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© /kallu - Flickr

Qu'est-ce qu'un chien dangereux ?

Par Éric Duchêne Rédacteur | Journaliste

mis à jour le

"Qu'est-ce qu'un chien dangereux ?" Pour moi cette question est inopportune. Demandez-moi si le chien est une espèce potentiellement dangereuse et là, je répondrais oui, sans aucun doute. Dangereuse de par son capital d’agressivité naturel, sa morphologie et sa nature de prédateur.

Et oui ! Même votre Labrador ou votre Teckel n’en restent pas moins des prédateurs, des carnivores que la nature a doté d’outils pour se nourrir, se défendre, défendre son territoire et son rang social. Quant à l’agressivité, il s’agit d’une tendance naturelle nécessaire à la conservation de l’espèce.

Nous n’en sommes pas dénués non plus évidemment, appelez ça la combativité ou la ténacité ou comme vous voulez mais le fait est là, l’agressivité est nécessaire pour se faire une place (ne pas confondre agressivité et violence).

La morsure du chien : quelle signification ?

Une morsure est dangereuse, qu’elle vienne d’un molosse ou d’un petit chien. D’abord par les souffrances qu’elle inflige et ensuite par son sens caché. La plupart du temps, ce qui est à prendre en compte ce sont les motivations qui ont engendré le comportement dangereux ainsi que les circonstances dans lesquelles le chien passe à l’acte.

Il me semble important de revenir rapidement sur l’origine des races de chiens. Il existe aujourd’hui entre 700 et 800 races de chiens, toutes conséquences de l’intervention de l’homme dans la vie et la reproduction des canidés.

L’homme ayant bien compris à quel point cet animal pouvait être utile car sociable, détenteur de sens très aiguisés et de grandes capacités d’apprentissage, a créé les races pour des besoins précis.

Les races de chien, créations de la main de l’Homme

En croisant des individus sélectionnés pour leur flair, leur ténacité, leur endurance, leur vigilance ou leur puissance musculaire… On a obtenu des lignées puis des races destinées à des tâches bien définies (chasse, troupeau, recherche, garde…). La génétique a ensuite permis de concevoir des races détentrices de compétences se transmettant de génération en génération.

Aujourd’hui, la place du chien à nos côtés a changé. On attend de lui, quelle que soit la race, qu’il soit aussi un bon chien de compagnie. Cependant, ses compétences sont toujours là, peut être un peu atténuées mais sous-jacentes.

Il arrive parfois que ces traits ne collent pas toujours avec la vie de chien de compagnie et avec des maîtres peu sensibilisés à l’origine de la race qu’ils ont choisi ni à la notion de hiérarchie indispensable à tout chien.

Lorsque l’on dit Yorkshire, nombre d’entre nous voit le petit chien de salon avec un nœud sur la tête. Sachez que cette petite race est un chien de chasse redoutable dans les terriers. Il m’arrive d’ailleurs d’en rencontrer en consultation avec des maîtres désemparés devant la ténacité et la résistance de leur york qui déguisé derrière sa petite taille, s’avère être littéralement tyrannique. Transposez cela à un Dogue argentin…voilà, vous y êtes !

D’où vient l’agressivité du chien ?

Ajoutez à cela, l’effet de mode, le marché florissant de l’animal de compagnie, et vous obtenez des lignées dégradées avec des comportements déviants et donc une certaine dangerosité.

Un chien séparé de sa mère avant 8 semaines (limité légale en France pour la vente de chiot), issu d’un élevage douteux en terme de lignée (consanguinité) ou d’environnement (élevage en batterie avec peu de stimulation et des chiennes qui font portée sur portées), atteint d’une maladie ou d’un handicap (souvent ignoré des maitres) ou vivant dans des conditions inappropriées, peut présenter (et va surement présenter) des problèmes de comportement et passer à l’acte.

La gravité n’est pas la même s’il ‘agit d’un Caniche ou d’un Rottweiler, cela va de soi, et pourtant les règles à respecter sont les mêmes.

Il est essentiel d’accepter l’idée que, non, nous ne connaissons pas notre animal par cœur et qu’il est impossible de prévoir ses moindres réactions puisque le chien s’adapte à la situation qu’il rencontre. Même s’il s’agit du bon gros Labrador de la famille qui, à 8 ans, n’a jamais, ne serait-ce que grogné sur quelqu’un.

Lorsque je vais en consultation pour un chien agressif, les maîtres sont souvent surpris de voir que leur chien ne m’accueille pas comme il le fait d’habitude avec tout le monde. C’est parce que j’ai su me présenter à ce chien et me positionner tout de suite (en quelques secondes) de façon à ce que le chien ne se sente pas autorisé à agir. Surpris, il agit en effet différemment.

Comprendre la psychologie du chien

Il y a une attitude à avoir vis-à-vis d’un chien qu’on ne connait pas, même un petit. Quand apprendrons nous cela à nos enfants, trop souvent victimes car à portée de gueule !

Un chien n’agit jamais par hasard, l’animal en général non plus d’ailleurs. L’acte gratuit n’existe pas chez le chien, il nous est juste difficile parfois de faire la relation de cause à effet.

Il faut l’accepter aussi : la logique du chien nous échappe la plupart du temps car ce n’est pas la même que la notre.

Alors oui, le chien est un animal potentiellement dangereux. Eviter les agressions est cependant possible en s’informant sur les conditions et les règles de vie du chien, en l’éduquant de façon adéquat et en réfléchissant bien à l’engagement que la présence d’un chien engendre.

L’agression d’un chien est inacceptable mais elle arrive souvent en résultat des conditions de vie que nous lui imposons. Sans responsabilisation ni contrôle de la provenance de nos animaux, nous serons toujours, et je pense, de plus en plus, confrontés à ces situations.

 

Article rédigé par Valérie BARRE pour Wamiz.com
Comportementaliste canin - Côté chiens
www.cotechiens.fr

Et sur Wamiz.com dans l’annuaire Comportementaliste

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