomber ; un chien a été déclaré infecté par la rage sur la commune de Saint-Martin-de- Ré. Ce jeune chien de type berger (robe fauve, museau noir et pattes blanches) a circulé sur l’île de Ré entre le 17 janvier et le 3 février 2020.

L’animal a dû être euthanasié suite à un changement de caractère et l’apparition de symptômes nerveux. Face à la suspicion de rage, son corps a été envoyé à l’institut Pasteur selon la procédure. Le virus de la rage a ainsi pu être mis en évidence dans ses tissus nerveux.

La rage se transmet via la salive de l’animal contaminé, lors de morsure, griffure ou léchage d’une peau ou d’une muqueuse abîmée. Un chien victime de rage peut transmettre la maladie quelques jours avant l’apparition des premiers symptômes.

Dès lors une course contre la montre démarre sur l’île de ré ; il faut retrouver les humains et les chiens ou chats qui ont pu avoir des contacts rapprochés avec le jeune chien enragé. La préfecture de Charente-Maritime a mis en place 2 numéros pour les personnes concernées.

Le chien enragé avait été trouvé sur le bord d’une route en Espagne et ramené illégalement en France. Cependant, l’Espagne, tout comme l’Hexagone, est un pays indemne de rage. Au vue des analyses effectuées, il semblerait que le jeune berger soit originaire du Maroc (le virus dont il a été victime est celui qui circule dans ce pays du Maghreb). Il aurait donc été l’objet de 2 importations illégales avant de déclarer sa rage en France.

Contre la rage : une législation qui protège

La France est officiellement indemne de rage depuis 2001. Des campagnes de vaccination sur les renards ont permis d’éradiquer cette terrible maladie de notre pays. Le virus de la rage ne circule donc plus sur le territoire français (y compris Martinique et Guadeloupe). La vaccination des chats et des chiens n’y est plus obligatoire.

Cependant, depuis 2001, 12 animaux ayant contracté le virus rabique à l’étranger et importés illégalement ont été reconnus enragés en France. Tout danger n’est pas écarté. Afin d’éviter la réintroduction de la rage sur notre sol et de ne prendre aucun risque pour la santé humaine, une législation rigoureuse a été mise en place :

  • La surveillance vétérinaire des animaux mordeurs

Au regard de la loi, tout animal ayant mordu un humain doit être placé en surveillance vétérinaire. Qu’est-ce que cela signifie ? Que le chien (ou chat) en cause, même vacciné contre la rage, doit faire l’objet d’une visite chez un vétérinaire dans les 24 heures suivant la morsure, puis au bout de 7 jours et 14 jours. Il s’agit de s’assurer que l’animal ne développe pas des symptômes compatibles avec la rage pendant cette période.

Ce délai de 2 semaines n’a pas été choisi au hasard : il correspond au laps de temps pendant lequel un animal peut transmettre la rage sans présenter de symptômes. Ce délai est différent de la période d’incubation (temps entre lequel le chien est infecté et celui où il déclare la maladie) qui est très variable dans le cas de la rage (1 semaine à 1 an!).

Si l’animal mordeur développe une rage pendant la période de surveillance, la personne mordue sera immédiatement vaccinée (et sauvée).

  • Obligations lors d’importation d’un chien ou d’un chat

Pour ne pas risquer de réintroduire la maladie, tout chien ou chat arrivant en France doit être vacciné contre la rage et identifié. Pour certains pays dans lesquels la rage sévit, il est également demandé un titrage des anti-corps anti-rabiques post vaccination : cette mesure permet de s’assurer que le vaccin protège efficacement l’animal et qu’il n’est donc pas porteur du virus au moment de son introduction sur le sol français.

Si le chien ou le chat est introduit en France sans répondre à ces obligations, on parle alors d’importation illégale. L’animal sera soumis à une surveillance vétérinaire de 6 mois pour s’assurer qu’il n’est pas en incubation du virus rabique. Au bout de cette surveillance, il pourra être vacciné contre la rage.

  • Obligations lors de déplacement à l’étranger avec son animal

Tout chien, chat ou furet français voyageant à l’étranger doit posséder un passeport, être vacciné contre la rage et identifié par puce électronique. D’autres modalités peuvent s’y ajouter en fonction du pays de destination, que ce soit pour le départ ou le retour. En cas de voyage à l’étranger hors union européenne, il faut toujours prendre conseil auprès de son vétérinaire plusieurs mois à l’avance.

Face à la rage, comme face au coronavirus, il ne faut pas céder à la psychose ; les cas de chien ou chat enragé sont excessivement rares en France (13 en 19 ans).

Cependant, il faut rester vigilant, notamment lors de voyages dans des pays à risque (Maghreb, Europe de l’Est…) pour ne pas ramener le virus dans ses valises… L’alerte à la rage sur l’île de Ré est là pour nous le rappeler.

Isabelle Vixège
Dr vétérinaire

A lire aussi : Coronavirus du chien : comment protéger mon animal et peut-il me contaminer ?

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