Publicité

© shutterstock

Les chiens de différentes races peuvent-ils s’accoupler ?

La rédaction

mis à jour le

Et oui : le chien est une espèce particulière. C’est la seule au monde à posséder une telle variété morphologique, ce que l’on nomme communément les races. Or, biologiquement parlant, cela pose quelques soucis. Et il s’avère qu’avec des corps allant de 2 à 80kg, il existe des chiens qui ne peuvent pas se reproduire entre eux…

On définit une espèce par la capacité des individus qui la composent à se reproduire ensemble. Ainsi donc, génétiquement parlant, tous les chiens peuvent se reproduire ensemble. Et ce quelle que soit leur race.

Une race est définie par une liste de critères morphologiques, que le chien doit respecter pour être identifié dans la race (hauteur au garrot, robe, etc…). Il existe entre 200 et 400 races de chiens à l’heure actuelle, suivant l’institution qui s’en occupe. En France, il s’agit de la Société Centrale Canine, et du Livre des Origines Françaises (le fameux acronyme « LOF »).

Pourquoi y-a-t-il autant de races de chiens ?

Le chien évolue près de l’homme depuis plus de 10000 ans. Et c’est un cas exceptionnel de coopération entre différentes espèces : l’homme et le chien se sont véritablement adaptés l’un à l’autre.

Mais l’une des conséquences de cette coévolution est le contrôle de la reproduction par l’humain. C’est l’un des critères qui définit une espèce domestiquée : elle doit se reproduire sous le contrôle de l’humain (sinon, elle est juste apprivoisée).

Le chien est depuis longtemps sélectionné selon ses aptitudes physiques et mentales, et son évolution est très dépendante de notre volonté. L’humain a en quelque sorte remplacé ce que les biologistes appellent la « sélection naturelle » : on peut affirmer que chez le chien, cette sélection est en grande partie artificielle.

Cela explique le nombre de races. Mais il faut prendre conscience que ce nombre a explosé ce dernier siècle, notamment avec le développement des chiens de compagnie. Historiquement, les types morphologiques présents chez les chiens étaient peu nombreux (dogues, montagnes, braques, mâtins, spitz et lévriers au Moyen-Âge).

Aujourd’hui, les différents clubs ne sont pas toujours d’accord entre eux pour considérer certaines races comme des races officielles, d’où le nombre variable de races entre 200 et 400. Et on retrouve donc parmi l’espèce « chien » des individus pouvant faire jusqu’à 20 fois le poids d’un autre.

Pourquoi certaines races ne peuvent plus se reproduire entre-elles ?

Il faut étudier le problème race par race, car il y a différentes causes qui interviennent.

La taille est le critère principale : il semble évident que l’acte même du coït devient compliqué si les parents sont de tailles très différentes. Un chien de quelques kilogrammes ne pourra pas avoir de chiot avec un congénère géant, à moins d’utiliser des techniques d’insémination artificielle.

Il faut toutefois noter un fait amusant : lors des sélections qui visaient à diminuer la taille, tout le corps du chien a rétrécit à peu près proportionnellement, sauf les organes génitaux ! Bien-sûr, il existe des races comme les Teckels où la taille des membres ne respecte pas cette proportionnalité. Mais globalement, on note que la réduction de taille n’affecte pas tous les organes de la même façon, cerveau et gonades (organes reproducteurs) ont tendance à rester à leur taille d’origine.

Donc la taille du corps peut poser un problème, mais aussi surprenant que cela puisse paraître, ça n’est pas du tout lié à une différence de taille entre les organes reproducteurs. Il s’agit plutôt de l’impossibilité de s’accoupler, tout simplement. Cela va concerner surtout les « mariages » entre différentes races, mais certaines morphologie rendent l'accouplement très compliqué au sein même de la race, comme pour le Bouledogue.

Il y a un deuxième problème majeur lié à la reproduction chez certaines races : la taille de la tête des chiots est telle qu’elle ne passe plus le bassin de la mère au moment de la mise-bas. Cela concerne par exemple les brachycéphales, ou le Chihuahua : ces races sont obligées de mettre-bas par césarienne, sous peine de perdre la portée et la mère…

Autrement dit, il existe des races de chiens qui, si on les laissait retourner à l’état sauvage, sans intervention humaine, disparaitraient en une génération !

En réalité, si la sélection artificielle des humains disparaissait, les races se mélangeraient et on retrouverait très vite les types morphologiques qu’on observait au départ. C’est déjà le cas dans les populations canines dites « férales » (qui sont retournées à un mode de vie sauvage) : il y a très peu de petits chiens, par exemple.

Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz

A lire aussi : Comment la génétique influence la santé de mon chien ?

Publi-communiqué

Plus de conseils sur...

Qu'avez-vous pensé de ce conseil ?

Merci pour votre retour !

Merci pour votre retour !

Laisser un commentaire
Connectez-vous pour commenter
Vous voulez partager cet article ?