Je suis persuadée que si les gens n'étaient pas focalisés sur le physique d'un chien, il y aurait moins d'abandons et plus d'adoptions.
On veut des Husky, des Spitz, des Shiba Inu, des Jack Russell, des Malinois, des Bergers australiens. Pourquoi ? Parce que ce sont de belles races et qu'elles sont à la mode. Leur caractère ? C’est secondaire, accessoire. Hier encore, une amie me disait qu’elle voulait un Shiba « parce que c’est trop mignon ». Elle avouait même que « l’apparence, c’est ce qu’il y a de plus important ».
La beauté d’un chien est intérieure
Or, c’est le caractère d'un chien qui devrait être le premier critère à prendre en compte lorsqu'on veut en acquérir un. Et pourtant, ce n’est pas ce qui prédomine dans les standards des races ! Il n'y a quasiment que l'apparence physique qui compte. En témoigne cette définition de la « nature des caractères relevant du standard : « Le standard d'une race rend compte principalement de caractères descriptifs ou qualitatifs : morphologie, couleur de la robe, allure, tempérament (vif, calme) etc. Il peut s'agir aussi de certains caractères quantitatifs mesurables extemporanément, sur un ring d'évaluation, comme la taille qui est mesurée généralement au garrot avec la toise. »
Résultat, on découvre trop tard que les Husky sont fugueurs. Que les Spitz sont aboyeurs. Que les Shiba sont têtus. Que les Jack Russell, Bergers australiens et Malinois ont un besoin fou de se dépenser. On se rend compte, après s'être pavané avec son beau toutou, qu'avoir un chien n'est pas si facile que ça. Qu'il faut répondre à ses besoins et que ces besoins ne sont pas les mêmes pour tous les chiens. Alors, allez hop, quand on a fini de faire mumuse avec sa jolie peluche, on s'en débarrasse.
Marion, blogueuse et déjà propriétaire d'une Berger blanc suisse, a récemment agrandi sa famille avec l'arrivée de Bodza, une chienne Mudi, une race aussi belle que rare. Elle témoigne : « Quand je pense au nombre de personnes qui m'ont demandé à l'arrivée de Bodza "oh c'est mignon comme race, je ne connaissais pas, tu l'as eue où ?" La première question avant de se renseigner sur les élevages, c'est quand même d'en savoir un peu plus sur la race qui est certes mignonne, mais avec un caractère très particulier, loin de convenir à beaucoup de monde... Les gens ne connaissent pas les priorités, ils voient le physique avant le caractère. Alors que ça devrait être l'inverse... J'ai eu aussi des messages du type "j'ai adopté un Berger blanc suisse, il est arrivé hier, tu peux m'en dire plus sur la race et ses caractères ?" »
Au moment d'adopter dans une association, c'est le même problème. On veut un jeune et beau chien. Pas un vieux bâtard au physique excentrique.
Le chien de nos rêves n’est pas forcément celui que nous imaginions
Je connais une chienne de 9 ans, cardiaque, sourde, qui n'a plus de dents, tire la langue en permanence, a des yeux globuleux qui pleurent. Elle sent mauvais, ronfle plus fort que mon père, et bave tellement que son poil est tout le temps mouillé. Qui voudrait d'un chien comme ça ? On a dit d'elle qu'elle était "inadoptable".
Cette chienne est cependant une merveille. Le genre de chien de famille que tout le monde rêverait d'avoir. Elle déborde de douceur, de gentillesse, de sagesse et d'affection. Elle s'adapte à toutes les situations, ne fait pas la moindre bêtise, aime tout le monde et ne demande qu'à être aimée en retour (et à avoir des croquettes). C'est une perle à côté de laquelle tout le monde passerait. Et pourtant... un jour, quelqu'un a vu à quel point elle était belle à l'intérieur. Elle a été adoptée.
Il en est de même pour notre petite Malinka qui vient chaque jour avec Anaïs au bureau, chez Wamiz. Anaïs rêvait d’un gros chien, d’un Dogue allemand. Le destin l’a mise sur la route d’une petite croisée Labrador. « Ce n’est absolument pas le genre de chien que j’aurais choisi », m’a-t-elle confié. Mais parfois, c’est la vie qui choisit pour nous.
Cela étonne beaucoup de monde. Souvent, j’ai été confrontée aux regards interloqués de mes proches qui me disaient « mais… tu serais prête à adopter cette horreur ?! » Oui, évidemment, je serais la première à adopter le chien le plus cabossé du monde pour peu qu’il y ait entre nous quelque chose de spécial. Seul son caractère m’intéresse.
Des milliers de chiens "moches", vieux, malades ou handicapés n'attirent jamais le moindre regard. Mais ils méritent leur chance. Eux se moquent éperdument de notre physique. Ils savent que l’amour n’est pas visible, et sur ce point-là, on peut dire qu’ils sont bien plus intelligents que nous.
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