Quelles sont les différentes causes à l’origine d’une crise d’épilepsie chez le chien ?
Il existe des causes intra-crânienne, extra-crânienne et enfin idiopathique autrement dit dans ce dernier cas, la cause est inconnue.
Les causes extra-crâniennes surviennent dans moins de 10% des cas. Elles ont principalement pour origine les troubles métaboliques tels que l’hypoglycémie (32% des chiens), l’hypocalcémie et enfin les encéphalopathies hépatiques. Dans ce dernier cas, les crises convulsives se manifestent après un repas en raison d’un shunt porto-systémique (principalement retrouvé chez le Yorkshire ou le Chihuahua). En effet, les déchets ne sont pas filtrés et éliminés par le foie, c’est notamment le cas de l’ammoniac qui possède une toxicité cérébrale. L’encéphalopathie hépatique se manifeste principalement chez un jeune chien et nécessite une prise en charge chirurgicale. D'autres causes métaboliques sont possibles telles que les acidoses-alcoloses, les défauts d’apport en oxygène, les insuffisances rénales ou encore le parasitisme intestinal. Les causes extra-crâniennes peuvent également être réactionnelles et liées à l’ingestion de toxiques tels que du plomb ou des substances insecticides, rodenticides, pesticides ou encore de l’éthylène glycol.
Lorsque les crises convulsives ont une origine intra-crânienne on parle d'épilepsies secondaires. Dans près de 70% des cas elles sont dûes à des encéphalites d’origine infectieuses (maladie de carré chez le chien ou rage) ou non et des tumeurs cérébrales (à noter que 50% des tumeurs cérébrales chez le chien se manifestent par des crises convulsives). Néanmoins il existe d’autres causes, telles que les malformations (hydrocéphalie principalement retrouvé chez le Chihuahua et le Bouledogue français et la lissencéphalie retrouvée principalement chez le Fox terrier, le Lhassa apso, le Samoyède et le Setter), les encéphalies dégénératives et enfin les infarctus et les traumatismes crâniens.
Enfin les crises convulsives d’origine idiopathique sont qualifiées d'épilepsies primaires. Elles surviennent sans qu’on ne puisse en déterminer la cause cependant il semblerait qu’elles touchent plusieurs races canines avec un caractère héréditaire notamment chez le Berger belge où près de 20% des animaux sont épileptiques. Les crises surviennent précocement (entre 6 mois et 5 ans) et, contrairement aux 2 précédents, ne sont pas accompagnées de signes cliniques en dehors des crises convulsives.
Comment reconnaître une crise d’épilepsie chez un chien ?
Les crises d’épilepsie chez le chien peuvent être très impressionnantes lors des formes généralisées. Le propriétaire ne sait plus ce qu’il doit faire. La crise dure de quelques secondes à plusieurs minutes. Souvent, elle se déroule de la manière suivante:
- Elle est précédée par un temps pendant lequel le chien présente une altération psychique et comportementale (le chien paraît perdu, se cache ou divague sans but précis par exemple).
- Des débuts de contraction d’un groupe musculaire ou un rictus ainsi que des signes de déglutition anormale ou de salivation excessive peuvent également être observés.
- Par la suite, le chien perd conscience et tombe sur le sol.
- Ses muscles extenseurs se contractent donnant lieu à un opisthotonos (la tête est renversée vers l’arrière et les membres sont tendus).
- Des mouvements de pédalage peuvent être observés en parallèle ainsi qu’une respiration bruyante.
- Petit à petit, on observe un retour à l’état normal. Il peut prendre de quelques secondes jusqu’à quelques jours (presque une semaine). Les manifestations sont variables. Lorsque le chien reprend connaissance : il peut être fatigué, énervé, excité, agressif, il peut avoir des hallucinations et ne pas reconnaitre son propriétaire.
Il existe également des crises dites partielles où les signes cliniques diffèrent en fonction du foyer épileptogènes (par exemple des contractions musculaires si le foyer moteur est touché). Dans les cas complexes, une altération de la conscience, des hallucinations, des stéréotypies (exemple : animal gobeur de mouche) ainsi qu’une forme hurlante (vocalisation) peuvent être observées.
Lorsque le chien est présenté au vétérinaire, la crise est passée. Il faut donc que le propriétaire puisse rapporter au vétérinaire le plus d’informations possible sur la crise et son déclenchement : le chien a-t-il souvent des crises ? À quel âge a-t-il eu sa première crise ? Quel temps sépare deux crises ? …
Comment traiter et prévenir les crises d'épilepsie du chien ?
Lorsque la cause des crises d’épilepsies est intracrânienne et extracrânienne, le traitement est propre à l’origine et permet un retour à la normale rapidement. Néanmoins, lorsque votre animal souffre d’une forme idiopathique, l’origine de ces crises est inexpliquée et un traitement symptomatique sera alors mit en place ayant pour objectif de réduire la fréquence, la gravité et la durée des crises. Il pourra vous être proposé si les crises se répètent et que l’intervalle entre deux crises est inférieur à 6 mois.
Vous l’aurez compris, on ne parle pas de guérir l’animal de son épilepsie idiopathique, mais d’apprendre à contrôler sa maladie. Pour cela, on utilise des anti épileptogènes tel que le phénorbarbital ou le bromure de potassium qui sont des molécules permettant d’élever le seuil épileptogène de l’animal. Le traitement est assez lourd, puisqu’il faut administrer quotidiennement au chien des médicaments pendant toute sa vie. Il est possible d’apprendre à détecter le déclenchement d’une crise. Il faut alors parler au chien et le rassurer.
Lors d'une crise, il faut l’installer au calme et à l’obscurité, à l’abri de tout objet qui pourrait le blesser. On peut également agir pendant une crise en injectant par voie intramusculaire, intraveineuse ou rectale, des anticonvulsivants. Il vous faudra apprendre à vivre avec votre chien épileptique, qui peut avoir une vie normale en suivant un traitement.