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chat machiavélique
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Idées reçues : 6 raisons pour lesquelles votre chat n'est PAS un psychopathe

La rédaction

Publié le

Beaucoup de mythes circulent sur le chat, qui reste un des sujets les plus attirants du net. Que cet animal fascine les humains sentimentaux que nous sommes, c’est facile à concevoir. Mais que se cache-t-il derrière les nombreuses théories et études qui affirment que le chat nous contrôle et nous domine ? Qu’en est-il réellement ?

Le chat est un animal assez particulier. En effet, l’espèce Felis catus (chat domestique) est relativement indépendante, et pourtant, depuis quelques milliers d’années, elle côtoie notre espèce, à tel point que le chat, à tendance solitaire, se socialise près de nous.

Nous fournissons en effet un environnement très confortable aux chats : nourriture, confort, sécurité par rapport aux prédateurs. En échange, ils nous fournissent un peu d’attention. Mais le chat s’est réellement adapté à l’homme : le ronronnement, par exemple, ou les miaulements d’une manière générale, sont des exemples de comportements que nos chats ne font plus dans la nature, quand ils retournent à l’état sauvage.

Pourtant, ce petit animal solitaire est parfois difficile à comprendre, et peut faire preuve d’ingratitude à notre égard. Certains n’hésitent pas à reprendre des informations scientifiques en les déformant et inventer des mythes, faisant du chat un être malveillant et machiavélique. Reprenons les arguments un à un pour les re-traduire pragmatiquement.

1) "Si vous l'aimez, votre chat lui ne vous aime pas"

L’amour est un sujet délicat à aborder quand on parle d’intelligence animale. Car il s’agit d’un sentiment complexe, et même si les animaux peuvent manifester des comportements qui s’apparentent à de l’amour, ils n’en ont simplement pas conscience.

L’amour se définit comme un sentiment profond, impliquant de se projeter dans le temps, et impliquant une certaine prise de conscience de soi-même, et de l’autre. C’est une notion complexe, qu’on aurait du mal à imaginer et concevoir sans les mots pour la décrire.

Or, le chat n’a aucunement conscience de ceci. Lorsqu’il partage un moment d’affection avec vous, il profite avant tout d’un instant qui lui est agréable. Ce type de relation, ou chacun se donne du plaisir mutuellement, peut générer un lien d’attachement fort, et c’est là qu’on anthropomorphise souvent le comportement animal. Car les animaux sont capables d’éprouver de l’affection et s’attacher sans avoir conscience de l’Amour.

Donc effectivement, votre chat ne vous aime pas, si on veut parler d’Amour. Mais il vous aime quand même, à sa façon. Surtout les chats, qui ont souvent une certaine liberté, s’ils choisissent de rester chez vous, c’est qu’ils y trouvent leur compte, et que vous êtes pour lui source de bien-être !

2) "Votre chat vous manipule"

Beaucoup de mythes circulent sur la capacité du chat à obtenir de nous ce qui l’arrange. Mais elles amplifient souvent le côté machiavélique du chat.

Comme évoqué plus haut, on constate que le chat ne miaule ou ronronne quasiment qu’avec des humains : beaucoup font rapidement le raccourci avec une technique de manipulation séductrice. Naturellement, c’est biaisé, car effectivement le chat nous manipule pour obtenir ce qu’il souhaite (généralement, de la nourriture ou de l’attention), mais c’est comme dire qu’un bébé manipule sa maman pour avoir son biberon.

Car il y a effectivement un jeu de séduction, mais à partir du moment où l’auteur (le chat) n’a pas conscience de ses actes, peut-on parler de manipulation ? D’autant plus que le jeu est à double sens : on sait très bien éduquer les chats par la récompense alimentaire pour obtenir ses faveurs… en biologie, ce type de relation est appelé commensalisme, et se caractérise par le fait que les deux partis y trouvent leur intérêts.

Un autre mythe qui a la vie dure est celui de la Toxoplasmose. Il s’agit d’un petit parasite unicellulaire dont le cycle biologique de reproduction passe par l’intestin du chat. Or, on a découvert que ce parasite a la capacité, quand il est présent chez un hôte comme une souris, d’inhiber la peur de l’odeur d’urine de chat (assez instinctive chez ces proies…). Du coup, si la souris a moins peur de son prédateur, cela favorise l’ingestion de la souris parasitée par un chat, et la poursuite du cycle parasitaire.

De nombreux médias sensationnalistes ont vite fait d’étendre ce mécanisme à tous les mammifères dont l’homme, et d’affirmer que le chat nous manipule via la présence de ce parasite. Et d’appuyer cette affirmation avec le taux de personnes séropositives à la toxoplasmose, qui représente près de la moitié de la population. Soyons clair : ce chiffre indique que la moitié des humains ont croisé le parasite au cours de leur vie et ont des anticorps dirigés contre lui ! Ça ne signifie absolument pas que 50% de la population est infectée par la toxoplasmose ! Ce parasite est dangereux pour la femme enceinte, et le fœtus, donc principalement pendant la gestation.

3) "Votre chat est un authentique psychopathe."

Nous l’avons vu plus haut, le chat est un animal solitaire et indépendant dans la nature. On sait que les animaux solitaires manifestent moins de comportements sociaux, d’attention et d’empathie. Or, la psychopathie est caractérisée par l’absence de comportements sociaux, et de notion de moralité.

Donc, le chat a une tendance à être un psychopathe naturel, selon nos critères. Déjà parce que la moral est une notion philosophique humaine et complexe, que les animaux ne maitrisent pas. Mais également et surtout parce que le chat est peu empathique, en tant qu’animal à tendance solitaire.

Un animal social vit en groupe, et la cohésion du groupe nécessite que les individus se préoccupent des émotions des autres. C’est ce qu’on appelle l’empathie, et c’est une caractéristique des animaux sociaux, comme le chien ou l’homme. Mais pas le chat : il exprime plus facilement des comportements « antagonistes » que des comportements sociaux, car son confort consiste généralement à éloigner ses congénères...

De notre point de vue d’humain, cela donne au chat une apparence fière et ingrate, hautaine, condescendante même. La réalité est que le chat n’a juste pas conscience de ces notions, et se préoccupe surtout de son confort.

Tout ceci est à contextualiser, entre la tendance naturelle du chat à être solitaire, et son comportement à nos côté : beaucoup de chats présentent des comportements sociaux, et sont tout à fait capable de reconnaître votre humeur et d’en tenir compte. De là à attendre de la compassion de leur part, c’est à nouveau leur demander beaucoup, mais vous pourrez observer des comportements sociaux de la part du chat, quand il vous fait la fête par exemple.

4) "Votre chat reconnaît parfaitement votre voix. Il s'en fiche juste royalement."

Le chat est réputé pour sa vision de nuit, mais de jour, les gens ignorent que c’est souvent à la voix que le chat nous identifie. C’est surtout valable à l’extérieur : si vous croisez votre chat dehors, il est très probable qu’il ne vous identifie qu’au moment où vous lui parlez.

A la maison par contre, il vous identifie bien à la voix également. Il suffit de voir ses oreilles bouger lorsque vous l’appelez pour bien constater qu’il perçoit l’appel. Par contre, en tant qu’animal à tendance solitaire, il répond un peu quand il a envi. Si vous l’appelez près du sac de croquettes, il y a beaucoup plus de chances qu’il réponde, que si vous l’appelez juste après le repas !

Ce témoignage sur le forum Wamiz est assez édifiant pour comprendre la relation intéressée et indépendante que peut avoir le chat : la propriétaire témoigne de son départ après l’arrivée d’un autre chat dans la maison, et du fait que le chat l’ignore dans la rue. Cette attitude l'a évidement beaucoup déçu, mais quelques jours plus tard, elle a retenté l'expérience et cette fois-ci le chat a répondu.

Pour vivre avec un animal qui répond positivement à chacune de nos sollicitations, il faut plutôt choisir de vivre avec un chien !

5) "Votre chat est un tueur-né et un danger pour la biodiversité."

De nombreuses études témoignent de l’impact des chats sur la petite faune sauvage, comme en témoigne cette conférence : Les chats domestiques et la petite faune sauvage (A-L. Dugué).

Cependant, il faut bien se rendre compte que la présence d'autant de chats sur le territoire n’est absolument pas un fait naturel : les chats vivent principalement près de nos foyers, et la présence des chats est directement liée à notre activité. Leur nombre est démesurément grand : 12 millions rien qu’en France, c’est beaucoup plus d’individus que n’importe quelle espèce de prédateur dans un milieu de cette taille.

De plus, dans la disparition des espèces, on oublie souvent de mentionner une des causes majeures, à savoir la disparition des milieux naturels. En France, c’est l’équivalent d’un département qui est bétonné tous les 10 ans. Ce processus détruit les ressources alimentaires et les milieux de vie de la petite faune sauvage.

A prendre en compte également dans l’équation, mais la pollution est évidemment un critère qui a un impact équivalent voir supérieur au chat sur la petite faune.

Donc évoquer le chat comme une cause de difficulté pour la petite faune sauvage, ça paraît crédible, mais en faire LA cause, ce n’est clairement pas rigoureux, quand on admet dès le départ que la cause est complexe, multifactorielle, et principalement liée à notre activité. Et c’est particulièrement vrai pour le chat, dont la population ne serait pas si importante sans nous.

6) "Votre chat se lèche probablement les poils pour tenter de vous rendre malade."

Cet argument vient du fait que la salive du chat est généralement le vecteur des protéines allergènes, qu’il étale du coup sur tout son pelage en se toilettant. Or, de nombreuses personnes dans la population témoignent d’une allergie aux chats, et c’est généralement cette protéine la source de l’allergie.

De là à conclure que le chat se toilette volontairement pour nous rendre malade… ça n’a rien de scientifique !

On retiendra donc que notre vision de la morale est propre à notre façon de l'exprimer, avec notre pensée abstraite et nos mots. Mais le chat ne fait pas cet effort complexe, et peut effectivement présenter un comportement immoral à nos yeux.

En réalité, comme le reste de la nature, le chat est amoral (ni moral, ni immoral). Mais le qualifier de psychopathe quand il n'a pas conscience de ces notions, c'est lui prêter une intelligence et une malveillance qu'il ne peut posséder : ce n'est qu'un petit animal indépendant et sensible !

Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz

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2 commentaires

  • Adrien Ty
    Adrien Ty
    qui sort que nous sommes des psychopathe
  • Girni21
    Girni21
    Mon chat recherche toujours ma présence, frotte sa tête contre mon cou et ma poitrine, adore être sur moi, me suit partout dans l'appartement, bref il n'a rien d'un psychopathe. Il ne faut pas oublier que le visage des chats comporte beaucoup moins de muscles que celui du chien et que c'est pour ça que le chat ne peut guère manifester ce qu'il ressent. Mais il le fait par d'autres moyens tels que ceux que j'ai énumérés ci-dessus. Bien sûr un chat, comme un chien d'ailleurs, ne sait pas ce que signifie le mot amour mais il sait s'il est bien avec son maître ou pas.
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