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un chat allongé

Un chat allongé près d'une fenêtre

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Anémie chez le chat : causes, symptômes, traitements

Par Isabelle Vixège Vétérinaire

Publié le

L’anémie se définit par une baisse du taux d’hémoglobine dans le sang du chat. Elle se traduit par des symptômes peu spécifiques (fatigue, respiration rapide, baisse d’appétit…). Les causes sont variées et nécessitent le recours à différents examens. L’anémie peut être chronique et relativement bien supportée par l’animal (jusqu’à un certain point) ou brutale et engager le pronostic vital.

Un matou ou une minette d’habitude plein d’entrain soudainement fatigué ou essoufflé souffre peut-être d’une anémie. Pour en avoir le cœur net, rendez-vous chez votre vétérinaire. Un examen de l’animal et, éventuellement, une prise de sang pourront confirmer ou écarter cette hypothèse.

Qu’est-ce qu’une anémie ?

Définition

Une anémie correspond à un taux anormalement bas d’hémoglobine dans le sang. L’hémoglobine est une protéine contenue dans les globules rouges (ou hématies) et qui sert à capter et transporter l’oxygène dans l’organisme.

Les globules rouges sont produits en continu dans la moelle osseuse. Ils ont une durée de vie limitée (environ 75 jours chez le chat). Une baisse d’hémoglobine dans le sang peut avoir différentes causes :

  • Baisse de production de globules rouges
  • Destruction des globules rouges
  • Modification de l’hémoglobine

Diagnostic

Le diagnostic d’une anémie féline est clinique (symptômes) et se confirme sur bilan sanguin par examen du taux d’hémoglobine et de l’hématocrite (rapport entre le volume occupé par les globules rouges dans le sang sur le volume de sang total). On parle d’anémie pour des taux d’hémoglobine inférieur à 10g/100 ml sur la numération-formule (ou hémogramme).

La recherche d’un certain type de globules rouges (les réticulocytes) permet de classer l’anémie en régénérative ou arégénérative. En effet, les réticulocytes sont des globules rouges « jeunes » (nouvellement produits) ; leur présence en quantité plus importante indique que la moelle osseuse réagit à l’anémie en produisant de nouvelles hématies. Dans certaines affections (leucémie par exemple), la moelle en est incapable. Dans ce cas, un myélogramme (étude de la moelle osseuse) est l’examen de choix pour découvrir la cause de la maladie.

Quels sont les symptômes d’une anémie chez le chat ?

Les symptômes résultent de la baisse de l’hémoglobine (donc d’oxygène) dans l’organisme et varient en intensité en fonction de la gravité de l’anémie. Le félin va alors présenter :

  • De la fatigue
  • Un essoufflement voire une dyspnée (grande difficulté à respirer)
  • De l’inappétence
  • Une pâleur des muqueuses (visible au niveau des gencives par exemple)

Quelles sont les principales causes de ce problème de globules rouges ?

Contrairement à l’humain, l’anémie par carence en fer est rare chez le chat. D’autre part, toute infection chronique peut entraîner une légère anémie. Certaines affections bien connues des vétérinaires sont responsables d’anémies sévères chez les félins :

  • Les virus

Des virus comme le Felv (virus leucémogène félin), le FIV (virus de l’immunodéficience féline) mais aussi le coronavirus de la PIF (péritonite infectieuse féline) peuvent induire des anémies chez le chat. D’où l’importance de vacciner son chat contre la leucose (Felv).

  • Les bactéries

Certains microorganismes sont susceptibles d’envahir les globules rouges et de les détruire ; c’est le cas par exemple de Mycoplasma haemofelis. La mycoplasmose féline hémotrope (ou hémobartonellose féline) se diagnostique par examen d’un frottis sanguin et test PCR. Le mode de transmission est mal connu ; on suspecte le rôle des morsures mais aussi des piqûres de puces.

  • Les intoxications

Certains produits contre les rats peuvent être consommés par les chats. Parmi ces produits, les anti-vitaminiques K produisent des hémorragies (externes ou internes) responsables d’anémies souvent graves. Le diagnostic repose sur une prise de sang permettant de détecter des temps de coagulation anormalement longs.

Autre risque d’intoxication chez le chat : le paracétamol (Doliprane®, Efferalgan®…). Cet empoisonnement résulte souvent de l’administration du produit par le propriétaire lui-même, pensant bien faire pour soulager son compagnon. Attention, le paracétamol est très toxique chez les félins. Le médicament entraîne une modification de l’hémoglobine qui n’est alors plus capable de transporter l’oxygène. Le chat présente une dyspnée, des muqueuses grises et parfois des symptômes digestifs. L’animal doit être hospitalisé pour recevoir des soins intensifs.

Les reins ne servent pas qu’à filtrer le sang et produire les urines. Ils sont aussi responsables de l’élaboration de l’érythropoïétine ou EPO, une hormone indispensable à la fabrication des hématies. Dans certaines maladies rénales du chat, cette hormone n’est plus produite et une anémie progressive se développe.

  • Les anémies hémolytiques à médiation immune

Il s’agit d’une anémie provoquée par la destruction des globules rouges par le système immunitaire de l’animal. Elle peut être idiopathique (sans cause retrouvée), médicamenteuse ou liée à la présence d’autres pathologies (cancer, parasites).

Comment soigner un chat anémié ?

Lorsque l’anémie est très importante, une transfusion sanguine peut être envisagée. Techniquement, cela n’est pas toujours réalisable car il n’est pas forcément aisé de trouver un chat donneur et compatible au niveau du groupe sanguin. De plus, si la pathologie causale est trop péjorative (Chat Felv ou en IRC terminale par exemple), la transfusion risque d’être inefficace ou de n’apporter qu’une amélioration de courte durée.

Les autres traitements dépendent de la cause de l’anémie. Par exemple, dans le cas d’une mycoplasmose, on aura recours à un antibiotique (la doxycycline). Pour les intoxications, on fournira de la vitamine K pendant plusieurs semaines. Les anémies hémolytiques auto-immunes idiopathiques répondent généralement à un traitement immunosuppresseur (corticoïdes, ciclosporine)…

L’anémie chez le chat est un trouble complexe dont l’exploration rapide chez un vétérinaire est indispensable pour assurer la guérison du petit félin.

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