Le chien est un animal social, qui vit en groupe. Il va donc falloir le socialiser, c’est-à-dire lui permettre de réaliser les apprentissages nécessaires pour vivre en groupe, et notamment dans une famille. Il s’agit d’apprendre à communiquer, et à comprendre les intentions des autres. Il faudra également que le chien apprenne les quelques règles qui permettent une vie normale dans un foyer humain : propreté, aboiement, etc...
Le mythe de la hiérarchie
Il existe beaucoup de mythes sur la place du chien. Historiquement, le chien était (et reste souvent) un outil de travail, pour l'humain. Il n'a que très tardivement rejoint nos foyers en tant qu'animal de compagnie. L'héritage laissé par cette vision du chien laisse des traces, et cela se ressent dans la posture « asservissante » que l'humain prend systématiquement.
En effet, le chien a vu la structure sociale de ses groupes décrites (trop rapidement) comme linéaire : un chef de meute derrière lequel s'aligne les autres membres de la meute. Par extension (et parce que cette posture nous arrangeait bien...), on a supposé que le chien voyait les humains de la même façon, et qu'il fallait donc systématiquement prendre la posture du « leader » ou « chef de meute ».
En réalité, des études récentes sur les groupes de chiens semi-sauvages ont révélé que ce n'était pas si simple ! En pratique, le chiot n'a pas besoin d'un maître, mais d'un partenaire. La constance et la fermeté reste des qualités nécessaire dans l'éducation d'un chien, mais il n'est pas indispensable de prendre cette posture asservissante de manière systématique. Au contraire, une approche coopérative est beaucoup plus similaire aux échanges que les chiens ont dans la nature.
Comment faire pour que mon chien soit heureux chez moi ?
Il faut voir le chien comme un individu à part entière, qui a donc des besoins de liberté, mais qui doit apprendre à gérer ses pulsions et sa frustration. Il faudra donc en priorité satisfaire ses besoins en tant que chien.
Cela concerne principalement le besoin d'activité : un chien est un animal actif, et un jeune chien va être encore plus mobile et exitable. Il faut donc se préparer à passer beaucoup de temps avec lui, pour le faire se dépenser.
Le deuxième besoin fondamental du chien est son besoin d'attention. Un chiot a des besoins très élevé (comme un bébé), et il faudra progressivement lui apprendre la solitude, pour qu'il puisse gérer vos moments d'absence dans les meilleures conditions.
Ensuite, il faudra s'intéresser au tempéramment et au caractère propre à votre chien, pour déterminer ses envies et ses besoins. Chaque chien est unique, et peut avoir des rituels qui lui sont propres.
Le respect des besoins fondamentaux est essentiel pour limiter les problèmes de comportements, comme les destructions, les aboiements, ou la malpropreté. Vous n'aurez pas besoin de le dominer pour lui demander de se calmer, quand il déborde d'énergie, car vous corrigerez le problème à la source.
Quelle place donner au chien ?
Vous pourrez lui proposer un espace qui soit le sien, que ce soit dans le foyer ou dans le jardin (pensez à lui fournir un abris à l'extérieur, avec chauffage pour l'hivers si nécessaire). Il est important de faire de ce lieu son refuge : il faut par exemple prévenir les enfants de laisser le chien tranquille s'il s'isole dans son panier.
Il n'est donc pas essentiel que votre chien soit près de vous constamment, mais à l'inverse, il n'est pas indispensable de lui donner des interdits (comme la chambre, le canapé, etc...). C'est à vous de fixer les règles qui vous conviennent, et ensuite de les apprendre à votre chien. La méthode positive (avec l'utilisation de récompense accompagnant les exercices) montre de très bons résultats.
La meilleure place à donner au chien est donc celle d'un chien : un canidé social, coopératif et jovial, qui sera votre compagnon de balades, de jeux et de calins pour la prochaine quinzaine d'années !
Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz