Vous avez craqué pour un Maine Coon ? Il y a de forte chance que vous ne soyez pas déçu par ce magnifique chat aussi à l’aise en appartement qu’en maison avec jardin. Question santé, vous vous posez bien naturellement des questions. Comment choisir le bon élevage ? Comment mettre toutes les chances de mon côté pour accueillir un animal en pleine forme ? Se renseigner sur les maladies propres à la race Maine Coon est déjà un bon début.
Qu’est-ce qu’une maladie génétique chez le Maine Coon ?
Une maladie d’origine génétique est consécutive à une mutation sur un ou plusieurs gènes. Les gènes sont contenus dans les noyaux des cellules ; ils sont constitués d’ADN et codent pour les différentes protéines qui constituent l’organisme du chat. Si un code est erroné à la suite d’une mutation, la protéine sera manquante ou défectueuse.
Ces maladies se transmettent de génération en génération selon différents modes :
- Le mode dominant : il suffit d’un parent porteur du gène pour avoir un chaton malade avec une probabilité d’un sur 2 dans la fratrie.
- Le mode récessif : les 2 parents doivent être porteurs du gène muté. Dans la portée, un chaton sur 4 (porteur du gène du père et de la mère) sera atteint par la maladie.
Mais ce n’est pas toujours si simple… Il y a aussi des maladies génétiques dépendant de plusieurs gènes, de l’environnement ou du sexe… De plus, tout animal porteur ne développera pas forcément la maladie avec la même intensité.
Chez le Maine Coon, on répertorie 4 grandes maladies héréditaires :
- La HCM : Cardiomyopathie hypertrophique
- La PKD : Polykystose rénale
- La SMA : Atrophie musculaire spinale
- La PKDef : Déficience en Pyruvate Kinase
La cardiomyopathie hypertrophique du Maine Coon (HCM)
C’est certainement la plus connue des maladies génétiques du Maine Coon. Cette pathologie est liée à une mutation autosomale (sur les chromosomes non sexuels) dominante du gène MYBPC.
Elle se traduit par un épaississement anormal du muscle du cœur entraînant une insuffisance cardiaque à un âge variable (de 1 à 10 ans). Le chat va alors présenter une fatigue et des difficultés respiratoires. À l’auscultation par le vétérinaire, un souffle cardiaque est souvent audible. Le diagnostic précis se pose à l’échographie. Des médicaments sont disponibles pour ralentir l’évolution de l’insuffisance cardiaque.
Il existe un test génétique permettant de déterminer si le chat est porteur du gène muté. Cependant, ce test ne permet pas de présupposer de la gravité de la maladie pour cet animal précisément. D’autres part, il existe d’autres HCM liées à d’autres mutations ou à des pathologies comme l’hypertension artérielle. Un test négatif ne signifie donc pas que votre compagnon ne développera jamais une cardiomyopathie.
La fréquence de cette mutation dans la population Maine Coon est estimée à 27 %.
Les autres maladies génétiques du Main Coon
- La PKDef
Autosomale récessive, il s’agit d’une mutation sur le gène PKLR. Elle entraîne une absence de l’enzyme pyruvate kinase responsable d’une destruction trop rapide des globules rouges. Cela se traduit par une anémie responsable d’une fatigue chronique. La gravité de la maladie est variable d’un chat à l’autre.
La fréquence de la mutation chez les Maine Coon français n’est pas répertoriée, mais elle est de 12 % au Royaume Uni et aux USA.
- La SMA
Ou atrophie musculaire spinale. Elle apparaît chez le jeune chaton et se traduit par une faiblesse musculaire et des difficultés à marcher et sauter liées à une perte de neurones. Les chatons restent handicapés à vie. La mutation est autosomale récessive et le gène impliqué LIX1.
Le gène muté est présent chez 1 % des Maine Coon. Etant donné qu’il faut que les 2 parents soient porteurs de la mutation pour donner naissance à un chaton malade (dans 1 cas sur 4), c’est une maladie rare.
- La PKD
C’est une maladie polykystique rénale fréquente chez certains chats de races comme le Persan. Elle évolue vers l’insuffisance rénale. Chez le Maine Coon, le pourcentage de porteurs de la mutation (autosomique dominante sur le gène PKD1) est inférieur à 1 %.
Les tests génétiques chez le Maine Coon
Les tests génétiques (ou ADN) se pratiquent sur un échantillon de salive ou de sang. Ils permettent de déterminer si le chat est porteur du gène muté.
Dans les élevages, ils sont utiles pour écarter les reproducteurs porteurs de la mutation et risquant de la transmettre à leur descendance. En ce qui concerne le Maine Coon, le LOOF (Livre officiel des origines félines) préconise d’effectuer les tests ADN pour la HCM, la PKDef et la SMA. Pour certaines maladies récessives comme la SMA ou la PKDef, les tests permettent de limiter les risques en mariant un animal de grande valeur hétérozygote (porteur d’un seul gène muté) avec un chat sain ; Les chatons ne seront pas malades, mais la moitié sera porteur du gène défectueux et devra être écarter définitivement de la reproduction.
À titre individuel, et si ses parents n’ont pas été testé, vous pouvez demander à votre vétérinaire de pratiquer un prélèvement sur votre animal pour la HCM, la plus fréquente des maladies génétiques du Maine Coon.
Isabelle Vixège
Dr vétérinaire