L'aboiement par solitude
De nombreux chiens n’ont pas appris à rester seuls. Pour le chien, animal social s’il en est, la solitude n’est pas naturelle, il doit donc apprendre à rester seul durant la journée sans tout détruire, ni faire ses besoins, ni s’automutiler, ni aboyer !
Apprendre au chien à rester seul très progressivement est la solution. Il faut l'entraîner plusieurs fois 5 minutes les premiers jours, puis pusieurs fois 10 minutes la seconde semaine, et ainsi de suite, jusqu’à ce que votre chien puisse rester longtemps seul à la maison.
L'influence du jardin
Les chiens n’ayant pas appris à rester seuls dans la maison vont malheureusement très vite se retrouver dans le jardin, où toutes les raisons d’aboyer sont démultipliées. Si le chien sait rester seul dans la maison calmement, les aboiements sont d’autant moins gênants.
Cependant, le jardin a quand même plus d'intérêt que l'intérieur : possibilité de faire ses besoins quand il en a envie, de se dégourdir les pattes, et de voir l’animation de l’extérieur, avec un risque un peu plus grand d’aboiement. L’éducation du chien est primordiale pour limiter le phénomène car très souvent le chien aboie sur ce qu’il ne connaît pas,ce qui lui fait peur, ou ce qui l'exite.
Par conséquent, plus votre chien sortira et aura de l'acctivité, moins il aura de raison d’aboyer. Il faut savoir qu’il existe différents types d’aboiements, celui d’ennui (souvent long et plaintif), celui de menace (plus sourd et accompagné d’une posture non équivoque), celui de chasse (plus aigu souvent poussé par le chien en pleine course), celui de jeu (plus saccadé) : sachez satisfaire les besoins que votre chien peut exprimer de cette manière.
Les chiens qui jouent en aboyant peuvent être fatiguants et très bruyants, mais le jeu est et doit rester un moment de relâche avec le moins de contrainte possible, c’est l’occasion pour lui de faire des choses qui seraient interdites dans d’autres situations… comme aboyer par exemple ! N'hésitez donc pas à lui donner la liberté de parler de temps en temps, à l'occasion d'une promenade ou d'un jeu.
Comment éduquer son chien à moins aboyer ?
La cohérence est l'une des notions les plus importantes en matière d’éducation canine. Il est essentiel de se faire comprendre du chien correctement, sans être contraignant.
Ce qui semble n’être qu’une lapalissade est en fait un point à rappeler. Beaucoup trop de maîtres vocifèrent sur leur chien qui aboie dans l’espoir de le faire taire, sans se rendre compte qu’ils dialoguent avec lui : voici la traduction « chien » pour plus de clarté :
« Silence !
- Wouah wouah ! ah, chouette ! quelqu’un qui accepte de dialoguer
- Tais-toi !
- Wouah wouah ! tu veux quoi exactement ?
- J’ai dit silence nom d’une pipe !
- Wouah wouah ! sois plus clair !
- TA GUEULE !
- Wouah whoua ! plus fort ? d’accord ! »
Et ainsi de suite.
Demander le silence ou tout autre commandement en murmurant est une bonne chose pour trois raisons : d’abord votre chien n’est pas sourd, ensuite vous l’obligez à être attentif à votre voix (concentration), enfin vous vous gardez la possibilité de monter le volume si besoin.
Revenons-en à notre cohérence, qui signifie que vous obtenez ce que vous venez d’ordonner au chien, en l’occurrence le silence, avant de récompenser, immédiatement, dans la seconde qui suit l'exécution.
Il y a plusieurs techniques qui permettent d'obtenir le silence face à un chien qui aboie :
1. Utiliser la punition : cette technique est à proscrire, car elle risque de créer de mauvaises associations avec ce qui cause les aboiements.
2. Ignorer le chien : très efficace, nous allons développer cette technique plus loin.
3. Produire un comportement ou une action disruptive (lancer quelque chose près du chien, siffler, lui proposer une friandise), le chien cesse d’aboyer parce qu’il est surpris ou occupé à autre chose.
La friandise fonctionne très bien comme une distraction, car le chien va être attiré par la friandise et s'interessera à elle au lieu d'aboyer. Lorsque votre chien aboie et que vous lui proposez une friandise, de deux choses l’une : soit il continue d’aboyer et il n’obtient pas sa récompense, soit il choisit de prendre la friandise mais il ne peut plus aboyer et vous récompensez la dernière chose qu’il ait faite, c’est-à-dire : cesser d’aboyer ! Simple non ? Dans cette technique, le chien apprend par essai-erreur.
Ignorer le chien est très efficace, mais seulement si c'est bien fait. On ne regarde pas le chien, on ne le touche pas, on ne lui parle pas, il n’existe plus ou tout du moins il est transparent, jusqu'à ce qu'il se taise. Cette technique fonctionne bien pour les chiens en recherche d’attention si on la pratique correctement. Le pire, c'est d'ignorer le chien 5, 10 voire 20 minutes pour finalement « craquer » et simplement réagir, que ce soit doucement avec un tout petit « silence » ou violemment avec un tonitruant « mais tu vas la fermer oui ou non ! ».
Car dans ce cas, loin de jouer la carte de l’extinction, vous avez au contraire joué celle du renforcement. Vous avez « dit » à votre chien « OK ! pour que je réagisse, tu dois te démener pendant au moins 20 minutes, tu t’en sens capable ? ». Soyez sûr que sa réponse sera : « Pas de problème, j’avais bien remarqué que tu devenais un peu sourd et que je devais aboyer plus fort et plus longtemps, ça se confirme ! »
Dans le cas où vous choisissez d’interrompre les aboiements de votre chien, pour plus d’efficacité, vous devez le faire le plus tôt possible. Dans certains cas, avant même qu’il n’ait commencé si vous êtes capable d’anticiper, sinon dès les premiers aboiement, le premier serait mieux. Plus le chien aboie, plus il s’excite, plus il sera difficile de le stopper. En règle général et contrairement à la nourriture par exemple, l’aboiement n’est pas source de satiété.
Donc le chien continuera d’aboyer tant que vous ne lui prêterez pas attention, ou tant que du monde passera dans la rue, ou que quelque chose lui fera peur. Excepté en cas de recherche d’attention, comme expliqué à l'instant, il est inutile d’attendre qu’il se calme tout seul. Mieux vaut rapidement chercher à l’occuper.