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Apprentissage du chien par essai-erreur

Par Éric Duchêne Rédacteur | Journaliste

mis à jour le

Il est important, pour bien maîtriser les différentes techniques d’apprentissage, de comprendre comment le cerveau du chien fonctionne.

Il existe plusieurs formes d’apprentissage :

Les apprentissages associatifs utilisent la mémoire associative du chien : il est capable de lier des évènements et de créer des liens.

 

L'erreur, ou la méthode d'apprentissage la plus basique

C’est encore Thorpe, en 1963, qui pose la définition de cet apprentissage : c’est le développement d'une association, en tant que résultat d'un renforcement durant un comportement appétitif, entre un stimulus et un acte moteur indépendant… quand le stimulus et le comportement précèdent le renforcement et que l'acte moteur n'est pas la réponse inhérente de ce renforcement".

Cette définition brute, peut se traduire simplement, il y a trois étapes dans cet apprentissage :

  1. En premier lieu, on a un stimulus conditionnel, qui correspond souvent à l’ordre (donc un son, généralement). Ce stimulus doit déclencher le comportement désiré, à la fin de l’apprentissage.
  2. Ensuite on complète avec un stimulus inconditionnel, correspondant à la récompense, donnée pour renforcer le comportement désirée.
  3. Enfin, on a la réponse de l’animal : au départ il essai un peu au hasard différentes options, suivant ce qu’on lui demande notamment, et quand il réalise le comportement attendu (parfois après plusieurs essais), on lui donne la récompense, ce qui créer l’association.

Pour réaliser correctement des apprentissages par essai-erreur avec des animaux, l’une des choses les plus importantes à maîtriser est le temps. C’est le paramètre sur lequel on pèche le plus souvent. En effet, comme l’indique le nom de ces apprentissages, dit « associatifs », la mémoire du chien est qualifiée aussi d’associative : cela correspond simplement au fait que le chien arrive à lier des évènements, dans son cerveau, quand ceux-ci se déroulent au même moment. Il aura beaucoup plus de mal à voir le lien entre deux choses qui sont séparées dans le temps, même s’il n’y a que 10 secondes entre les deux stimuli !

Au bout d’un certain temps, on peut alors retirer le stimulus inconditionnel (la récompense alimentaire) : le chien est en effet capable d’obéir à l’ordre par réflexe conditionné, sans avoir besoin de voir ou d’avoir la récompense. Naturellement, on ne le fait pas d’un coup : il faut d’abord espacer petit à petit les ordres sans la récompense alimentaire, puis on peut l’arrêter.

L'essai-erreur est utile dans d'autres formes d'apprentissage

L’une des applications les plus courantes de l’apprentissage par essai-erreur est le conditionnement classique, souvent utilisé en éducation canine. C’est une technique développé à l’origine par un éthologue célèbre, Ivan Pavlov, au cours d’une expérience connue : il présente à un chien de la nourriture (stimulus inconditionnel) en faisant systématiquement sonner une cloche (stimulus conditionnel). Au bout d’un moment, le chien se met à saliver, et il donne la nourriture. Petit à petit, il crée l’association entre le son de cloche et la récompense, si bien qu’à un moment, le chien se met à saliver juste en entendant la cloche. Il n'y a pas d'apprentissage actif de la part du chien puisqu'il joue sur un réflexe naturel (la salivation), mais la séquence de renforcement est la même : à terme, on obtient un chien qui salive quand la cloche sonne, ce qui n'a plus rien à voir avec le réflexe initial.

Cette technique est également utilisé par le chien, en dehors de l'éducation reçue par ses maîtres. C'est une forme d'apprentissage qui peut se réaliser de manière solitaire.

Mais pour citer une technique où le chien va être conditionné en réalisant des essais, on peut citer le clicker-training. C'est également une technique qui découle d’un conditionnement classique, sauf que cette fois la première étape est d’associer la récompense au son du clicker. Cela permet notamment de présenter la récompense au chien sous la forme d’un son net et rapide, et donc de synchroniser la récompense avec le comportement désiré. Nous l’avons vu à l’instant, le fait de jouer au niveau de la syncronicité est très important pour le chien, donc cette technique permet d’être très précis pour guider son chien.

Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz

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