Croissance du chiot : des spécificités selon les races
Un chiot de petite race, type Chihuahua ou Yorkshire, termine sa croissance vers 8-12 mois, tandis qu’un chiot de race géante comme le Dogue allemand ou le Léonberg l’achève vers 2 ans. D’autre part, c’est avant 6 mois que la croissance est la plus forte ; les besoins sont maximaux pendant cette période.
Pour nourrir un chiot en croissance, il va donc falloir tenir compte de son âge, mais aussi de son gabarit à l’âge adulte.
La fabrication de l’os va exiger un apport d’éléments spécifiques indispensables.
Des nutriments pour les chiots
À la naissance, le squelette du chiot est surtout constitué de cartilage ; il va s’ossifier en grandissant. L’os est constitué d’une trame protéique sur laquelle se déposent les substances minérales.
Il faut des protéines pour fabriquer la trame de l’os, du calcium et du phosphore pour fabriquer la matière minérale de l’os, du magnésium qui permet l’action des hormones de croissance, du cuivre qui fabrique le collagène, de l’iode pour permettre la minéralisation, du manganèse, du zinc, des vitamines B6, A et D. La vitamine D est très importante, car elle permet la fixation correcte du calcium.
Le calcium et le phosphore sont essentiels ; le premier permet la rigidité de l’os, le second participe à sa croissance. L’apport de chacun doit être maîtrisé.
Mais les os ne sont pas les seuls à grandir pendant la croissance. D’autres organes comme le cerveau vont aussi se développer. Il faudra leur fournir des protéines, mais également de l’énergie via les matières grasses (ou lipides, dont les acides gras) et les glucides.
Les protéines animales (viande, poisson, œuf) doivent être privilégiées car elles répondent mieux au besoin des carnivores domestiques.
Des aliments spécial chiot
Les petfooders mettent à disposition de nombreux aliments industriels pour chiot.
En raison de la croissance, ces aliments doivent être plus riches en protéines et en calcium que ceux des adultes. On recommande généralement un taux de protéines supérieur à 28 % et un taux de calcium compris entre 0,8 et 1,5 % pour des croquettes. Le taux de matière grasse est lui aussi plus conséquent (8 – 9%).
Paradoxalement, les aliments pour chien de grand gabarit ne doivent pas être trop riches ; en effet, ces chiots doivent grandir doucement, sans prise de poids excessive pour éviter d’éventuels soucis articulaires. Pour ces animaux, il faut respecter les quantités indiquées et surveiller régulièrement leur état d’embonpoint.
Dans le commerce, on trouve donc des aliments industriels (croquettes ou pâtées) adaptés à chaque chiot en fonction de son âge, de son poids actuel ou de sa race. Bien entendu, tous ne se valent pas. Les aliments vétérinaires offrent les meilleures garanties, mais ils sont assez onéreux. Les produits d’entrée de gamme, peu chers, sont à proscrire en raison de leur piètre qualité.
Les croquettes sans céréales spéciales chiot ne sont pas à privilégier. Les jeunes chiens digèrent bien l’amidon des céréales (riz, blé, maïs). De plus, dans le “no grain”, les céréales sont parfois remplacées par des légumineuses (pois) pas forcément très digestes.
Des régimes maison
Il est possible de faire à manger pour son bébé chien, mais trouver l’équilibre parfait est parfois compliqué surtout pour les animaux de grandes races.
Il faudra fournir au chiot une source de protéines de qualité, des légumes (haricots verts, courgettes, carottes), des féculents (pâtes, riz), de la matière grasse (huile d’olive ou de colza) et un complément minéralo-vitaminé ou CMV (acheté en clinique vétérinaire de préférence). Des sites de référence (Une gamelle au top, Cuisine-à-crocs) proposent des calculs de ration et des CMVs.
L’alimentation tout viande (type BARF) est contre-indiquée pendant la croissance en raison de son déséquilibre en minéraux.
Les risques d’une alimentation déséquilibrée
Une nourriture inadéquate pendant la croissance peut entraîner des ostéopathies dites nutritionnelles. Il s’agit notamment :
- Du rachitisme due à une carence en vitamine D et calcium
- De l'ostéofibrose juvénile et de l’ostéodystrophie hypertrophique dues à un apport excessif de vitamine D et/ou phosphore. Elles ne concernent que les grandes races et se traduisent par des boiteries, des gonflements et des douleurs au niveau des articulations.
On suspecte également le rôle de l’alimentation pendant la croissance (et notamment du surpoids) dans certaines maladies articulaires comme la dysplasie du coude ou des hanches.
Pour nos compagnons, un bon départ dans la vie passe par une bonne alimentation respectant les besoins nutritionnels du chiot.