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Un chien qui dort
© Przemek Iciak / Shutterstock

Nouveau traitement dans l’arthrose du chien : les anticorps monoclonaux

Par Isabelle Vixège Vétérinaire

Publié le

Nouveau traitement dans l’arthrose du chien : les anticorps monoclonaux

Depuis quelques mois, les vétérinaires disposent d’un nouveau traitement pour combattre l’arthrose du chien : les anticorps monoclonaux. Ce médicament issu des biothérapies diminue la douleur arthrosique en ciblant une molécule particulière : le NGF (pour Nerve Growth factor). Il s’administre sous forme d’injection une fois par mois.

À partir de l’âge de 8 ans, 7 chiens sur 10 souffrent d’arthrose. Cette maladie, douloureuse, peut se révéler handicapante et nuire fortement au bien être de votre toutou. Trop souvent considérée comme une fatalité liée au vieillissement, l’arthrose du chien peut pourtant être soulagée.

L’arthrose chez le chien : une maladie douloureuse

  • Causes et symptômes

L’arthrose canine est une maladie dégénérative se traduisant par une inflammation et une altération du cartilage articulaire. Au bout d’un certain temps l’articulation devient douloureuse et des symptômes apparaissent : boiteries, mais aussi difficultés à sauter ou se lever. Les signes peuvent parfois être plus frustres ou déroutants : répugnance à sortir, agressivité, mauvais sommeil…

L’arthrose est un processus lié au vieillissement, mais elle peut aussi toucher des animaux jeunes. Notamment à la suite d’accident ou de malformations touchant les articulations : fracture, rupture des ligaments croisés, dysplasie...

Le diagnostic fait appel à la radiographie, mais une arthrose débutante peut parfois passer inaperçue sur les clichés. L’examen clinique met en évidence une raideur des articulations, voire des craquements.

  • Les traitements classiques de l’arthrose du chien

Pour soulager la douleur induite par l’arthrose, on utilise principalement des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Ces médicaments inhibent la synthèse des prostaglandines, ce qui leur confèrent des actions antalgiques et antiinflammatoires. Du fait de leur mode d’action assez peu spécifique, ils peuvent occasionner des effets secondaires comme des symptômes digestifs ou une insuffisance rénale.

Les chondroprotecteurs sous forme de complément alimentaire ou incorporés aux croquettes soulagent certains animaux.

Enfin, en cas de surcharge pondérale, une perte de poids peut être bénéfique et même, dans certains cas, faire disparaître les symptômes. 

Les tissus des articulations abîmées produisent certaines molécules responsables de la douleur observée : parmi eux, le NGF. Un nouveau médicament prometteur contre l’arthrose du chien cible spécifiquement le NGF. Il s’agit du Bedinvetmab, un anticorps monoclonal.

La révolution des anticorps monoclonaux contre l’arthrose du chien

  • Qu’est-ce qu’un anticorps monoclonal ?

Les anticorps monoclonaux sont des molécules fabriquées en laboratoire à partir de cellules vivantes. Ces cellules toutes identiques (elles sont produites par clonage) ont été modifiées génétiquement pour fabriquer l’anticorps monoclonal intéressant en grande quantité.

L’anticorps peut ensuite être injecté dans un organisme pour inactiver une molécule ou un virus. Il existe par exemple des anticorps monoclonaux humains spécifiques du Covid-19 qui neutralisent le virus (ils sont réservés aux patients fragiles). D’autres aident à lutter contre des maladies inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde ; la cible est alors le facteur TNF-alpha responsable de l’inflammation dans cette pathologie.

Ces biothérapies n’avaient jusqu’à présent été développées qu’en médecine humaine. Depuis peu, les vétérinaires ont accès à 3 anticorps monoclonaux (contre l’arthrose canine et féline et contre l’atopie chez le chien).

  • Comment fonctionne le traitement aux anticorps monoclonaux dans l’arthrose du chien ?

Dans le cas de l’arthrose du chien, le Bedinvetmab se lie au NGF produit par l’articulation malade et le neutralise. Ce facteur de croissance nerveuse est en effet responsable de l’envoi de signaux cellulaires induisant les douleurs liées à l’ostéoarthrose canine ; sa neutralisation soulage les articulations douloureuses.

À la différence des AINS, le Bedinvetmab est une thérapie ciblée sur les articulations. Les effets secondaires sont bénins (douleur au point d’injection) ou peu fréquents (rares réactions allergiques).

Le Bedinvetmab doit être injecté par voie sous-cutanée une fois/mois. La dose dépend du poids du chien.

Dans les études cliniques, 43,5 % des animaux ont montré un succès du traitement dans la réduction de la douleur de l’arthrose du chien. Environ un chien sur 2 répondrait donc favorablement à ce nouveau médicament. En cas d’échec, un retour vers des thérapies plus classiques doit être envisagé.

  • Pour l’arthrose du chat aussi !

Le laboratoire vétérinaire commercialisant le Bedinvetmab a également mis au point un anticorps monoclonal félinisé pour lutter contre l’arthrose du chat : le Frunévetmab. Les anticorps monoclonaux sont en effet spécifiques à chaque espèce. 

Le Frunévetmab s’injecte également une fois/mois. Dans les études cliniques, il a été noté une amélioration de la douleur chez environ 2 chats sur 3.

  • Combien coûtent les anticorps monoclonaux contre l’arthrose du chien ?

L’innovation a un prix ! Le coût de l’injection est d’environ 70 euros pour un Berger australien et 85 euros pour un Labrador (hors consultation).

L’apparition des anticorps monoclonaux anti-NGF dans l’arsenal vétérinaire de la lutte contre l’arthrose du chien est une bonne nouvelle. Elle permet d’enrichir les possibilités de traitement de cette affection douloureuse et invalidante.

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1 commentaire

  • 0'Maley
    0'Maley
    Attention, chez les animaux qui étaient de grands sportifs dans leur jeunesse, il faut être prudents. L'arthrose est toujours là. Le chien sous ce traitement ne ressent plus la douleur. Il risque de faire des cabrioles comme au temps de sa splendeur. Ma vétérinaire a vu ainsi une chienne âgée se casser une patte.
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