Publicité

Gingivite du chat

Chat inflammation gencive

© RJ22 / Shutterstock

Gingivite du chat : symptômes, causes et traitements

Par Isabelle Vixège Vétérinaire

mis à jour le

Gingivite du chat : symptômes, causes et traitements

La gingivite du chat est une inflammation de la gencive, parfois associée à des lésions dentaires. Les causes sont souvent multiples, mais on met en avant le rôle des bactéries de la plaque dentaire. Une bonne hygiène dentaire et des détartrages réguliers peuvent prémunir votre chat de la gingivo-stomatite chronique. Dans les cas graves, des extractions dentaires multiples sont susceptibles d’être bénéfiques.

Mauvaise haleine, gencives rouges et douloureuses, perte d’une dent, appétit capricieux, peuvent être le signe d’une gingivite chez le chat. Cette affection touche de nombreux félins d’âge varié. Une visite chez votre vétérinaire s’impose pour confirmer cette hypothèse et apporter les soins nécessaires à votre compagnon.

Quels sont les symptômes d’une gingivite chez le chat ?

La gingivite est une inflammation de la gencive. Elle peut parfois se compliquer d’une stomatite (inflammation de la bouche) ; on parle alors de gingivo-stomatite chronique féline (GSCF).

Cette affection se traduit par :

  • Une rougeur au niveau des gencives +/- associée à des ulcères (sorte d’aphtes)
  • Une mauvaise haleine
  • Parfois une hypersalivation ou des saignements
  • Parfois une douleur
  • Parfois une baisse d’appétit ou des difficultés à se nourrir

Pour mettre en évidence la gingivite du chat, il faut soulever délicatement les babines. On aperçoit alors, à la base des dents (molaires et crocs), un liseré rouge. En cas de stomatite, le fond de la gorge est également le siège d’un érythème. Quand ils sont présents, les ulcères peuvent toucher la langue.

La douleur est variable d’un animal à l’autre et en fonction du degré d’inflammation.

RaspberryStudio / Shutterstock

Quelles sont les causes de la gingivite du chat ?

On distingue des causes dentaires et extra-dentaires

La plaque dentaire chez le chat : la parodontite

La plaque dentaire est constituée de l’ensemble des bactéries (plus de 600 espèces) qui colonisent la bouche du chat. Ces microorganismes sont responsables de la formation du tartre.

Le tartre s’insinue entre la gencive et l’émail dentaire, entraînant une inflammation chronique et le déchaussement des dents. Le processus, appelé parodontite ou maladie parodontale, s’amplifie avec l’âge, provoquant même parfois la chute de certaines dents.

Un système immunitaire défaillant ou, au contraire, hypersensible, pourrait être impliqué dans l’apparition et la persistance des gingivites chroniques du chat.

Le FORL du chat "Feline Odontoclastic Resorptive Lesions"

Cette entité, aussi appelée maladie du collet ou neck lesions, se traduit par de véritables cavités (un peu comme des caries) au niveau de l’émail dentaire situé près de la gencive (collet de la dent). Le FORL est douloureux et responsable d’une inflammation chronique de la gencive. Il fragilise la dentition et les dents finissent généralement par se casser.

L’origine de cette maladie du collet du chat est encore mal élucidée. On suspecte un rôle des bactéries de la plaque dentaire et un emballement du système immunitaire qui attaquerait l’émail des dents, causant ces lésions douloureuses et irréversibles.

Le rôle des virus dans la gingivite du chat

Des virus au potentiel immunosuppresseur, tels que le Felv ou le FIV, peuvent favoriser l’apparition de gingivite chez le chat en laissant les bactéries proliférer.

L’implication du portage chronique d’un autre virus, le calicivirus est également suspecté dans le complexe gingivo-stomatite félin. Il est recommandé de faire vacciner son chaton contre le calicivirus (vaccin contre le coryza) dès l’âge de 2 mois.

Le complexe granulome éosinophilique félin

Plutôt rare dans cette localisation buccale, il est responsable de gingivite localisée et granuleuse. On suspecte une origine allergique. Le diagnostic se fait généralement sur biopsie (prélèvement et analyse au microscope d’un fragment de la lésion).

Gingivo-stomatite du chat et maladies générales

Des pathologies générales comme l’insuffisance rénale ou le diabète sont susceptibles de déclencher une gingivite du chat. D’autres symptômes caractéristiques de la maladie sont également présents.

Pixel-Shot / Shutterstock

Quels sont les traitements d’une gingivite chez le chat ?

Pour soigner une gingivite chez le chat, on aura recours à des soins dentaires comme le détartrage, parfois associés à des extractions dentaires.

L’hygiène bucco-dentaire du chat

Dans un premier temps, il faut souvent procéder à un détartrage. Celui-ci se pratique sous anesthésie et permet d’éliminer le tartre et la plaque dentaire entre la dent et la gencive. Un traitement antibiotique et anti-inflammatoire peut lui être associé. Des médicaments immunosuppresseurs sont parfois employés pour contrecarrer une réaction immunitaire disproportionnée.

Si certaines dents sont trop déchaussées ou abîmées (FORL), le vétérinaire pourra pratiquer leur extraction.

Ensuite, pour éviter la nouvelle prolifération des bactéries, il faudra veiller à une bonne hygiène dentaire, avec notamment un brossage des dents régulier. Il existe des dentifrices spécial chien et chat sans rinçage.

Si le brossage des dents s’avère trop difficile, on peut recourir à des croquettes spécifiques qui lissent la dent lorsque le chat croque ou à des rouleaux ou lamelles à mâcher.

L’extraction dentaire totale chez le chat

En cas de gingivite rebelle et douloureuse, ou lorsque les lésions de FORL sont très avancées, votre vétérinaire vous proposera peut-être des extractions dentaires multiples voire une extraction totale. Cette opération a pour but de supprimer la cause de la douleur et de l’inflammation chronique. Elle nécessite un bilan pré-opératoire radiographique pour analyser avec précision la situation de la dentition. La chirurgie elle-même est délicate en raison de la finesse des racines dentaires et de la présence de dents fragilisées par les lésions de FORL. La douleur doit être prise en charge lors de l’anesthésie et dans les jours suivant l’intervention. Cette technique permet la guérison ou une nette amélioration chez environ 80 % des chats.

Les félins arrivent parfaitement à s’alimenter sans dents. Certains mangent même encore des croquettes, mais une nourriture humide est à privilégier pour ces petits rescapés de la gingivite du chat.
 

Si vous avez des doutes ou des questions sur la santé de votre animal, un seul réflexe :  appelez votre vétérinaire !

Plus de conseils sur...

Qu'avez-vous pensé de ce conseil ?

Merci pour votre retour !

Merci pour votre retour !

Laisser un commentaire
Connectez-vous pour commenter

1 commentaire

  • Utilisateur anonyme
    Utilisateur anonyme
    Mon premier chat avait aussi une gingivite, mais après examen, il s'avère que c'était une stomatite chronique. Il en a énormément souffert le pauvre. La cortisone qui est le seul traitement que préconise les vétos ne faisaient plus d'effets après quelques années. J'ai malheureusement suivi le conseil d'un véto de lui enlever les dents. Cela n'a servi à rien. En plus, il avait un souffle au cœur, le véto m'a dit que c'était courant chez les chats avec une stomatite. Cette maladie engendre avec le temps d'autres problèmes. Au final, il a dû être euthanasié (tumeur saignante à la rate) je l'avais depuis 8 ans et demi et il devait avoir 9 ou 10 ans d'âge. Je ne vous dis pas mon chagrin.
Confirmation de la suppression

Êtes-vous sûr de vouloir supprimer le commentaire ?

1 commentaire sur 1

Vous voulez partager cet article ?