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Apprentissage du chien par le conditionnement classique

Par Éric Duchêne Rédacteur | Journaliste

mis à jour le

Il est important, pour bien maîtriser les différentes techniques d’apprentissage, de comprendre comment le cerveau du chien fonctionne.

Il existe plusieurs formes d’apprentissage :

Les apprentissages associatifs utilisent la mémoire associative du chien : il est capable de lier des évènements et de créer des liens.

Le conditionnement est une technique d'apprentissage qui marque les débuts d'une discipline d'éthologie qui étudie le comportement en interaction avec l'environnement, en utilisant la méthode scientifique, le Behaviorisme (ou comportementalisme, traduit grossièrement, à défaut d'avoir un terme français). Elle a été décrite par Ivan Pavlov, physiologiste à la fin du 19ème, au cours d'une célèbre expérience mettant en scène ses chiens, la cloche de Pavlov.

Pavlov, la cloche et le chien

Le principe du conditionnement classique est d'associer un comportement que le chien produit naturellement (de manière inconditonnelle) à un stimulus neutre, comme un ordre. A terme, le chien produit ce comportement complètement en dehors de son contexte habituel, juste avec le stimulus neutre, dit conditionnel.

Pavlov avait remarqué que ses chiens salivent chaque fois qu'il leur donne de la nourriture. Il utilise alors une cloche, pour produire un son (le stimulus neutre, dit conditionnel) et associer la salivation à ce son. Comme on dévie un comportement inconditionnel vers une réponse conditionnée, il a nommé ce processus le conditonnenement (ou réflexe de Pavlov).

L'enchaînement dans l'expérience de la cloche de Pavlov se fait en trois temps :

  • l’opérateur montre de la nourriture (stimulus inconditionnel) au chien. Le chien répond par la salivation (réponse inconditionnelle). Il n'y a pas d'apprentissage, c'est la réponse innée du chien.
  • puis l'opérateur fait entendre le tintement d’une cloche au chien (stimulus conditionnel), et lui propose ensuite la nourriture pendant quelques secondes. Le chien salive et l'association se créer.
  • enfin, il lui fait entendre le son de la cloche sans lui proposer la nourriture. Le chien répond par la salivation : la réponse est devenue conditionnée.

On constate qu'au bout d'un certain temps, le fait de faire sonner la cloche entraîne directement la salivation, avant même que la nourriture ne soit donné au chien. A terme, on peut même supprimer le stimulus inconditionnel (la nourriture), on obiendra une réponse conditionnée du chien avec la salivation juste avec la cloche.

En pratique : comment utiliser le conditonnement classique dans l'éducation canine ?

Il est facile de créer des associations dont on a besoin avec le chien, car il est très attentif à son environnement et en particlier ses humains, et capables de réaliser de nombreux apprentissages.

Le conditionnement est plus efficace si le stimulus conditionnel (dans ce cas, le tintement de la cloche) précède de quelques secondes le stimulus inconditionnel, à savoir la présentation de la nourriture. C'est très important de maîtriser cet aspect là : la syncronicité est essentielle pour que le chien utilise sa mémoire associative, on observe qu'au bout de quelques secondes à peine, le chien ne fait plus le lien entre deux évènement (et notamment si on veut lier un ordre et un comportement).

Voici un exemple de conditionnement classique : un chien se présente chaque jour avec ponctualité devant son maître aux premiers coups de midi en réclamant son repas : le son du carillon représente le stimulus neutre qui induit le réflexe conditionné, c’est-à-dire la demande de nourriture. Le chien associe alors ce son aux repas ; il peut aussi attendre systématiquement la gamelle à l'endroit où on la pose. Il suffit de quelques expériences (une ou deux) pour fixer dans l’esprit du chien la situation qui lui a fait éprouver du plaisir ou même de la douleur et la réponse conditionnée qui en découle.

La majorité des conditionnements qui vont permettre au chien de réaliser des apprentissages sont des choses dont on ne prend pas toujours conscience justement. Typiquement, dans un environnement humain, un chien qui s'adapte et qui modifie son comportement naturel pour prendre une nouvelle habitude le fait souvent par conditonnement. Par exemple, le chien qui prend la voiture pour partir en promenade systématiquement finira par monter dans la voiture tout seul dès qu'il part en promenade (même quand ce n'est pas nécessaire).

Si une réponse en présence d’un stimulus conditionnel (comme un ordre) est suivi d’un évènement gratifiant, alors on est dans un processus de conditionnement opérant : ce sont la plupart des techniques d'éducation canine, comme le cliker-training par exemple.

Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz

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