C’est la coupe à appliquer propre à chaque race de chien. To trim signifie littéralement « couper, tailler » mais aussi « décorer », le terme englobe donc tout ce qui a trait à la beauté, à l’allure. De fait, la finalité du trimming est de traiter la robe de façon à mettre en valeur le charisme des spécimens, et pour cela on peut recourir à toute la palette des techniques disponibles.
Le trimming est déterminé par le standard de la race. Ce dernier évolue avec le temps, et même varie en fonction des continents. Par exemple le trimming du Westie suit une même tendance dans le monde entier, alors que pour le Schnauzer nain on observe deux tendances clairement différenciées : la ligne germanique et l’anglo-saxonne. Le Caniche est également une race plurielle pour laquelle un même trimming a ses variantes : continentale, américaine et anglaise. Mais chez les Caniches on peut aussi distinguer le trimming pour une compétition du commercial, essentiellement à visée pratique.
Stripping, clipperwork, flatwork et scissoring sont différentes techniques que nous pouvons associer pour un même trimming, comme pour le Schnauzer nain (stripping pour la région dorsale et les côtés, clipperwork pour les régions frontale et périanale, flatwork sur le crâne, et scissoring pour les pattes). Pour les races à poil dur, on entend souvent à tort le terme de trimming pour désigner le stripping ; en tout état de cause, il vaudrait mieux parler de trimming d’épilation.
Le stripping du chien
Cette technique relève explicitement de l’arrachage du poil de couverture chez les races à poil dur : ce poil naît, pousse et mûrit, mais il ne tombe pas. C’est pourquoi notre intervention est déterminante (on pourrait la comparer à une mue artificielle).
Il faut saisir le poil entre le pouce et l’index (ou à l’aide de lames spécifiques) et procéder à l’extraction de la couche la plus ancienne. Pour ce faire, il faudra tirer sur de petites mèches dans le sens de pousse du poil, tout en maintenant la peau de l’autre main, pour la garder bien tendue afin que le chien ne sente rien.
Le stripping sert à garder la forme typique de la robe chez de nombreuses races, il garantit une bonne texture et une bonne pigmentation. En revanche, la tonte au rasoir engendre un excès de sous-poil au détriment du poil dur de surface, ce qui favorise un poil doux, frisé et pauvre en couleur (par exemple, les taches noires ou feu d’un Fox seront diluées, et un Schnauzer nain poivre et sel deviendra gris clair ou foncé en fonction de la couleur de son sous-poil).
La question suivante revient souvent : quand peut-on considérer que l’on a arraché assez de poil ? La réponse est plus simple qu’il n’y paraît si nous sommes attentifs à nos gestes : étant donné que nous cherchons à arracher une couche de poil, il faudra procéder de façon ordonnée, en prenant toujours les poils les plus longs. Le stripping peut être plus ou moins radical selon l’effet recherché. L’arrachage radical ou mise à nu de la robe est très peu esthétique, mais il favorise la pousse d’une couche très dense et dure ; aussi si l’on choisit un renouvellement des couches tous les deux mois environ, on obtiendra deux niveaux de poil dur, et on gardera à l’animal sa robe bien ordonnancée de façon quasi continue.
Le scissoring du chien
Il s’agit d’un trimming fait aux ciseaux. Le large éventail de modèles de ciseaux disponibles sur le marché facilite cette opération. Une bonne prise et les mouvements de ciseaux adroits qui viennent avec la pratique permettent d’apporter le degré de finition voulu.
Les ciseaux doivent être tenus entre le pouce et l’annulaire, le pouce étant chargé de leur ouverture et fermeture. Les autres doigts assurent une prise ferme.
Les mouvements de la main et du bras ne sont pas des allers et retours, les lames doivent glisser parallèlement au poil ; la pratique permettra d’acquérir de l’aisance dans ce mouvement. Il est important de ne pas lâcher les ciseaux pendant le travail, si ce n’est pour les remplacer par d’autres.
Avant la coupe, le poil doit être correctement préparé. Pour sculpter des lignes et des formes, il faut placer les mèches à l’aide d’un peigne à dents larges, puis on tient les mèches entre l’index et le majeur pour éviter d’avoir à lâcher les ciseaux (ce qui nous déconcentrerait et pourrait provoquer leur chute à terre).
Certains professionnels qui, certes, aiment de tout coeur leur métier, ne ressentent pas une dévotion profonde à l’égard des chiens à toiletter aux ciseaux ; c’est souvent parce qu’ils ne maîtrisent pas la technique du scissoring. Le fait de l’apprendre ouvrira sans aucun doute un champ de nouvelles sensations : en effet, sculpter le poil de la sorte relève de l’art.