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Race de chat hypoallergénique: est-ce que ça existe vraiment ?

Par Stéphane Tardif Vétérinaire

Publié le

L’allergie au chat est assez fréquente, et représente souvent une difficulté pour le propriétaire de chat. Tous les chats peuvent potentiellement provoquer des réactions, mais l’intensité est variable en fonction des chats, et même des races : quelles sont les races de chats hypoallergéniques ? Peut-on vraiment parler de races hypoallergéniques ?

Le chat est parfois à l’origine de réactions allergiques impressionnantes chez l’humain. Toutes les personnes n’y sont évidemment pas sensibles de la même manière, et ne réagissent également pas de manière identique à tous les chats.

Quelles sont les races de chats hypoallergéniques ?

L’une des solutions est de vivre avec un chat qui lui-même produit assez peu les protéines responsables de l’allergie. Il existe des races qui sont « naturellement » hypoallergéniques (disons plutôt que c’est un effet secondaire de leur sélection génétique), d’autres sont mêmes élevées avec ce critère de sélection.

Voici les races les plus réputées pour être hypoallergéniques :

  • Sibérien : ce chat au poil long et doux est réputé pour ses propriétés hypoallergéniques.
  • Balinais : le balinais est la deuxième race très connue pour ses vertus hypoallergéniques. C’est un chat assez familier de l’humain, très affectueux.

D'autres races ont le poil potentiellement moins allergène, la liste n'est d'ailleurs pas exhaustive et cela dépend énormément des individus :

  • Bleu Russe : chat ou poil gris/bleu brillant, il est d’un tempérament plutôt calme et solitaire.
  • Devon Rex : son pelage court est facile à entretenir, mais c’est un chat qui a besoin de beaucoup d’activité.
  • Cornish Rex : assez proche de son cousin Devon, le Cornish a également besoin d’espace et d’activité.
  • Bengal : ce chat rustique a un tempérament très actif, avec de hauts besoins en attention et en activité.

Attention cependant, ces chats produisent moins de protéines allergènes, mais ils ne sont pas 100% hypoallergéniques ! Il y a une forte variabilité d’un individu à l’autre, et très peu d’éleveurs testent la production d’allergènes par leurs chats.

Concrètement, nous ne disposons pas encore de preuves scientifiques solides de races réellement hypoallergéniques (que ce soit chez le chat ou le chien, d’ailleurs). (1,2) Il faut voir ces races comme des chats ayant un potentiel allergène moindre, mais surtout pas comme une solution miracle qui marche systématiquement pour éviter une allergie.

Gardez donc à l'esprit que même avec un chat dit "hypoallergénique", il faudra sans doute gérer l'allergie au quotidien. L'intérêt de ces races est d'avoir moins de complications, des crises moins fréquentes, voir pour les allergies légères, une tolérance quasi normale au chat. Pour le plaisir de vivre en présence d'un félin, cela vaut le coup d'essayer !

Quelle est l’origine d’une allergie ?

Lorsqu'on souffre d'une allergie aux chats, il peut être intéressant de comprendre d'où elle vient. On entend un peu de tout sur ce sujet : l'allergie serait tantôt due aux poils de chats, à la poussière ou à la salive. Mais qu'en est-il vraiment ?

Les organismes vivants dont nous faisons partie disposent d’un système immunitaire, dont l’une des clés de voute est l’anticorps. Cette protéine, appelée immunoglobuline, a la capacité de reconnaître et se lier à des séquences particulières : avec l’entrainement des globules blancs qui les produisent, les lymphocytes, notre corps est capable de distinguer ce qui est de l’ordre du « soi », et tout ce qui est étranger au corps.

Or, il y a différents niveaux de réponse en fonction de ce que le système immunitaire reconnait. On parle d’allergie lors d’une réaction anormalement élevée du système immunitaire, soit parce que l’intensité est exagérée, soit parce qu’il n’est pas censé réagir face à cet élément. Il s’agit d’une hypersensibilité.

Souvent, les deux effets se combinent : l’œdème de Quincke, par exemple, peut être le résultat d’une allergie. Mais l’importance de la réaction peut être très variable : à l’opposé, une discrète inflammation locale peut être le seul signe d’hypersensibilité.

L’allergie peut se déclarer dès la naissance, ou plus tard dans la vie. Elle peut évoluer dans le temps, en s’aggravant, ou au contraire dans le cas d’une désensibilisation, en s’améliorant. Il n’est pas rare d’être allergique à plusieurs éléments, et c’est l’effet combiné de l’exposition à ces différents éléments qui déclenche les symptômes.

Dans le cas de l’allergie au chat, le corps sur-réagit à des protéines produites par le chat. Nous en connaissons au moins deux : la protéine Fel d1 sécrétée dans le sébum de la peau, et la protéine Fel d4 présente dans la salive. Dans les deux cas, ces protéines se retrouvent sur les poils, et donc potentiellement partout dans l’environnement du chat.

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Comment se manifeste l’allergie au chat ?

Les personnes allergiques au chat peuvent donc le découvrir en vivant avec un chat, bien tard dans leur vie. Mais elles peuvent également y être allergiques depuis la plus tendre enfance, ce qui en général leur interdit d’approcher tout félin sous peine de le sentir passer !

La réaction est due au système immunitaire : une allergie est une hyper-réaction du corps face à un élément extérieur qui ne devrait pas provoquer une telle réaction.

L’importance de la réaction peut être très variable également. Cela commence avec les voies respiratoires qui s’encombrent dans un environnement exposé au chat. A l’opposé, la personne très allergique ne peut vraiment plus supporter la présence du chat, ou l’environnement dans lequel il évolue (même sans le chat) sans présenter des symptômes.

Souvent, les phénomènes allergiques se combinent entre eux : il est rare de n’être sensible qu’à un allergène… ce qui provoque les symptômes peut être le cumul de l’exposition à plusieurs allergènes : poussières, acariens, pollens… en plus des protéines produites par le chat. Ainsi, certaines personnes ne manifestent leur allergie que dans certains contextes.

On a donc des degrés de tolérance au chat assez variables en ce qui concerne cette allergie, et il faut savoir s’adapter en fonction de ces différences. Pour certains, la vie avec un félin n’est juste pas envisageable, mais pour beaucoup, il peut y avoir des intermédiaires envisageables.

L’une des meilleures façons de prévenir l’allergie est à priori de vivre en contact avec l’animal au cours de sa première année de vie (3). A défaut, le fait de diminuer les potentiels allergènes dans nos foyers est la meilleure approche (4). Dans tous les cas, les phénomènes allergiques semblent en augmentation ces dernières années, et cela représente un problème de santé publique majeur.

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