L’allergie au chat est une allergie fréquente qui touche près de 10 % de la population. Ses nombreux symptômes (rhinite allergique, conjonctivite, éruptions cutanées) sont la plupart du temps soulagés par des traitements symptomatiques accompagnés de mesures de prévention.
Mais dans certains cas, ces traitements peuvent s’avérer insuffisants. La désensibilisation peut alors être envisagée.
La désensibilisation, c’est quoi ?
La désensibilisation ou immunothérapie allergénique est un traitement qui permet d’agir directement sur la cause de l’allergie et sur le système immunitaire, contrairement aux médicaments. La désensibilisation est indiquée dans les allergies aux pneumallergènes, c’est-à-dire les allergènes présents dans l’air comme les pollens, les acariens et les poils d'animaux. Elle a pour objectif de rendre la personne allergique tolérante à l’allergène en cause, à savoir la Fel D1 (protéine sécrétée par le chat).
Dans le cas de l’allergie au chat, l’immunothérapie allergénique est proposée lorsque les mesures simples ou les traitements symptomatiques ne suffisent pas à améliorer l’état de la personne.
Pour accéder à ce traitement, la responsabilité du Fel D1 doit être explicitement mise en cause, grâce à des tests cutanés effectués chez un allergologue et parfois même, grâce à un dosage IgE spécifique (Immunoglobuline E).
Comment fonctionne la désensibilisation ?
La désensibilisation permet d’induire une tolérance au Fel d1 grâce à une administration progressive et croissante d’extraits d’allergènes. Cette administration peut s’effectuer de différentes manières :
par voie sous-cutanée : elle consiste à réaliser, chez un médecin, des injections d’abord tous les 8 jours, ensuite tous les 15 jours, et enfin tous les mois, pendant au moins 4 ans ;
par voie sublinguale : c’est la solution la plus souvent proposée dans le cas du traitement de l’allergie au chat. Moins contraignante, cette méthode consiste à prendre le matin deux gouttes d’allergènes, que l’on va garder deux minutes sous la langue avant d’avaler. Cette méthode, sans doute plus accessible, doit cependant être suivie scrupuleusement par la personne allergique. En effet, les symptômes diminuant avec le temps, le patient a parfois tendance à oublier son traitement. La rigueur est donc de mise car son interruption peut remettre en cause son efficacité.
Même si les bénéfices de l’immunothérapie allergénique apparaissent au bout de 3 à 4 mois, le traitement devra être suivi durant 3 à 5 ans.
Les avantages de la désensibilisation
La désensibilisation possède indéniablement une série d’avantages qu’il convient de citer :
c’est l’unique traitement qui s’attaque directement à la cause de l’allergie ;
suivie scrupuleusement, elle donne de bons résultats ;
quand elle est efficace, l’immunothérapie allergénique l’est pendant longtemps, même après l’arrêt du traitement ;
alors que les antihistaminiques sont contre-indiqués dans certains cas comme la grossesse, la désensibilisation peut quant à elle être poursuivie ;
c’est un traitement qui est aujourd’hui bien contrôlé et bien maîtrisé. Les effets indésirables sont peu nombreux lorsque le traitement est bien suivi, les doses bien respectées et le patient bien surveillé (notamment en cas d’injections). Dans le cas de l’immunothérapie allergénique sublinguale, le patient peut ressentir une gêne sous la langue. Tandis que dans le cas de l’injection sous-cutanée, une réaction locale sans gravité peut faire son apparition (rougeurs et/ou démangeaisons) ;
en modifiant le terrain immunologique, la désensibilisation réduit le risque de développer d’autres allergies, et diminue aussi la probabilité de souffrir d’asthme allergique ;
une désensibilisation faite quelques années auparavant ou durant l’enfance peut tout à fait être renouvelée si le traitement a été efficace.
Les inconvénients de la désensibilisation
Comme tout traitement, la désensibilisation comporte également des inconvénients qu’il convient d’avoir en tête.
Tout d’abord, la durée : pour que la désensibilisation soit durable, il faut qu’elle soit poursuivie scrupuleusement de 3 à 5 ans. La personne allergique devra également se soumettre à un bilan chez un allergologue, au bout d’un an de traitement. C’est donc un traitement relativement contraignant qui doit cependant être suivi à la lettre pour obtenir les effets escomptés.
La désensibilisation réduit considérablement les symptômes et permet une meilleure qualité de vie. Cependant, elle n’est pas efficace à 100 %, notamment dans le cas de l’allergie au chat. En effet, contrairement au traitement à l’allergie aux pollens ou aux acariens, son efficacité est encore à prouver.
De plus, il faut savoir que la désensibilisation seule ne suffit pas. Il s’agit d’un traitement assez long qui doit être accompagné de mesures d’hygiène (par exemple : rendre son intérieur le moins allergène possible en aérant le logement, préférer des revêtements lavables, passer l’aspirateur régulièrement, utiliser des filtres HEPA…) si la personne souffrant d’allergie souhaite que les symptômes diminuent, voire disparaissent efficacement.
Enfin, la désensibilisation n’est pratiquée chez l’enfant qu’à partir de 5 ans, même si les immunologistes pensent qu’elle devrait être pratiquée avant, pour un maximum d’efficacité.
La désensibilisation ou immunothérapie allergénique est donc l’unique traitement qui, contrairement aux solutions médicamenteuses, permet de s’attaquer véritablement à la cause de l'allergie. Cependant, dans le cas de l’allergie au chat, ses effets bénéfiques restent encore à prouver.
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