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Croquettes dans une gamelle Croquettes dans une gamelle

Alerte sur les croquettes. Les vétérinaires tirent la sonnette d'alarme sur le marketing abusif

La rédaction

Publié le mis à jour le

Un collectif de professionnels de la nutrition vétérinaire vient de lancer une alerte sur les arguments marketing mis en avant par de nombreuses marques de croquettes. Une liste de 5 arguments erronés pouvant induire les consommateurs en erreur lors de leur choix de croquettes pour leur chien ou leur chat. Quels sont ces arguments et comment s’y retrouver dans cette jungle des croquettes ?

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Choisir ses croquettes : un choix difficile pour les consommateurs

Parmi les nombreuses marques de croquettes, on en perd parfois son latin. Les rayons et les sites internet regorgent désormais de tout type de croquettes allant des : sans céréales aux spéciales race (ex : croquettes labrador). Il est souvent difficile de faire son choix.

Le retour aux sources avec des aliments dits plus naturels et plus respectueux de l’environnement ont fait leur apparition dans l’industrie alimentaire humaine puis animale. Nos habituelles croquettes sont donc remises en question. On leur reproche une composition obscure avec des produits de mauvaise qualité.

De ce fait, un certain nombre de propriétaires émettent le désir de se tourner vers une alimentation dite plus saine. Argument entendu et exploité par certains distributeurs. On trouve désormais des packaging ornés de photos de plats dignes de grands restaurants. Mais est-ce que tout cela est vrai ? Si ça n’est pas le cas, est-ce légal ?

Ce que dit la loi au sujet de la fabrication d'aliments pour animaux

Pour la fabrication des aliments destinés aux animaux domestiques, la réglementation impose:

  • Que tous les produits animaux destinés au petfood soient classés comme sous-produits
  • Que le terme viande soit réservé à l'utilisation de muscle squelettique uniquement (soit le filet)
  • Une publicité transparente sans confusion avec une alimentation destinée aux humains

Qui contrôle ?

La DDPP ainsi que la DGCCRF ont pour mission de contrôler que les règles sont bien appliquées. Mais malheureusement même si la règlementation en matière d’hygiène et de traçabilité semble respectée, la partie marketing est quant à elle laissée pour compte.

D'après la Dre Devaux, vétérinaire nutritionniste signataire de ce communiqué, "nous, les professionnels de la nutrition du chien et du chat, avons souhaité interpeller les autorités, la presse, les marques elles-mêmes et le grand public pour les informer de ce non-respect criant de la loi que nous voyons au quotidien. Certains petfooders font croire à leurs clients qu'ils vendent des croquettes à base de filet de viande mais cela est faux et induit les propriétaires en erreur. Nous savons que les petites marques sont moins contrôlées que les grandes, l'arsenal législatif existe mais l'Etat n'a pas les moyens humains et financiers pour faire respecter la loi et les consommateurs et consommatrices sont floués. Nous pensons qu'il est de notre responsabilité de professionnels de rappeler la loi et de clarifier les choses."

 

Les 5 dérives reprochées :

  1. L’utilisation du terme « 100% naturel »

Ce terme impliquerait l’absence de tout additif or, pour que les croquettes puissent fournir un repas complet, elles doivent être enrichies en vitamines et en minéraux.

  1. La diabolisation des céréales

    Le communiqué rappelle que l’amidon est un ingrédient indispensable pour texturer les croquettes et que la grande majorité des chiens est parfaitement capable de digérer l’amidon. Les céréales n’étant que très rarement responsables d’allergies alimentaires.  Pour utiliser l’appellation « sans céréales » certains utilisent l’amidon issu des légumineuses (pois et lentilles). Une alternative qui ne convient pas à tous les chiens puisqu’elle pourrait être responsable dans certains cas de troubles digestifs et parfois de troubles cardiaques.
     
  2. Des croquettes cuites à basse température contrairement aux croquettes classiques

Les croquettes classiques seraient, selon certains, cuites à 200 °C. Or cette température abîmerait la machine permettant la fabrication des croquettes. La Dre Devaux ajoute « la cuisson à basse température est définie par l’ANSES comme une cuisson entre 60 et 80°C or pour des raisons sanitaires la cuisson des croquettes et pâtées doit se faire au moins à 90°C, la cuisson « basse température » est donc impossible en petfood. Mais les croquettes classiques sont cuites entre 100 et 130°C soit bien plus bas que la température de nos fours de cuisine ! »

  1. L’absence de sous-produits animaux

Un argument impossible étant donné que la législation impose l’utilisation de sous-produits pour la fabrication d’aliments pour animaux. Le but étant que ces produits ne reviennent pas dans la chaîne alimentaire des produits à destination des humains.

  1. Des photos mensongères de morceaux de viande type filet

Le Dre Devaux explique : « Les industriels souhaitent nous déculpabiliser de ne pas cuisiner nous même pour notre animal en nous faisant croire que ce qui rentre dans la fabrication d’une croquette est un beau morceau de filet qu’on aurait aimé lui mitonner à la maison. Pour des raisons de coût personne ne met du filet de poulet dans ses croquettes c’est donc illégal de le faire croire par des photos, c’est ce qu’on appelle de la publicité mensongère. Les produits utilisés dans le petfood sont aussi propres à la consommation humaine, sinon ils auraient été incinérés, ils ne sont juste pas consommés pour des raisons culturelles mais une photo d’abats c’est moins vendeur. »

L’objectif de ce collectif : faire respecter la loi

Le jury de déontologie publicitaire a déjà condamné 2 fabricants de petfood pour non-respect des règles déontologiques de la publicité. On leur reproche l’utilisation à tort du mot viande ainsi que la présence sur le packaging de photos non représentatives des produits utilisés (filets disposés dans des assiettes). Si de la viande est présente dans les croquettes, les fabricants sont tenus d’en préciser son pourcentage. Parfois elle ne représente qu’une part moindre dans la composition.

 L’objectif est donc de faire appliquer la loi afin que le consommateur puisse faire son choix en toute transparence. D’après la Dre Devaux : « il est important de donner un outil aux consommateurs et consommatrices afin de pouvoir faire le tri entre les fabricants de croquettes sérieux et ceux qui sont hors la loi ».

Comment faire son choix dans la jungle des croquettes ?

Il est certain qu’il est difficile de s’affranchir du marketing omniprésent dans l’alimentation de nos animaux domestiques. Un joli packaging avec une photo d’un beau chien en pleine santé vous incitera toujours plus à acheter qu’un emballage neutre.

Afin de choisir les meilleurs aliments pour son chien ou son chat, rien de mieux que de tester et de s’assurer que votre animal le digère bien. La digestibilité est LE principal indicateur de qualité. Des selles moulées, peu odorantes, l’absence de gaz sont le signe d’une alimentation qui convient à votre animal bien plus qu’une marque ou qu’une photo jolie sur un paquet de croquettes. Car n’oublions pas que quels que soient les arguments invoqués sur les emballages, chaque animal est différent et aura donc ses préférences gustatives et une facilité à digérer certains aliments. Il convient donc d’être attentif à son animal.

 

A lire aussi: Quelle quantité de croquettes donner à mon chien?

 

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