Nos compagnons à quatre pattes vivent de plus en plus vieux. Et c’est tant mieux ! Cependant, comme chez les humains, leurs vieux jours peuvent rimer avec maladie dégénérative. Et quand c’est le cerveau qui est touché, le comportement du chat change, devient étrange et préoccupant.
Certaines attitudes sont caractéristiques du syndrome de déficience cognitive du chat.
Quels sont les signes de la démence sénile chez le chat ?
Cette affection, proche de la maladie d’Alzheimer, touche les super séniors, c’est-à-dire les animaux âgés de plus de 15 ans.
Elle se caractérise essentiellement par :
- Des miaulements rauques, plaintifs, de jour comme de nuit
- Des déambulations sans but ; le chat semble perdu, il peut se retrouver « coincé » contre un mur
- De la malpropreté fécale et urinaire
- Des demandes d’attention inhabituelles (demande de caresses, réveil du propriétaire en pleine nuit)
- De la léthargie ; le chat ne joue plus, parfois il oublie de s’alimenter
- De la faiblesse ; le félin a du mal à se déplacer, à passer des obstacles courants
Les vocalises (miaulements) sont le symptôme principal de la maladie d’Alzheimer chez le chat. Ils sont souvent décrits comme déchirants par le propriétaire. Quand ils surviennent la nuit, ils deviennent rapidement problématiques de par le stress et le manque de sommeil qu’ils induisent chez les humains.
Ces miaulements puissants seraient dus principalement à une désorientation (le chat se sent perdu) et des demandes d’attention. La quête de nourriture ou la douleur peuvent aussi entrer en ligne de compte, mais beaucoup plus rarement.
La malpropreté serait, elle, la conséquence d’une perte des inhibitions ; le chat fait ses besoins là où il se trouve au lieu de rejoindre sa litière ou de demander à sortir.
Comment diagnostiquer la maladie d’Alzheimer du chat ?
Le vétérinaire diagnostiquera la démence sénile féline sur la base des symptômes que nous venons de décrire. Il peut être intéressant d’apporter une vidéo du petit malade chez lui pour la montrer au professionnel.
Cependant, le vétérinaire devra parfois exclure certaines pathologies du vieux chat qui peuvent présenter certains signes cliniques identiques, mais pour lesquelles il existe des traitements spécifiques. C’est notamment le cas de :
- L’hyperthyroïdie
- L’hypertension artérielle
- Certaines maladies du foie
- Des tumeurs cérébrales
- L’arthrose féline…
Ce diagnostic différentiel se fera sur la base de divers examens : bilan sanguin, radiographies, prise de la pression artérielle…
Une IRM du cerveau permet d’exclure une tumeur et de mettre en évidence les lésions spécifiques de la démence du chat. Il s’agit d’une atrophie du cortex cérébral très semblable à ce que l’on rencontre dans la maladie d’Alzheimer humaine. En pratique, cette IRM est rarement nécessaire pour faire le diagnostic.
Comment prendre en charge un vieux chat souffrant de démence ?
Il n’y a pas de traitement pour guérir la maladie d’Alzheimer du chat. On peut cependant l’aider à mieux vivre ses dernières années grâce à différents leviers :
- Des médicaments
Certaines molécules neuromodulatrices ou neuroprotectrices peuvent être prescrites sous contrôle vétérinaire. Cependant, à l’heure actuelle, aucune n’a été validée par des recherches cliniques.
- Des compléments alimentaires
Des compléments alimentaires anti-oxydants ou pour lutter contre l’anxiété peuvent être essayés. Ils sont sans danger.
- Des phéromones
Un diffuseur de phéromones apaisantes peut être branché dans la maison pour diminuer le stress du vieux chat.
- Des somnifères
Quand les miaulements nocturnes virent au cauchemar pour le maître, on peut essayer certaines molécules comme la gabapentine pour aider le chat (et son maître) à retrouver le sommeil.
- Une alimentation pour senior de qualité
La nourriture pour chat âgé est souvent supplémentée en anti-oxydants pour lutter contre le processus de vieillissement. Si votre chat a du mal à manger les croquettes, vous pouvez lui proposer des pâtées plus faciles à avaler et plus appétentes.
- Le cocooning contre la maladie d’Alzheimer du chat
Il consiste à prendre soin de son vieux chat par différents moyens : le caresser pour le rassurer quand il miaule, l’aider à manger, le brosser s’il ne se toilette plus, aménager la maison (par exemple confectionner un escabeau pour qu’il puisse accéder au lit), le stimuler par le jeu, lui laisser une veilleuse ou une radio allumée, éviter de le changer d’environnement…
La démence du vieux chat ressemble beaucoup à la maladie d’Alzheimer. Bien qu’incurable, elle n’est pas forcément synonyme d’euthanasie. Si vous avez constaté des signes de sénescence chez votre animal âgé, n’hésitez pas à l’évoquer devant votre vétérinaire. Différentes stratégies peuvent être mis en place pour aider votre vieux compagnon victime de la démence sénile du chat.