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Beagle de laboratoire
© DR

Et si vous adoptiez un chien de laboratoire ?

Par Elisa Gorins Autrice

Publié le mis à jour le

Vous souhaitez accueillir un chien tout en faisant une bonne action ? Outre les associations via lesquelles vous pouvez adopter votre futur compagnon à quatre pattes, il existe des laboratoires qui vous permettent d’adopter des chiens ayant servi à la science. Explications.

Peu de personnes le savent, et pourtant, adopter un chien de laboratoire est possible. C’est même une bonne idée puisque, non seulement vous aurez la joie d’accueillir un chien au sein de votre foyer, mais vous ferez en plus un heureux ! Depuis 2001, la célèbre Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort possède son propre chenil de 30 places où des femelles de race Beagle sont utilisées à des fins scientifiques. Mais lorsque leur « mission » s’achève, nombre d’entre elles sont alors adoptables.

A quoi ont servi les Beagles de laboratoire ?

Ces chiennes de race Beagle, issues directement d’élevages spécialisés pour laboratoires, ou ayant participé à des études dans des laboratoires pharmaceutiques vétérinaires ou humains, ont servi à la recherche sur la reproduction afin d’améliorer nos connaissances sur :

  • La physiologie de la reproduction dans l’espèce canine ;
  • l’assistance médicale à la procréation pour le développement de techniques d’élevage (insémination artificielle, congélation des ovules, etc.) et le contrôle du cycle de reproduction (notamment pour pouvoir l’arrêter) ;
  • Ces recherches sont également utilisées pour former les étudiants vétérinaires.

Concrètement, ces chiennes ont simplement été stérilisées au moment de leur ovulation. Elles ne souffrent donc pas de séquelles physiques.

Quel a été leur quotidien ?

Les chiennes Beagle restent au chenil de l’Ecole Vétérinaire entre un mois et trois ans. Elles vivent en groupes de trois chiennes, dans des boxes et ont accès à des courettes extérieures. Des animalières prennent soin d’elles au quotidien, tandis que des étudiants vétérinaires participent à un programme de parrainage qui leur permet notamment de les sortir en laisse.

Au cours de leur séjour au chenil, elles doivent tout (re)découvrir et apprendre : « elles sont à un stade intermédiaire car elles sont comme des chiots, elles sont nouvelles à la vie, ne connaissent pas la marche en laisse ou la propreté, mais en même temps, elles ne connaissent pas la vie de famille », explique Karine Reynaud, chercheur en Biologie de la Reproduction et responsable des adoptions de femelles Beagle de laboratoire à l’Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort. Il faut donc tout leur apprendre, et surtout, les socialiser.

Dans quel état se trouvent-elles lorsqu’elles sont proposées à l’adoption ?

« Tout dépend du tempérament de la chienne, affirme Karine Reynaud, mais l’élevage d’où elles proviennent compte aussi (toutes les chiennes ne proviennent pas du même élevage, NDLR) : certaines ont été très bien socialisées, mais d’autres sont plus peureuses, ont pu être hypo- stimulées et souffrir d’un syndrome de privation. Avec ces chiennes, on les laisse d’abord tranquilles entre elles, puis on les mélange à d’autres chiennes mieux dans leurs pattes pour qu’elles prennent confiance, on les sort, on leur donne des friandises, et on leur apporte une présence humaine », poursuit-elle. Le renforcement positif est ici la clé : « on utilise beaucoup la nourriture ! »

Pourquoi adopter une chienne Beagle de laboratoire ?

Pour Karine Reynaud, adopter une chienne Beagle de laboratoire, c’est :

  • « adopter sur le même principe qu’une adoption en refuge, notamment parce que c’est donner sa chance à une chienne adulte »
  • c’est également « avoir un soutien de l’Ecole Vétérinaire puisqu’on connaît ces chiennes et leur historique, contrairement aux chiens de refuges dont on ne connaît pas toujours le passé » ;
  • « C’est aussi une façon de remercier ces animaux qui nous aident et sont utiles à la science », ajoute la spécialiste.

Que faut-il savoir avant d’adopter une Beagle de laboratoire ?

« Ce sont des chiens extrêmement proches de l’humain, robustes, qui ont bon caractère et n’ont pas de problèmes physiques », estime Karine Reynaud. Autant de qualités qui ont sans doute contribué à faire du Beagle une race particulièrement utilisée dans les travaux de recherche scientifique. Mais Karine Reynaud avertit : « il faut être conscient que nos Beagles ne sont pas toujours des chiennes parfaites, elles peuvent être anxieuses au début ». Il faut donc « de la patience » pour se faire apprivoiser d’une Beagle !

Toutefois, ces adoptions se passent généralement bien : l’Ecole Vétérinaire enregistre entre 30 et 40 adoptions de femelles Beagle par an. « Et 95% d’entre elles fonctionnent, précise Karine Reynaud.  

Comment faire pour adopter une Beagle de laboratoire ?

Pour la responsable des adoptions, « évaluer correctement les chiens et les familles est primordial ». Pas question pour elle de confier à une personne une chienne qui ne lui correspondrait pas ! Elle effectue donc une sélection drastique et, pour les chiennes timides, favorise les familles où il y a déjà un premier chien.

Pour être candidat à l’adoption, il faut tout d’abord contacter Karine Reynaud puis aller à l’Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort pour rencontrer la ou les chienne(s) adoptable(s). 60 euros de participation aux frais sont demandés lors de l’adoption.

Bon à savoir : Karine Reynaud interviendra à l’événement « L’Animal en marche », le 1er octobre prochain, à l’université de Nanterre, et y expliquera que « faire adopter des chiennes Beagle de laboratoire… ça marche ! »

A lire aussi : Quand 5 chiens de laboratoire découvrent la liberté 

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29 commentaires

  • Lauriane Jehl
    Lauriane Jehl
    Je suis totalement d'accord avec Aylis et Denisemolik, l'euthanasie doit être considéré comme un acte de véritable amour car vouloir s'acharner pour qu'il reste avec nous, c'est surtout de l'égoïsme car on ne pense pas à l'animal qui souffre mais juste à nous pour le garder plus longtemps... Ma chienne Laïka a eu beaucoup de problème de santé et j'ai du prendre cette décision qui pour moi est la meilleure. Elle avait de l'arthrose et une dysplasie de la hanche et une dilatation du cœur qui a provoqué un œdème pulmonaire... Elle se traînait par terre la veille de son euthanasie car elle voulait aller dans ma chambre alors pour qu'elle ne bouge plus, j'ai dormi à côté d'elle. Le matin elle a commencé à hurler à la mort et ne bougeait plus... J'ai donc appelé ma mère est on a décidé que ce serait la fin... Et même ma chienne était d'accord avec moi car quand on l'a installée dans la voiture, elle a arrêté de crier et à poussé un énorme soupir pour dire merci de me laisser partir... Beaucoup d'émotions m'ont traversé en écrivant ce commentaire... Et pour mon chien Néron qui va avoir 15ans aveugle, sourit, problème respiratoire je n'hésiterai pas si je n'ai pas le choix car hésiter à mettre fin à sa souffrance, ce sont des minutes à le laisser souffrir... Quand on aime vraiment, on ne le retient pas...
  • Denisemolik
    Denisemolik
    oui mado comme aylis nous pensons que c est une preuve d amour que de ne pas laisser nos bébés souffrir et agoniser c est un acte d amour de courage même si pour nous c est une decision terrible a prendre qui laissera toujours une cicatrice dans notre coeur bien evidement apres avoir pris tous les renseignements necessaire aupres d un voir deux veterinaires
  • Utilisateur anonyme
    Utilisateur anonyme
    Merci Mado ! Vous avez vraiment fait ce que vous deviez faire en accompagnant vos animaux jusqu'au bout. C'est beaucoup d'amour, de courage et de dignité. Aucune personne intelligente et capable de compassion ne vous critiquera sur ce poste !
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