Quatre personnes, condamnées pour des faits de maltraitance animale, étaient réunies dans une salle de formation à Saint-Gaudens, en Haute-Garonne (31).
L'objectif ? Suivre une journée de sensibilisation imposée par décision judiciaire. Pour certains, c'était la première fois qu’ils entendaient parler d’un tel dispositif. Pour tous, il s’agissait d’une obligation légale.
Une alternative à une sanction plus lourde
Le stage, organisé dans cette sous-préfecture du sud-ouest de la France, est l’une des rares initiatives de ce type en Occitanie. Il s’inscrit dans le cadre d’un accompagnement sociojudiciaire, proposé comme alternative à une sanction plus lourde. La justice, en effet, intègre de plus en plus la maltraitance animale dans son champ d'action.
« Je suis là parce qu’on a dit que j’avais abandonné mes chiens », raconte une participante, interrogée par France 3 Occitanie, à l'origine du reportage. « Mais j’ai eu un gros problème chez moi, j’ai tout balancé, je n’y dormais plus. Je venais quand même tous les jours leur donner à manger et à boire. Ils ont trouvé ça pas bien, ils ont dit que je les avais abandonnés. » Quelles que soient les circonstances, l’abandon d’un animal est un délit pénal. C’est l’un des points que rappelle Céline Gardel, capitaine de police et intervenante principale de la journée : « Quand on ne s’occupe pas de son animal, qu’on le néglige, c’est un délit. »
Ces sessions de formation ont lieu une à deux fois par an à Saint-Gaudens. L’objectif est autant de sanctionner que d’éduquer. Car, comme le souligne Céline Gardel, les violences envers les animaux sont rarement isolées : « On voit très clairement que les violences conjugales sont souvent associées à des violences infligées aux animaux. » Ce lien, renforce l’intérêt de ces formations croisées entre droit, éthique et comportement animal. Le stage, d’une durée d’un jour, est également payant : 150 euros par personne. Les fonds collectés sont reversés à l’association locale Les 4 Pattounes, dont Céline Gardel est également présidente. Elle insiste : « C’est important que les gens comprennent. Aujourd’hui, on leur retire leur animal, mais demain, ils peuvent en adopter un autre. Il faut que le stage les fasse réfléchir. »
À la fin de la journée, l’un des stagiaires a pris la parole : « Des fois, on fait des erreurs sans le savoir. Une petite erreur peut aller loin. Avec ça, on va se relever et on fera moins de bêtises. » Mais la réalité reste préoccupante, car la France détient un triste record européen : celui du plus grand nombre d’abandons d’animaux de compagnie. Chaque année, près de 100 000 animaux sont laissés sur le bord de la route, dont 60 % durant la période estivale, et les actes de maltraitance sont aussi en augmentation. Des statistiques accablantes, qui justifient pleinement la multiplication de ces stages, même si, à ce jour, ils restent rares sur le territoire.