Notamment chez les chats, les reins sont sans conteste les organes les plus sensibles aux maladies des voies urinaires hautes. Voici les principales maladies.
Insuffisance rénale aiguë du chat
Elle apparaît rapidement. En l’espace de quelques jours, le chat est abattu, il vomit, il n’a plus d’appétit et son haleine a une odeur particulière d’urine en raison de la présence massive de scories d’azote dans le sang qui, n’étant plus éliminées par les reins, sont expulsées par la respiration car l’organisme tente de s’en débarrasser comme il peut.
Les autres symptômes sont un fort vomissement, un manque d’appétit, puis, très vite, des altérations neurologiques telles que spasmes, crampes et incapacité de bouger.
Le chat ne peut plus uriner car les reins ne produisent plus d’urine et la mort survient brutalement.
Dans les insuffisances rénales aiguës, plus la cause est diagnostiquée rapidement et la thérapie immédiatement mise en oeuvre, plus le pronostic est bon.
Insuffisance rénale chronique du chat
Elle se manifeste par la perte progressive fonctionnelle des néphrons (qui permettent la formation d'urine).
Là aussi, les causes sont multiples, mais il n’est pas rare que lorsque le vétérinaire voit un chat présentant des symptômes, il ne puisse que constater les dégâts subis par les reins.
Il existe quatre phases d’insuffisance rénale chez le chat.
La première est la phase latente. Le chat n’a aucun comportement anormal : il a une activité physique, il mange et boit normalement, il ne vomit pas. Pour découvrir la néphropathie à ce stade, il faudrait effectuer des analyses d’urine du chat de façon régulière afin de détecter la concentration et la teneur des protéines présentes.
S’ensuit la phase initiale. À ce stade, un propriétaire attentif peut observer quelques signes très flous : un peu d’inappétence, quelques épisodes de vomissement, une légère augmentation de la soif.
On effectue alors des examens sanguins permettant d’évaluer les taux de créatinine, indicateur par excellence de l’activité rénale. Les niveaux relevés sont très souvent à la limite maximale du taux normal.
Le problème est que, déjà à ce stade-là, dit borderline, 70 % de la fonction rénale est gravement affecté.
En phase avancée, le chat boit et urine beaucoup plus, il est fatigué, manque d’appétit et vomit souvent. La créatinine présente dans le sang dépasse largement le niveau borderline et la situation s’aggrave progressivement : le chat souffre, il est amaigri, il vomit, il a souvent de la diarrhée, il ne mange pas, son poil est opaque et la peau perd de son élasticité car elle est déshydratée.
L’haleine sent l’urine et l’on note des ulcérations et des inflammations de la cavité buccale.
En phase terminale, on passe d’un excès d’urine éliminée (polyurie) à une oligurie (quantité moindre d’urine) car l’activité rénale est quasiment inexistante et la vessie est presque toujours vide.
Les taux de créatinine sont très élevés, le chat s’isole complètement et refuse toute incitation à boire ou à manger, jusqu’au blocage rénal qui entraîne une mort douloureuse.
Un trouble difficile à traiter
Il n’existe pas de traitement susceptible de se substituer à la fonction rénale. La dialyse peut s’effectuer dans des centres spécialisés, mais elle n’est conseillée que dans les cas aigus et pas dans les cas chroniques. Les thérapies ont pour but de désintoxiquer l’organisme, d’alléger le travail du rein et de rétablir le métabolisme agressé lorsque c’est possible.
Normalement, à part les traitements au cas par cas, les régimes et les médicaments néphroprotecteurs constituent des éléments fiables. Il est difficile de donner un pronostic concernant l’insuffisance rénale chronique.
La maladie est progressive et les réponses aux traitements varient en fonction des sujets. Il est clair que le seul moyen d’en mesurer la progression sont les analyses de sang et d’urines qui, effectuées avec une certaine régularité, permettent d’adapter les thérapies de soutien au cours de la maladie.
Glomérulonéphrite
C’est la conséquence d’une pathologie généralement issue de maladies affectant le système immunitaire, comme la leucémie virale (FELV), l’immunodéficience virale (FIV), les néoplasies et de graves phénomènes inflammatoires. Au début, le chat ne présente pas de signes évidents.
Il est un peu apathique, a peu d’appétit et son pelage est ébouriffé. Il vomit de temps en temps, boit un peu plus, a de la diarrhée. Les paramètres du sang et de l’urine sont altérés comme dans les cas d’insuffisances rénales avancées.
L’idéal serait de comprendre la cause ayant déclenché la pathologie, mais ce n’est pas toujours possible. Les thérapies tentent de diminuer l’état inflammatoire du rein en administrant des traitements curatifs comme pour les insuffisances rénales.
Rein Polykystique
Si cette maladie est abordée, c’est parce qu’elle est d’origine génétique. Elle est assez fréquente chez les Persans, les Himalayens et leurs croisements. Il s’agit de kystes avec un contenu liquide dans les reins (quelquefois aussi dans le foie).
Les sujets affectés ne présentent pas de symptômes, mais ils doivent cependant être surveillés car ils peuvent manifester des signes d’insuffisance rénale après l’âge de 7 ans.