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chat dehors
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Faut-il VRAIMENT enfermer son chat pour sa santé et la nôtre ?

La rédaction

mis à jour le

C'est le buzz ! Tous les médias reprennent d'une seule voix : ne laissez pas sortir votre chat, pour sa santé et la vôtre. La raison ? Une étude parue récemment stipule que le chat a 2,7 fois plus de risque d'infection parasitaire s'il sort à l'extérieur... Naturellement, cela ne peut pas être aussi simple, car le confinement du chat peut avoir des conséquences délétères sur son comportement. Débunkage !

Nos amis les félins garderont un mauvais souvenir de la journée du 17 avril 2019. Une étude de l’Université d’Auburn en Alabama, publiée dans la revue Biology Letters, expose le danger lié au parasitisme pour les chats qui sortent. Et la mesure conseillée par les médias ne va pas leur plaire : privé de sortie !

Or, la conclusion de l’étude est formelle : il existe un risque supérieur d’attraper des maladies parasitaires pour les félins qui sortent. De nombreux médias ont alors repris cette conclusion sans nuance, invitant même à priver le chat de sortie pour sa santé. Naturellement, ce point de vue est à nuancer, car le chat a des besoins d’activité et d’exploration, et le confinement peut entrainer des conséquences psychologiques importantes.

Que dit réellement l’étude ? Que faut-il conclure sur les dangers d’un chat qui se promène en extérieur ? Faut-il réellement l’enfermer pour le protéger ? Dispose-t-on d’autres moyens de protection ?

Ce que dit l’étude précisément

Dirigés par Kayleigh Chalkowski, ces travaux ont consisté en une méta-analyse de 21 études sur des infections du chat domestique, dans 16 pays différents. 19 agents pathogènes ont été étudiés, dont certains sont des zoonoses, c’est-à-dire des maladies susceptibles d’infecter l’être humain (notamment le célèbre parasite unicellulaire Toxoplasma gondii, ou le vers Toxocara cati…).

L’étude analysait notamment les différences entre les chats qui sortent, et ceux qui vivent en environnement confiné. En effet, il n’y avait pas d’études qui permettaient de quantifier ce risque. Toutefois, les chercheurs savaient ce qu’ils allaient observer : sans savoir dans quelle proportion, nous savons depuis longtemps qu’être exposé à une maladie augmente le risque de l’attraper…

L’étude a alors révélé combien ce risque augmente, pour le cas du chat avec le parasitisme : un chat qui sort a 2,7 fois plus de probabilité d’attraper une maladie parasitaire.

Ce que les chercheurs n’avaient pas anticipé, c’est qu’il semble exister une différence notable entre les régions tropicales et occidentales, et à l’inverse de ce que notre intuition tendrait à nous dire. En effet, les chats du nord semblent plus exposés à des parasites que les chats vivants sous des latitudes plus basses, sans toutefois que l'on sache expliquer pourquoi.

L’étude se conclue donc simplement en stipulant comment l’accès à l’extérieur constitue un facteur de risque pour le chat (et l’éventuel risque de zoonose). En aucun cas la chercheuse n’invite à enfermer son chat pour le protéger, elle mentionne juste ce facteur comme une solution potentielle.

Quels sont les risques d’une infection parasitaire chez le chat ?

La parasitologie est un domaine très vaste de la médecine : cela concerne tous les organismes qui ne sont pas des bactéries ou des virus, à savoir principalement les vers, les insectes, les acariens, les champignons et des organismes unicellulaires.

L’étude montre des disparités importantes entre les régions du monde, et pour cause : les parasites présents dans un environnement dépendent énormément de celui-ci. En France, même si les parasites n’ont pas l’aspect célèbre de ceux que l’on trouve sous les tropiques, il existe tout de même un grand nombre de parasites très courants : puces, tiques, vers, gales, teignes, etc…

Un grand nombre d’entre eux sont des zoonoses, en ce sens que le parasite touche aussi bien l’homme que d’autres espèces animales, ce qui facilite sa transmission de l’un à l’autre.

En pratique, en médicine vétérinaire, les parasites sont souvent la cause de lésions notamment en dermatologie et en gastro-entérologie, mais cela peut toucher tous les domaines médicaux : métabolisme, neurologie, urinaire, respiratoire, cardiaque…

Les maladies peuvent être graves, mais la plupart se traitent et peuvent se guérir sans séquelle, moyennant parfois une thérapie longue et astreignante. Le plus important reste le diagnostic, car savoir identifier le parasite à l’origine des lésions n’est pas toujours facile ! Et c’est nécessaire, voir indispensable pour cibler la bonne thérapie.

Finalement, doit-on enfermer son chat pour sa santé ?

Un chat qui a toujours vécu enfermé y est en général relativement habitué. Cependant, un chat qui passe d’un domaine de vie extérieur, à un espace restreint, même en pavillon, risque de développer des troubles du comportement : malpropreté, griffades, agressivité

Il semble évident que la vie en intérieur présente moins de risques, et pas qu’au niveau parasitaire : un chat qui sort est exposé au danger de la route, du vol, des bagarres entre chats,… Laissez sortir son chat, c’est donc accepter de perdre un peu de contrôle sur l’animal, mais dans le but de le laisser exprimer ses besoins.

C’est donc important de bien peser la balance d’une telle mesure, avant de l’appliquer : est-ce que le risque est si important (en croisant les différents dangers) ? Les inconvénients liés à l’enfermement ne sont-ils pas supérieurs, du point de vue du chat ? Ne dispose-t-on pas de moyens de protections qui lui permettent de sortir quand-même, avec les antiparasitaires ?

Il y aura des situations où le confinement sera envisagé comme la solution raisonnable : dans ce cas, il faut enrichir le milieu intérieur pour compenser le manque d’activité à l’extérieur. Il existe de nombreuses solutions d’aménagement intérieur qui optimise son espace pour le bien-être du chat.

Comment protéger son chat contre les parasites ?

Nous savions déjà qu’un chat qui sort a un risque augmenté d’attraper une maladie parasitaire. Fort de découvrir que ce risque est en moyenne 2,7 fois supérieur, que pouvons-nous alors faire pour protéger notre chat ?

Il y a deux classes principales d’antiparasitaires, à utiliser de manière parcimonieuse, en fonction de l’exposition de son chat. L’idée est de rechercher le minimum de protection médicamenteuse pour lui éviter d’avoir des parasites (tant pour l’aspect toxicologique, pour sa santé, que pour des notions écologiques, les antiparasitaires étant très justement décrié pour leur utilisation potentiellement dangereuse pour l’environnement).

Les vermifuges sont des médicaments qui se présentent souvent sous forme de comprimés, avec pour cible les vers intestinaux. Il en existe une grande variété, couvrant des spectres différents (comprenez : chaque molécule est active contre certains vers, mais jamais les mêmes, pour faire simple !). Cela invite à ne pas utiliser tout le temps le même vermifuge, afin de traiter tous les vers en variant les spectres.

Le vermifuge agit comme une chasse d’eau : il élimine tous les vers présent dans le tube digestif, mais n’a pas d’action persistante dans l’organisme. Il ne permet donc pas de protéger son animal en préventif. C’est pourquoi les recommandations en vermifuges sont de 1 à 4 par an, suivant l’exposition du chat au travers de ses sorties. Un minimum d’une fois par an est tout de même recommandé même pour les chats qui ne sortent pas, car ils peuvent attraper des vers via l’alimentation, même rarement.

La deuxième catégorie d’antiparasitaires concerne tous les antiparasitaires externes, actifs sur la peau, et qui luttent contre les insectes ou les acariens. Présenté sous forme de pipettes, colliers ou comprimés, ils ont une action immédiate en déparasitant l’animal (il faut souvent quelques heures à plusieurs jours pour que le produit diffuse sur toute la peau). De plus, ils gardent une concentration efficace sur la peau pendant plusieurs semaines : la durée de protection varie suivant les présentations, de 1 à 3 mois généralement.

On recommande de s’en servir préventivement chez les animaux exposés : par exemple, un chat qui sort et qui a attrapé des puces pendant un été se verra prescrire, une fois traité, une protection contre les puces pendant les mois chauds l’été suivant. Encore une fois, le but n’est pas de mettre tous les animaux sous protection médicamenteuse, mais d’adapter de façon raisonnable la thérapie en fonction du risque.

Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz

Les bons produits pour protéger votre chat

Et si, au lieu d’empêcher votre chat de sortir, vous optiez plutôt pour une manière efficace de le protéger contre les parasites, les puces et les tiques ? Il existe un vaste choix de produits que vous pouvez acheter à des prix intéressants sur Internet. Collier anti-puces, traitement vermifuge, spray anti-tiques et bien d’autres produits sont disponibles en ligne. N’hésitez pas à découvrir notre sélection de produits destinés à l’hygiène et à la santé du chat, pour trouver ceux qui conviennent le mien au bien-être de votre petit compagnon félin. Avec tout ça, il n’y a pas de raison qu’il ne puisse pas sortir.

Source : Who let the cats out? A global meta-analysis on risk of parasitic infection in indoor versus outdoor domestic cats (Felis catus)
Kayleigh Chalkowski, Alan E. Wilson, Christopher A. Lepczyk and Sarah Zohdy
Biology Letters, 3 April 2019, Volume 15, Issue 4

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4 commentaires

  • Sonatine
    Sonatine
    La question ne se pose pas chez moi, je vis en appartement. Mais pour avoir vécu la fugue d'un de mes chats il y a quelques années, gardé chez un ami pendant mes vacances, et qui s'est très mal terminée, j'avoue ne pas rêver de voir mes chats sortir. Lorsque je déménagerai, je ferai en sorte qu'ils aient un accès à l'extérieur, mais sécurisé.
  • Von Zeppelin
    Von Zeppelin
    J'ai la chance d'habiter en rural et dans une impasse qui mène aux champs et forêts. Toutefois, je n'ai pas voulu prendre de risque et j'ai entièrement clôturé mon jardin dans le même état d'esprit que propose se site : http://www.securitechats.ch/produit/jardins/cloture/cloture-antifugue-pour-jardin-et-terrasse .
    Alors oui cela a un coût, mais si on est bricoleur et pour moins de 600€ on peut sécuriser un espace de vie des plus confortable et surtout avec l'esprit tranquille. Seul hic, c'est que le chat de la voisine arrive bel et bien à rentrer en passant par les arbres, mais il n'arrive plus à ressortir, du coup je suis obligé de le porter pour le faire ressortir, c'est pas grave il est copain copain avec les miens.
  • Girni21
    Girni21
    Un chat qui veut sortir fera tout pour nous le faire comprendre car il sera malheureux. Par contre certains chats se plaisent en appartement et ne cherchent pas du tout à sortir. Lorsque j'ai adopté mon chat, j'ai bien précisé à l'employée du refuge que je voulais un chat ne cherchant pas à sortir et ce pour deux raisons principales : le logement où je réside est situé au bord d'une voie où circulent de nombreux camions et voitures et je crains également les déséquilibrés qui s'en prennent aux chats. Et j'ai choisi Hathor (c'est plutôt lui qui m'a choisie), mon adorable chat bien équilibré et grand adepte des fauteuils et canapé. Il a des jouets partout qu'il déménage régulièrement, toutes les portes intérieures sont ouvertes, il peut aussi courir et il ne s'en prive pas. Il a aussi de nombreux points d'observation en hauteur. Bref il est heureux. Bien sûr un chat qui sort prend des risques, il y a toutes sortes de parasites et de maladies à l'extérieur, outre les automobiles, le poison, etc .... lorsque je consulte le site du refuge où j'ai adopté Hathor, je remarque qu'il y a un certain nombre de familles qui font part du décès de leur chat au bout de 6 mois ou 1 an de vie avec lui. Là, je me dis que si ces chats avaient été enfermés, ils seraient encore en vie car quitter un refuge pour finir sous les roues d'un automobiliste pressé n'est pas un sort justifiable. Actuellement, je n'ai vu aucun cas de décès suite à une infection.
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