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leishmaniose chat

Leishmaniose chat noir et blanc

© Prystai / Shutterstock

La leishmaniose chez le chat : symptômes, causes et traitements

Par Isabelle Vixège Vétérinaire

mis à jour le

La leishmaniose est une maladie due à un parasite transmis par la piqûre d’un petit moustique, le phlébotome. Elle sévit surtout sur le pourtour méditerranéen. C’est une pathologie bien connue chez le chien, on sait moins que le chat est aussi susceptible de la contracter. Il peut alors rester porteur asymptomatique ou développer des lésions surtout cutanées. La prévention est difficile car les produits répulsifs anti-moustiques sont toxiques pour les félins.

Vous habitez dans le sud ? Ou vous y séjournez régulièrement ? Vous avez sans doute entendu parler de la leishmaniose du chien, mais gare au chat... En effet, bien qu’elle soit plus rare, la leishmaniose féline existe bel et bien. Petit tour d’horizon sur cette maladie encore mal connue.

Comment se transmet la leishmaniose du chat ?

La leishmaniose est due à un parasite microscopique : Leishmania infantum. Il peut infecter de nombreuses espèces dont le chien, l’humain et le chat. 

Le parasite est transmis par un vecteur : le phlébotome, sorte de petit moucheron qui sévit dans le sud de la France et sur tout le pourtour de la méditerranée (Espagne, Italie, Grèce, Maghreb…), mais aussi aux Amériques (Brésil, USA, Mexique…). En France, en raison du dérèglement climatique, la zone d’action du moustique a tendance à remonter vers le Nord. On trouve désormais des animaux infectés jusque dans la Drôme. 

Le phlébotome est actif du printemps à l’automne. Les piqûres ont lieu essentiellement à la tombée de la nuit : la femelle se gorge alors de sang. C’est au cours de ce repas de sang qu’elle est susceptible de transmettre des leishmania.

Lorsqu’un chat est infecté, il peut soit se débarrasser du parasite grâce à son système immunitaire, soit devenir porteur sain (il ne présente pas de signes de la maladie mais le parasite est détectable dans son organisme), soit développer une leishmaniose féline. Il est possible qu’une co-infection par un virus immunosuppresseur comme le virus Felv ou le FIV (aussi appelé "sida du chat") favorise l’apparition de la maladie. De même, certains traitements immunomodulateurs pourraient révéler une leishmaniose subclinique.

Un chat porteur devient alors un « réservoir » de leishmania et les phlébotomes peuvent eux-mêmes se contaminer en le piquant et aller infecter un autre animal...

La leishmaniose est beaucoup plus rare chez le chat que chez le chien. On pense que les félins seraient plus résistants à la maladie. Il est aussi possible qu’elle soit sous-diagnostiquée dans cette espèce moins médicalisée. Des études ont montré la présence de leishmania chez 5 à 25 % des chats demeurant en zone à risque. Cependant, à peine une centaine de cas de la maladie ont été rapportés durant les 25 dernières années pour l’Europe.

Quels sont les symptômes de la leishmaniose chez le chat ?

Les lésions de leishmaniose féline les plus communes sont des nodules (petites boules) et des ulcères (sortes de plaies ne guérissant pas) au niveau de la face, des oreilles ou du bout des pattes. Des nodules peuvent également être retrouvés dans la bouche. Les ganglions ont tendance à gonfler.

Plus rarement, le chat peut souffrir de :

Le diagnostic passe par des examens sanguins et/ou l’analyse des nodules en laboratoire spécialisé.

Existe-t-il un traitement de la leishmaniose du chat ?

À l’heure actuelle, il n’y a pas de traitement validé pour la leishmaniose féline. On utilise des médicaments qui ont fait leurs preuves chez le chien comme l’allopurinol. Malheureusement, ces molécules peuvent engendrer des effets indésirables telle une insuffisance rénale. Un suivi vétérinaire très strict du petit malade est donc nécessaire.

Le traitement permet généralement de faire régresser les lésions. Cependant, l’animal reste porteur du parasite ; il constitue alors un « réservoir » auprès duquel les phlébotomes peuvent aspirer des leishmania et les transmettre à d’autres animaux.

Leishmaniose du chat : une prévention difficile  

En ce qui concerne la prévention, les vétérinaires ne disposent pas de vaccin contre la leishmaniose du chat (contrairement au chien). Les insecticides classiques disponibles pour nos amis félins n’ont pas de propriétés anti-moustiques avérées. Les produits pour chien à base de pyréthrinoïdes sont à bannir car très toxiques chez le chat.

Il est cependant possible de protéger son compagnon :

  • En luttant naturellement contre les phlébotomes (moustiquaires, suppression des eaux stagnantes…)
  • En confinant son chat à l’intérieur le soir et la nuit, d’avril à octobre

La leishmaniose du chat est une maladie rare, mais à laquelle il convient de penser sur les félins présentant des lésions cutanées rebelles et séjournant ou ayant séjourné dans des zones où sévit le phlébotome.

Si vous avez des doutes ou des questions sur la santé de votre animal, un seul réflexe :  appelez votre vétérinaire !

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