Faire prendre un cachet à son chat, lui faire avaler un sirop, peut parfois virer au cauchemar. Humain blessé, félin traumatisé… et pas soigné ; les conséquences sont parfois lourdes. Comment favoriser l’observance chez le patient chat ? Petit tour d’horizon.
Observance, chat : définitions
- Observance thérapeutique
L’Académie de médecine définit l’observance ainsi : « Manière qu’a une personne de se conformer aux prescriptions médicales ou aux règles d’un programme thérapeutique ». L’observance désigne donc la façon dont un patient va suivre plus ou moins bien, ou pas du tout, son traitement. On imagine aisément que ce paramètre tient une place non négligeable dans la guérison du patient, ou pour certaines maladies chroniques dans l’apparition des rechutes ou la qualité de vie du malade.
Bien observer son traitement devrait donc couler de source, au moins pour les humains. Cependant, il n’en est rien ! Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la proportion de malades chroniques respectant leur traitement n’est que de 50 % dans les pays développés ! Un impact non négligeable en termes de santé individuelle, mais aussi publique ; par exemple en cas de mauvais suivis des traitements antibiotiques qui peuvent entraîner la survenue de souches bactériennes résistantes.
- Chat
« Petit mammifère familier à poil doux, aux yeux oblongs et brillants, à oreilles triangulaires, aux griffes rétractiles », selon Google… et on pourrait ajouter aux crocs pointus ! Autant d’arguments qui peuvent transformer l’observance thérapeutique féline en un sujet… sanglant. Qui a déjà essayé de donner un comprimé à son chat comprendra ! On trouve même sur internet une plaisanterie récurrente présentant des statues antiques du demi-dieu Hercule se battant avec le lion de Némée et légendée ainsi : « Statues d’Hercule qui tente de donner un médoc à son chat ».
Car le respect de l’observance réside bien sûr dans la collaboration active du patient, et dans le cas du chat, sa coopération pacifique, ce qui est souvent loin d’être gagné.
Faire prendre ses médicaments à un chat
Il n’est en effet pas toujours facile de faire suivre un traitement à son compagnon, surtout sur le long cours. Un vermifuge en prise unique peut se révéler certes un moment désagréable, mais que dire des prises de médicaments journalières et à vie lors de maladies chroniques comme l’hyperthyroïdie, les cardiomyopathies ou l’atopie ? Comme nous l’avons dit plus haut, le respect des doses et de la fréquence d’administration des médicaments est pourtant primordial au bien-être du petit félin.
Trucs et astuces pour améliorer l’observance chez un chat :
- La ruse
Tout le monde a déjà essayé d’écraser un comprimé dans un peu de pâtée. Cela peut parfois s’avérer efficace. Mais si le médicament est trop amer, ou le petit félin trop délicat, cela peut aussi être un échec, et même provoquer une aversion définitive à l’aliment utilisé.
Face à ce constat, les laboratoires pharmaceutiques ont développé des formes galéniques variées pour améliorer l’observance des chats :
- Les comprimés appétents : arôme viande ou poulet, certains comprimés sont dotés d’un excipient au bon goût de viande pour être distribués comme une friandise ou une croquette.
- Les formes liquides : elles sont parfois plus aisées à faire avaler.
- Des formes innovantes transcutanées : en spot-on entre les omoplates pour certains vermifuges ou en massage à l’intérieur du pavillon auriculaire pour un orexigène (stimulateur de l’appétit)
- Des pâtes hyper appétentes pour envelopper les comprimés : cachés à l’intérieur, les comprimés s’avalent facilement.
En fonction de son chat, l’humain devra trouver la meilleure approche. Malgré tout, il restera toujours quelques félins récalcitrants.
- La manière forte
Bien sûr, ce n’est pas celle à privilégier, mais elle peut être utile lorsqu’on a déjà tout tenté pour faire passer la pilule de façon plus soft. Il s’agira alors d’envelopper le félin dans une serviette éponge, de se munir de gants de jardinage pour se protéger des morsures et d’un lance-pilule (disponible en clinique vétérinaire) pour placer le comprimé au fond de la bouche du chat. Le risque est de rompre le lien avec le félin. Pour atténuer le traumatisme, on peut lui proposer un aliment particulièrement goûtu juste après la séance.
- La nutrition
Certaines gammes vétérinaires proposent des croquettes contenant des compléments alimentaires qui peuvent soulager certains maux comme l’arthrose, l’anxiété ou des diarrhées chroniques. Si cela ne remplace pas la prescription médicamenteuse, ces aliments peuvent être d’un aide non négligeable.
Le facteur humain dans l’observance féline
Le chat le plus coopératif du monde ne pourra pas observer correctement son traitement sans l’intervention de son humain. Le sérieux du propriétaire entre aussi en ligne de compte. Ne pas oublier une prise, respecter les horaires, se ravitailler en temps et en heure… autant de contraintes pas toujours faciles à respecter. Heureusement, en ces temps connectés, le téléphone portable est notre ami ! Pourquoi ne pas enregistrer des alarmes afin de ne pas oublier les injections d’insuline de Nala, le traitement antihypertenseur de Sushi ou les antibiotiques de Félix ? Et un rappel chaque début de mois pour aller chercher son traitement à la clinique ? Une discipline indispensable pour une meilleure observance chez le chat.
En trente ans, la médecine vétérinaire a fait d’énormes progrès. De nouveaux traitements ont vu le jour pour soigner nos petits compagnons et les garder parmi nous le plus longtemps possible… à condition de les suivre correctement.