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Une femme qui fait ses valises avec son chat

Des vacances à bien préparer pour protéger ses animaux

© Artyom Lezhnyuk / Shutterstock

Rage et voyage à l’étranger : quelles précautions prendre pour mon chien ou mon chat ?

Par Isabelle Vixège Vétérinaire

Publié le

Rage et voyage à l’étranger : quelles précautions prendre pour mon chien ou mon chat ?

Si la situation vis-à-vis de la rage est plutôt favorable en Europe de l’Ouest, ce n’est pas le cas dans tous les pays du globe. Cette maladie mortelle, frappant l’humain et de nombreux mammifères, sévit encore sur tous les continents. Avant un voyage à l’étranger avec son chien ou son chat, il est primordial de prendre en compte le danger de la rage.

Envie de cocotiers, de déserts arides ou de jungles tropicales ? Oui, mais avec mon chien ou mon chat ! Voyager avec son animal de compagnie est possible en respectant la réglementation en vigueur du pays de destination et celle de la France pour le retour. 

Ces contraintes plus ou moins importantes ont pour but d’éviter la circulation de maladies infectieuses, et, en particulier, de la rage.

La rage sévit encore

La rage est causée par un virus présent dans la salive des animaux infectés. Elle se transmet par morsure ou léchage d’une peau abîmée. De nombreux mammifères domestiques ou sauvages peuvent être contaminés et sont susceptibles de transmettre le virus par morsure aux humains : renards bien sûr, mais aussi loups, singes, chauve-souris, chacals, ratons laveurs, mangoustes, putois, ours, et chiens et chats… Une fois déclarée, la maladie est irrémédiablement fatale.

En France, il n’y a plus de cas de rage vulpine autochtone, mais le virus circule chez les chauve-souris avec un risque très faible pour l’humain et les carnivores domestiques. Le pays est ainsi officiellement indemne de rage depuis 2001 ; c’est loin d’être le cas de l’ensemble de la planète. Environ 60 000 personnes par an meurent encore de la rage dans le monde. Elle sévit surtout dans les pays d’Asie, d’Afrique (dont le Maghreb) et d’Amérique centrale et du Sud où elle est souvent véhiculée par les chiens errants. Dans certains pays d’Europe de l’Est (comme l’Ukraine, la Pologne ou la Hongrie), des cas de rage sur les animaux sauvages et domestiques perdurent.

C’est donc un risque à ne pas prendre à la légère lorsqu’on voyage à l’étranger, surtout en mode « baroudeur », pour soi et pour ses animaux de compagnie. En règle générale, il faut éviter d’approcher et de caresser les chiens et les chats errants. Les contacts avec les chauves-souris sont aussi à proscrire. On ne laissera donc pas son compagnon préféré batifoler avec une joyeuse meute au pedigree incertain. De même, les félins éviteront de sortir au risque de faire une mauvaise rencontre.

Indispensable vaccination

Il est possible de vacciner son chien contre la rage. Cependant, la France étant officiellement indemne de rage, ce vaccin n’est pas obligatoire. Par contre, il devient indispensable lorsqu’on veut passer la frontière, ou revenir sur le territoire français.

Différents vaccins sont disponibles. Ils nécessitent des rappels au bout de un à trois ans selon les laboratoires qui les commercialisent.

Avant d’être vacciné contre la rage, les animaux doivent être identifiés par puce électronique. Le tatouage n’est plus valable pour voyager à l’étranger depuis 2011.

Le vétérinaire consigne ensuite cette vaccination sur un passeport européen, document indispensable pour les chiens et chats globe-trotteurs.

Un passeport en règle, mais pas que…

Un passeport européen permettra donc à votre compagnon de voyager… en Europe. Si vous décidez de vous aventurer hors union européenne, la tâche administrative peut devenir ardue. Mais pas forcément ... Certains pays peuvent paradoxalement se révéler assez « coulants » ; par exemple un chien français peut entrer dans certains états des Etats-Unis sans vaccination antirabique.

Autre exemple, la Tunisie exige une vaccination annuelle contre la rage (contre tous les 3 ans en Union Européenne). Il vous faudra également prévoir un certificat de bonne santé contresigné par un vétérinaire officiel (en DDPP). Et pour revenir sur le territoire français, vous devrez présenter les résultats d’un titrage antirabique (taux d’anticorps sanguin contre le virus de la rage) réalisé 30 jours après la vaccination contre la rage. Cet examen de laboratoire atteste que le vaccin a bien « marché » et que le chien ou le chat était bien protégé contre la rage lors de son séjour en Tunisie, pays où elle est endémique.

Dans certains états, comme l’Australie, la quarantaine reste de mise malgré des démarches administratives (très) tatillonnes. Dans ce cas, l’importation d’animaux de compagnie est plutôt réservée aux personnes désirant s’installer quelques années dans le pays.

Pas de rage dans les bagages

En raison du risque de rage, il est interdit de ramener sur le territoire national un animal non à jour de sa vaccination antirabique, a fortiori s’il s’agit d’un chat ou d’un chien errant. En effet, celui-ci peut être porteur du virus même s’il ne présente pas de symptômes ; le temps d’incubation de la maladie est très variable de 2 semaines à 6 mois. Craquer sur un chiot ou un chaton et l’importer illégalement peut avoir des conséquences dramatiques si celui-ci déclare finalement une rage en France, après avoir léchouiller/mordiller/mordu toute la famille, le facteur, le chien de la voisine et le vétérinaire…

Si tout ce petit monde humain pourra bénéficier d’un protocole de vaccination post-exposition contre la rage, la situation sera moins favorable pour le chien de la voisine qui devra être euthanasié.

« Ne ramenez pas la rage dans vos bagages » scandait, il y a quelques années, une campagne de sensibilisation. Le slogan est toujours d’actualité pour des vacances à l’étranger au poil et un retour serein.

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