Les propriétaires de chien redoutent, à juste titre, la piroplasmose. Mieux la connaître, c’est aussi le moyen de mieux protéger son compagnon. Où s’attrape la piroplasmose du chien ? Comment la reconnaître et, surtout, comment l’éviter ?
Comment se transmet la piroplasmose du chien ?
La piroplasmose est due à un parasite microscopique du groupe des Babesia. Le plus courant est Babesia canis, mais il en existe d’autres comme Babesia gibsoni. Pour cette raison, la piroplasmose canine est aussi appelée babésiose.
Ces parasites contaminent le sang du chien et pénètrent dans les globules rouges, les faisant exploser. Ils sont transmis lors de la morsure d’une tique. Les piroplasmes sont présents au niveau des glandes salivaires de la tique et sont injectés dans la circulation sanguine du chien au moment du repas de sang de cette tique. La tique peut être porteuse des babesia dès la naissance ou se contaminer en mordant un chien malade.
Cette maladie vectorielle, c’est-à-dire transmise par un vecteur, ici une tique, ne touche pas que les canidés, mais aussi les chevaux, les bovins et, plus rarement le chat.
En France, il existe deux espèces principales de tiques susceptibles de transmettre la piroplasmose : Dermacentor reticulatus et Rhipicephalus sanguineus. Ces tiques affectionnent les taillis, les herbes hautes, la lisière des bois. La maladie est surtout présente dans le sud-ouest. On la rencontre aussi au niveau du Massif central, en vallée du Rhône, dans l’Est et dans le Bassin parisien. Elle est plus fréquente au moment des pics d’activité des tiques, au printemps et à l’automne.
Tout chien mordu par une tique ne va donc pas forcément développer une babésiose : il faut qu’il s’agisse de la bonne espèce de tiques et que les piroplasmes soient présents sur le territoire.
Quels sont les symptômes de la piroplasmose canine ?
En l’absence de traitement, la piroplasmose du chien est une maladie potentiellement mortelle. Les premiers signes cliniques apparaissent 1 à 3 semaines après la morsure de la tique. La sévérité des symptômes est variable d’un chien à l’autre et en fonction de l’espèce de babesia en cause.
La forme classique est soudaine. Le chien présente brutalement :
La coloration des urines est due à un produit de dégradation de l’hémoglobine contenue dans les globules rouges qui sont détruits par le parasite.
Sans traitement, une insuffisance rénale et/ou hépatique s’installe.
À côté de cette forme classique, des symptômes plus atypiques peuvent survenir : boiteries, troubles neurologiques, cardiaques, respiratoires ou cutanés.
Le diagnostic se révèle parfois compliqué, surtout en cas de symptômes atypiques ou dans une région habituellement épargnée. Le diagnostic de certitude passe par des examens de laboratoires : mis en évidence des babesia dans les globules rouges sur un frottis sanguin examiné au microscope ou par test PCR.
Attention, un chien peut attraper plusieurs fois la piroplasmose.
Comment soigner et prévenir la piroplasmose chez le chien ?
Le traitement fait appel à l’injection d’un piroplasmicide qui va tuer les babesia. Il est très efficace quand il est mis en place précocement. Le pronostic est plus réservé lorsqu’une atteinte rénale ou hépatique est déjà constatée. L’animal doit alors être hospitalisé pour recevoir des soins intensifs.
La prévention passe par la lutte contre les tiques. De nombreux produits antiparasitaires sont disponibles pour protéger son chien des tiques, et ce, sous différentes formes :
- Comprimés
- Pipettes
- Colliers
- Lotions
Il faut bien respecter les modes et fréquences d’administration pour une protection optimale. Les comprimés ont l’avantage d’être pratiques et de moins impacter l’environnement car l’antiparasitaire ne se retrouve pas sur le pelage du chien. Cela peut être une bonne option pour ne pas nuire à la faune aquatique quand on possède un toutou qui se baigne beaucoup.
Il est aussi important, pour les chiens qui vivent en extérieur, de bien nettoyer les niches et chenils pour les débarrasser d’éventuelles tiques.
Enfin, un vaccin (Pirodog®) est disponible contre la piroplasmose. La première injection peut avoir lieu à l’âge de 5 mois avec un rappel un mois plus tard puis tous les 6 à 12 mois selon la pression parasitaire. Cette vaccination est souvent couplée avec un autre vaccin : celui contre la maladie de Lyme, une autre pathologie transmise par des tiques. L’efficacité de cette vaccination contre la piroplasmose n’est cependant pas totale. Selon les études, elle varie de 88 à 26%... Elle n’empêcherait pas le développement de la maladie, mais atténuerait les symptômes graves. Pour améliorer l’efficacité du vaccin, il est conseillé de pratiquer les injections sur des chiens qui n’ont jamais eu la piroplasmose et pendant les périodes où les tiques sont peu actives, tout en fournissant à l’animal une protection antiparasitaire contre ces tiques (ceci afin d’éviter que l‘animal ne contracte la piroplasmose au moment de la vaccination, ce qui nuirait fortement à l’immunisation vaccinale). En outre, ce produit a fait l’objet de nombreuses ruptures ces derniers mois.
En résumé, la vaccination est un outil supplémentaire contre la terrible piroplasmose du chien, mais elle ne dispense pas d’une bonne protection contre les tiques.