Alors que le chat est un animal qui peut vivre dans le froid, certains chats refusent de sortir dès que la météo s'assombrit. Comment le chat ressent et tient compte du froid ? Pourquoi observe-t-on ces différences de comportement ?
La sensibilité thermique, autrement dit la sensation du chaud et du froid, est discutée aujourd'hui comme un sens à part entière, bien que les scientifiques ne soient pas encore d'accord pour le distinguer de la sensibilité fine. Nous allons voir comment le chat perçoit et réagit au froid, et ce qu'on doit préparer pour l'hiver. Si vous vous inquiétez à l'idée que votre chat ait trop froid cet hiver, cet article est pour vous !
Comment le chat ressent-il le froid ?
Le chat est un être sensible, comme la plupart des animaux : il reçoit des sensations, et exprime en retour des émotions. Il perçoit notamment la température, au travers de ses sens, et en tient compte pour rechercher un certain confort.
Naturellement, le chat dispose d’une protection : sa peau est recouverte d’un pelage dense qui maintient la température du corps stable. Cette barrière retient la chaleur corporelle, et repousse l’eau (via le sébum, substance huileuse qui recouvre le poil), isolant la peau de l’humidité et du froid. Ainsi, a priori, votre chat n'aura pas trop froid cet hiver pour continuer sa routine habituelle.
D’ailleurs, la densité du pelage du chat évolue au cours de l’année et des saisons. Un animal soumis à des variations de températures saisonnières (comprenez : un animal qui ne vit pas exclusivement en intérieur) aura un pelage d’hiver plus dense, et une mue à l’arrivée des beaux jours.
Le corps de votre chat s’adapte donc en fonction des saisons pour lui permettre de continuer ses sorties, malgré les températures extrêmes. On note chez les chats qui ne sortent pas, restant à température constante, une perte de poils continue sur toute l’année.
Le chat ressent le froid très probablement comme nous : une sensation diffuse, pouvant se manifester de manière douloureuse si trop extrême. En effet, au niveau neurologique, les voies nerveuses de la sensibilité thermique sont similaires chez l’homme.
Est-ce que mon chat n'aime pas le froid ?
Cependant, bien que (presque) tous les humains disposent des mêmes nerfs optiques, aucune expérience ne peut garantir que la couleur vue par une personne est la même pour une autre. Il en va de même pour la température entre le chat et nous : s’il perçoit la sensation de chaud et de froid, rien ne nous garantit qu’il en tienne compte de la même façon que nous.
Cette analogie vaut également entre différents chats ! Un chat d’intérieur, au chaud la majorité du temps, aura très probablement plus de difficultés à s’adapter à un grand froid, qu’un chat qui passe plus de 12h par jour à l’extérieur.
Cela va nous permettre de définir une notion de préférence, ou de goût : chaque chat va développer une sensibilité qui lui est propre, et réagir de manière légèrement différente à la température. Certains refuseront même de sortir dans des conditions hivernales trop rudes. Il n’aura aucune hésitation à rester chez vous s’il juge la météo pas à son goût : on voit fréquemment le chat passer plus de temps à l’intérieur en hiver.
Donc l’animal est naturellement adapté au froid, mais doit apprendre à le tolérer, et le chat a tendance à sélectionner l’environnement qui lui paraît le plus confortable. Il saura donc se réguler lui-même par rapport à sa sensibilité aux mauvaises conditions.
De plus, en tant qu’animal indépendant, ses besoins éthologiques correspondent souvent à une certaine liberté de mouvements. Donc un chat habitué à sortir souffrira plus du manque d’activité que du froid s’il vient à être enfermé.
Le plus simple est de proposer au chat différentes aires de repos à l’intérieur et à l’extérieur. Le chat sélectionnera en fonction de ses besoins celle qui lui convient, et cela pourra évoluer au cours des saisons : un petit abri ou une niche pas très loin de l’entrée permettra au chat d’attendre l’ouverture de la porte à l’abri des courants d’air.
N’hésitez pas à lui donner un accès libre à ces zones, afin qu’il soit sûr de trouver différents abris en cas de besoin. La chatière est le plus commode pour lui, lui assurant une indépendance totale.
Au final, en tant qu’animal ritualisé appréciant peu le changement, le mieux est de lui proposer ce qu’il a eu l’habitude de connaître au cours de sa vie : un chat d’extérieur souffrira du manque d’activité en intérieur, et à l’inverse, le chat d’appartement n’aura pas tendance à réclamer des passages à l’extérieur et pourra même être frileux ou effrayé si on lui ouvre la porte.
Que donner à manger au chat en hiver ?
L’activité du chat va évoluer également au cours de l’année en fonction de la météo. La température va donc influencer fortement ses besoins en énergie.
D’une part, le chat risque de moins se dépenser car effectuant des sorties moins nombreuses, et plus courtes. Mais d’autre part, le chat est un petit animal (4-5kg), qui se refroidit vite ! Il va donc devoir dépenser plus d’énergie pour maintenir sa température interne.
Ces deux phénomènes s’opposent, et on a alors des cas de figures opposés qui peuvent arriver :
- le chat continue de sortir l’hiver et passe beaucoup de temps dehors, ce qui lui demande plus d’énergie : il faudra alors augmenter l’énergie dans sa ration de 10 à 20%, en jouant sur le taux de protéines/lipides par exemple.
- le chat sort moins l’hiver, et passe plus de temps au chaud : son activité diminuant énormément, au profit d’une prise alimentaire plus régulière (étant moins occupé et plus proche de la nourriture), le chat risque au contraire de prendre du poids.
Il y a donc un impact direct du froid sur son comportement et son alimentation, au travers de son activité. Cette influence se fait sentir de manière assez variable chez les différents chats : certains refuseront de sortir dès qu’ils sentiront un courant d’air froid, d’autres affronteront froid et intempéries sans broncher.
Mon chat peut-il sortir en hiver sans risque pour sa santé ?
Le chat n’est pas spécialement plus sensible à une maladie particulière au cours de l’hiver. Comme nous, il a un système immunitaire plus fragile avec le froid et c’est une période plus risquée pour les maladies infectieuses, mais il n’y a pas de maladie particulière propre à cette saison.
>>> Comment renforcer le système immunitaire de son chat pendant l’hiver ?
Au niveau des mesures à prendre, contrairement aux chiens, il n’est pas possible de protéger directement le chat contre le froid avec un vêtement. Il risque de ne pas tolérer la présence du manteau, en plus du risque de s’accrocher au cours de la promenade.
Attention au retour de l’hiver pour les puces, on observe fréquemment un pic d’infestation autours d’octobre/novembre, tout à la fin de la période active des puces.
En effet, elles profitent de la chaleur de nos foyers pour se mettre à l’abri du froid. Pour les chats traités pendant l’été, il est conseillé de prolonger le traitement préventif jusqu’à la fin de l’automne et le début du grand froid.
Si des gelures apparaissent, il est possible de les couvrir avec de la vaseline, ce qui forme une barrière isolante contre le gel (à utiliser notamment pour les coussinets en cas de très grand froid, et risque de gel). En pratique, on observe peu ce genre de lésions, propre aux cas extrêmes.
Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz
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