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Infection bactérienne contagieuse de la brucellose canine par les chiens

Infection bactérienne contagieuse de la brucellose canine par les chiens

© Lightspring / Shutterstock

Cas de Brucellose canine : mon chien est-il à risque ?

Par Isabelle Vixège Vétérinaire

Publié le

Cas de Brucellose canine : mon chien est-il à risque ?

La brucellose canine est une maladie bactérienne qui se transmet essentiellement par voie sexuelle ou par contact avec diverses sécrétions (génitales, lait, urine…). Elle est responsable d’avortements chez la chienne et d’infertilité chez le mâle, mais de nombreux animaux restent asymptomatiques. On constate actuellement sur le territoire français une recrudescence des cas de Brucellose canine liée à l’importation de chiens provenant de pays d’Europe de l’Est ou des États-Unis.

Encore une nouvelle maladie ? Pas vraiment. Brucella est une bactérie bien connue qui peut infecter de nombreux animaux comme les bovins, les moutons, les sangliers et le chien. Brucella abortus qui touche les vaches a été éradiquée grâce à des grandes campagnes de dépistage. Brucella canis, découverte en 1967 et infectant le chien, connaît actuellement une résurgence en France, mais aussi dans d’autres pays d’Europe comme le Royaume uni ou les Pays bas. Du fait du type de transmission et de pathogénie de la Brucellose canine, ce sont les élevages qui sont en première ligne.

Quels sont les symptômes de la Brucellose canine ?

Brucella canis peut infecter de nombreux tissus entraînant des signes cliniques variés. Les symptômes les plus typiques sont ceux liés à la sphère reproductrice avec, chez la femelle :

  • des avortements tardifs (vers 50 jours de gestation), des avortements plus précoces peuvent aussi intervenir et passer inaperçus
  • des métrites (infection de l’utérus)
  • de la mortinatalité (mortalité de chiots autour de la mise bas)
  • de l’infertilité

Chez le mâle, on va rencontrer :

  • des orchites (inflammation des testicules)
  • des prostatites
  • de l’infertilité

Mais la Brucellose canine peut aussi se manifester de bien d’autres façons : pneumonie, hépatite, myocardite, néphrite, encéphalite, atteinte articulaire (boiterie)… Certains chiens peuvent également ne présenter aucun symptôme.

Comment s’attrape la Brucellose canine ?

La transmission se fait par contact avec des sécrétions infectées : produits d’avortement, pertes vaginales, sperme, urine, lait, mais aussi jetage nasal, écoulement oculaire ou aérosol. La maladie peut s’attraper lors de l’accouplement ou se transmettre de la mère aux chiots in utero.

Le diagnostic de la Brucellose canine se réalise par l’analyse de fœtus avortés, d’écouvillons vaginaux ou de sperme. Un dépistage par test sanguin peut aussi se révéler intéressant car il permet de détecter des animaux asymptomatiques.

Le traitement a recours aux antibiotiques mais sans grande efficacité, si bien que l’euthanasie des chiens touchés est parfois préconisée dans les élevages pour enrayer la progression de l’épidémie. La prévention et le dépistage sont donc primordiaux ; des quarantaines avec tests sérologiques lors de l’arrivée de nouveaux chiens doivent être mis en place dans les élevages.

La brucellose du chien est-elle transmissible aux humains ?

La Brucellose canine est une zoonose, c’est-à-dire qu’elle peut se transmettre du chien à l’humain. Ce dernier se contamine en manipulant des animaux ou des secrétions infectés : soins, nettoyage sans gants, aide à la mise bas… Un cas humain survenu au Royaume Uni concernait une éleveuse qui avait fait du bouche à bouche à des chiots nouveau-nés.

Les professionnels comme les éleveurs, les animaliers ou les vétérinaires et leurs assistants sont les plus à risque. Ils doivent respecter certaines mesures d’hygiène comme le lavage des mains, le port de gants, voire de masque FFP2 pour les mises bas. Les personnes immunodéprimées et les femmes enceintes sont plus vulnérables.

Comment protéger mon chien de la Brucellose canine ?

Depuis décembre 2021, plusieurs cas de Brucellose canine ont été déclarés en France, dans des élevages ou chez des particuliers. Il s’agissait de chiens récemment introduits en France depuis la Russie, la Biélorussie, la Roumanie et les États-Unis.

Pour les particuliers, le Haut Conseil de la santé publique préconise de faire examiner par un vétérinaire son animal dans les jours qui suivent son acquisition :

  • s’il provient d’un pays étranger,
  • s’il provient d’un élevage atteint de brucellose canine (enquête ou information faitepar les services vétérinaires )

La législation n’impose pas de test de dépistage de cette maladie avant l’introduction de chien provenant d’Europe ou des États-Unis sur le territoire national. Cependant au vu de la résurgence de la Brucellose, la législation pourrait être prochainement renforcée.

Pour les autres toutous, le risque de contracter la Brucellose est très limité et il n’est pas nécessaire d’interdire à votre compagnon d’aller renifler le derrière de ses congénères !

Cependant, la stérilisation s’avère être une bonne mesure de protection, comme contre toutes les maladies transmises sexuellement. On peut aussi éviter de placer son compagnon dans une pension-élevage qui importe régulièrement des animaux reproducteurs d’Europe de l’Est ou d’Amérique et/ou le niveau d’hygiène semble insuffisant.

À l’heure actuelle, il n’y a pas de vaccin disponible contre la Brucellose canine.

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