Les étiquettes des produits alimentaires sont divisées en plusieurs parties, sur lesquelles figurent des informations qui ont pour objectif de vous attirer (publicitaires), et d’autres qui sont des mentions légales, que le fabriquant a obligation de préciser.
Les deux parties qui figurent obligatoirement sur toute étiquette de produit alimentaire (qu’il soit à destination humaine ou non) sont la composition brute, et la composition analytique. Le reste des mentions est soumise à un certain vocabulaire, afin d'éviter les confusions sur la composition.
Comprendre ce qu'est la composition brute ?
Les deux parties qui figurent obligatoirement sur toute étiquette de produit alimentaire (qu’il soit à destination humaine ou non) sont la composition brute, et la composition analytique.
La composition brute correspond aux produits qui ont été utilisés dans la préparation de l’aliment, avant transformation, par ordre de quantité. Cette partie de l’étiquette ne permet pas de savoir ce que contient l’aliment au niveau nutritif, mais seulement à partir de quel produits il a été élaboré, en sachant lequel est plus ou moins présent.
Cette partie est importante à surveiller car c’est là que figure obligatoirement les éventuels additifs et conservateurs qu’il vaut mieux surveiller. En voici une liste non exhaustive :
- les vitamines de synthèse (riboflavine, biotine, choline, etc...)
- les minéraux (oligo-éléments)
- les colorants (E100 à E180)
- les exhausteurs de goût (E620 à E837 et E950 à E959)
- les antioxygènes (E300 à E399)
- les agents de texture (E322 à E578)
- les conservateurs (E200 à E297)
Dans cette partie, vous pourrez aussi déterminer l'origine des nutriments présentés dans la seconde partie. Il est important de surveiller cet aspect de l'étiquette car il n'est pas toujours évident de déterminer quel produit apporte quel nutriment.
Quel est le parfum de l’aliment ?
Les fabricants d’aliments sont souvent confrontés à un dilemme, qui consiste à faire apparaître la présence d’un aliment, sans forcément en mettre beaucoup, souvent pour des raisons économiques ou publicitaires. Ainsi, les ingrédients présentés dans cette partie obéissent à un lexique très précis.
La première dénomination lexicale revient sur la quantité d’ingrédients présents dans le produit. Prenons l’exemple d’un aliment qui se veut au bœuf :
- Les mentions « au goût de bœuf » ou « saveur bœuf » sont des produits à base d’arômes artificiels. Il y a entre 0% et 4% de bœuf.
- Les mentions « au bœuf » ou « avec du bœuf » sont des produits constituées entre 4% et 14% de bœuf.
- Les mentions « riche en bœuf » sont des aliments constituées entre 14% et 25% de bœuf.
- Les mentions « marque bœuf » sont des produits constituées entre 26% et 100% de bœuf, tout comme la mention « tout bœuf » qui oblige à avoir une composition en bœuf à 100%.
Ensuite, l’ingrédient est présenté avec des termes qui renseignent sur sa transformation :
- La mention « sous-produit (animal ou végétal) » désigne simplement des ingrédients de notre industrie qui n'est pas valorisable dans notre alimentation humaine et qui sont utilisés dans l'alimentation de nos animaux de compagnie.
- Par « sous-produits animaux » on entend : les abats comme le foie ou les rognons , les pattes, les becs, la peau, le gras ... Ce sont des produits qui peuvent avoir un intérêt une fois transformé (cela consiste généralement à les broyer et les mélanger).
- Le terme « hydrolysat » désigne des matières animales décomposées par l'action de l'eau. Ils forment une pâte incorporée par la suite au reste de la préparation pour cuisson. Les hydrolysats incorporés aux aliments pour animaux de compagnie sont fabriqués à partir de sous-produits.
- Le terme « farine » désigne une poudre issue du broyage de matières animales ou végétales.
Comprendre la composition analytique
La composition analytique, quant à elle, s’intéresse à ce que contient l’aliment, au niveau chimique. C’est dans cette partie que l’on trouve la valeur énergétique, et les proportions en glucides, protéines, matières grasses et autres oligoéléments. C’est également grâce à ces données que vous pourrez calculez ce que l’aliment apporte dans la ration de votre animal.
La composition analytique vous présente ces éléments en deux colonnes : d’une part la quantité de chaque nutriment (exprimée généralement en gramme ou milligramme), et d’autre part le pourcentage relatif que cela représente dans l’aliment.
Attention d'ailleurs à bien surveiller ces proportions en tenant compte de l'humidité : dans un aliment type pâté ou mousse, avec un taux d'humidité supérieur à 70%, les pourcentages relatifs de tous les composants vont diminuer, par rapport à un aliment sec, d'humidité proche de 10-15%.
On divise généralement l'alimentation industrielle dans le petfood en fonction de ce critère : l'alimentation humide correspond aux boîtes, et l'alimentation sèche aux croquettes. Une alimentation humide est plus proche de ce que nos carnivores consomment à l'état sauvage, mais les croquettes présentent l'avantage de se conserver beaucoup plus longtemps, ce qui facilite la distribution des repas. Il faut choisir entre ces solutions et l'option « ration ménagère », mais aucune n'est parfaite : il faut s'adapter au contexte et aux besoins de l'animal.
Comment lire la composition en glucides ?
Les glucides dans l'alimentation pour carnivores domestiques est un véritable sujet de polémiques. En effet, de nombreuses études attestent aujourd'hui de la capacité ou non des carnivores à digérer ce nutriment, et il s'avère qu'il existe des différences fondamentales entre le régime du chien et celui du chat, à peine considérées il y a quelques années.
De plus, on considère aujourd'hui la présence de fibres animales, autrement dit des glucides non-digérés qui vont agir de la même façon que les fibres végétales (cellulose) dans le tube digestif, facilitant le transit intestinal.
Ainsi, il est important de connaître quels sont les besoins en glucides de l'animal qui vit avec nous, et de vérifier si son régime est équilibré par rapport à ce besoin. Etant entendu qu'en plus, pour un aliment sec type croquette, il y a forcément au minimum 20-25% de glucides pour faire l'extrudât, c'est-à-dire la croquette elle-même, qui contient les autres nutriments.
Or, vous aurez remarquerez, bien sûr, que tous ces éléments ne sont pas toujours inscrits (en l’occurrence dans le petfood, il manque souvent les glucides), et qu’à ce moment-là, la somme de ces éléments ne fait pas 100%.
Voici donc une formule qui va vous permettre de mesurer la composition en glucide dans un aliment pour animaux. Il suffit de soustraire à 100 tous les chiffres exprimé en % sur la composition analytique, et ce qui reste correspond aux glucides :
100 – (Protéines + Matières Grasses + Matières minérales (ou Cendres) + Humidité + Fibres) = % de Glucides
Par exemple, voici l’étiquette d’un aliment imaginaire :
- Protéines brutes 31%
- matières grasses 16%
- fibres 3%
- matières minérales 9.5%
- humidité 8.5%
- Omega 6 2,90%
- Omega 3 0.73%
- calcium 2.08%
- phosphore 1.67%
Cette étiquette ne vous permet de connaître que quelques-uns des oligoéléments essentiels, il faut pourtant être sûr que cet aliment contienne tout ce dont un animal a besoin. Et il y a potentiellement plusieurs dizaines de nutriments à fournir. La qualité de l'aliment ne peut donc pas forcément se mesurer seulement avec l'étiquette, car seules les informations essentielles y sont notées.
L'équilibre est aussi ce qui différencie les aliments dits complets (avec tous les besoins respectés), des aliments dits complémentaires. Cette mention figure obligatoirement sur l'étiquette d'un aliment pour animaux. Un animal avec un régime uniquement basé sur des aliments complémentaires et non équilibrés entre eux risque en effet des carences sur le long terme. A l'inverse, un aliment complet se suffit à lui-même (ajouter des aliments en plus risque même de déséquilibrer ce régime).
Impossible de vous donner un aliment type qui puissent vous servir de modèle : les besoins en protéines, glucides et lipides (ainsi que les autres éléments à ne pas négliger) varient d'une espèce à l'autre, et même d'un individu à l'autre. Suivant la dépense en énergie, l'âge, le statut physiologique, la présence d'éventuelles maladies, l'animal peut avoir besoin d'un aliment différent. Il est donc indispensable d'en parler avec votre vétérinaire, afin de connaître les besoins de son animal, qui ne sont pas les mêmes que les nôtres.
Connaître les mythes et les vraies polémiques : sans céréale, sans glucide, sans gluten ?
L'alimentation industrielle pour animaux génère des produits de plus ou moins bonne qualité, et les différences parfois importantes entre les différentes marques génèrent des polémiques. Il faut alors faire preuve d'esprit critique pour déterminer le vrai du faux. Voici trois exemples de polémiques ainsi que des outils pour les comprendre :
Avec ou sans céréale ?
Ce premier exemple est parfait, car la polémique est justifiée, mais elle s'est amplifiée et les arguments échangés aujourd'hui sont souvent déconnectés du vrai problème.
En effet, il existe des aliments pour animaux qui, sous des impératifs économiques souvent, remplacent les protéines animales par des protéines végétales, ou encore les protéines par des glucides. Et cela donnait alors des aliments plus riches en céréales (qu’elles viennent pour remplacer les protéines, ou apporter des glucides).
On remarque alors que certains excluent totalement les céréales de la ration de leur animal. Ce n’est pas forcément un bon choix, cela dépend des cas. Un chat consomme en effet très peu de céréales naturellement (cela se limite au contenu du tube digestif de ses proies, soit 5% de la ration à peine). En revanche, le chien est une espèce domestiquée plus tôt, et plus adaptée à l’environnement humain et son régime riche en fourrages et en céréales : il peut en consommer un peu. Mais cela reste faible comparé aux apports en produits d’origine animale, quoiqu’il arrive.
Lisez cet article pour en savoir plus sur le chien et l'alimentation en céréales : Croquettes sans céréales : bonne ou mauvaise idée pour nourrir son chien ?
Quel taux de glucides ?
Ce débat fait polémique pour une raison simple et pragmatiquement juste : la science ne connait pas encore exactement les besoins alimentaires des animaux (nous compris), et progresse constamment en changeant parfois d'avis.
Or, ce n'est que depuis quelques années seulement qu'on découvre comment les chiens et les chats digèrent les glucides. Et les recettes élaborés dans le petfood, ou même les connaissances des vétérinaires sur ces sujets, ne sont pas toujours au fait des dernières découvertes, faisant alors apparaître des divergences d'opinion, même parmi les experts. De plus, les praticiens doivent composer avec des laboratoires plus ou moins indépendants pour réaliser les études.
Pour l'heure, il faut garder en tête quel est la bonne question : ce n'est pas « Avec ou sans glucide ? » mais « Quels besoins pour mon animal : taux de glucides, type ? ». Evitez surtout de supprimer les glucides comme s'ils étaient toxiques, c'est un macro-nutriment qui reste indispensable, même à petite dose.
Avec ou sans gluten ?
C'est certainement la polémique la moins justifiée, car elle provient de la même polémique en alimentation humaine. Or, elle n'est pas tellement justifiée pour nos animaux, pour qui les deux aspects évoqués précédemment (notamment l'équilibre en glucides) comptent bien plus que la présence ou non de gluten. Autrement dit, c'est la présence de glucides et son équilibre dans la ration qui est important, le gluten en lui-même ne provoque pas d'intolérance comme chez l'humain.
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Mise à jour le 9 juin 2023 par Elodie Carpentier