Anaplasmose chez le chien : causes, symptômes, traitement et prévention

Qu’est-ce que l’anaplasmose et comment se transmet-elle chez le chien ? 

L’anaplasmose est une maladie infectieuse causée par des bactéries du genre Anaplasma, affectant principalement les chiens. Les deux espèces bactériennes les plus courantes responsables de cette infection chez les chiens sont Anaplasma phagocytophilum et Anaplasma platys.

Anaplasma phagocytophilum est transmise par les tiques du genre Ixodes, notamment la tique à pattes noires. Cette bactérie cible les granulocytes, un type de globule blanc qui joue un rôle clé dans le système immunitaire en défendant l'organisme contre les infections. Anaplasma platys, quant à elle, est transmise principalement par la tique brune du chien (Rhipicephalus sanguineus) et attaque les plaquettes ou thrombocytes, qui sont les cellules sanguines responsables de la coagulation.

La transmission de l'anaplasmose se fait donc principalement par la morsure de tiques infectées. Lorsqu'une tique porteuse de la bactérie mord un chien, la bactérie pénètre dans la circulation sanguine de l'animal. La transmission peut se produire rapidement, en 24 à 48 heures après l'attachement de la tique. Elle se propage par voie sanguine et lymphatique, le temps d’incubation étant de 1 à 2 semaines.

Quels sont les chiens les plus à risque ? 

Les chiens les plus à risque de contracter l'anaplasmose sont ceux qui passent beaucoup de temps à l'extérieur dans des zones où les tiques sont abondantes. Plusieurs facteurs augmentent le risque pour certains chiens :

• Exposition aux tiques : Les chiens qui vivent ou se promènent fréquemment dans des zones boisées, des hautes herbes ou des prairies, où les tiques sont communes, sont particulièrement à risque. 
• Géographie : Les régions où les tiques porteuses de Anaplasma phagocytophilum et Anaplasma platys sont présentes en grand nombre sont des zones à haut risque. En France, les régions Rhône-Alpes, Grand-Est et la Bretagne sont considérées comme des zones à risque élevé.
• Saison : Les tiques sont généralement plus actives au printemps et à l'automne. Les chiens qui passent beaucoup de temps à l'extérieur pendant ces saisons sont plus susceptibles d'être exposés aux tiques infectées.
• Absence de prévention : Les chiens qui ne reçoivent pas de traitements antiparasitaires réguliers contre les tiques sont plus vulnérables à l'anaplasmose.
• Habitat : Les chiens vivant dans des zones rurales ou péri-urbaines où les tiques sont plus présentes courent un risque plus important par rapport aux chiens vivant en milieu urbain.
• Contacts avec des animaux sauvages : Les chiens qui ont des contacts fréquents avec des animaux sauvages (comme les chiens de chasse) peuvent être davantage exposés à des tiques porteuses d'anaplasma.

Quels sont les symptômes de l’anaplasmose chez le chien ? 

Les symptômes de l’anaplasmose chez le chien peuvent varier en fonction de la gravité de l’infection et de la réponse immunitaire de l’animal. Ils peuvent apparaître plusieurs jours à plusieurs semaines après la morsure d'une tique infectée. Ils peuvent être aigus, avec une apparition soudaine, ou chroniques, se développant lentement et de manière intermittente :

• Fièvre : Une température corporelle élevée est souvent l'un des premiers signes d'infection. 
• Fatigue : Les chiens affectés peuvent sembler fatigués, abattus et moins actifs que d'habitude.
• Perte d'appétit : Une diminution de l'appétit ou une anorexie est fréquente. 
• Douleurs articulaires et musculaires : Les chiens peuvent montrer des signes de douleur, comme des boiteries, des raideurs ou de la sensibilité lorsqu'on touche leurs articulations ou leurs muscles.
• Gonflement des articulations : Les articulations peuvent être enflées et douloureuses. 
• Troubles gastro-intestinaux : Vomissements et diarrhée peuvent survenir. 
• Saignements : Des saignements inhabituels, tels que des saignements de nez ou des ecchymoses sur la peau, peuvent apparaître en raison de la thrombocytopénie (diminution du nombre de plaquettes sanguines).
• Troubles neurologiques : Dans les cas graves, des symptômes neurologiques comme des tremblements ou des convulsions peuvent se manifester. 
• Augmentation de la soif et de la quantité d’urines : Certains chiens peuvent boire plus d'eau et uriner plus fréquemment. 
• Gonflement des ganglions lymphatiques : Les ganglions lymphatiques peuvent être enflés.

Si vous observez des signes évocateurs d’anaplasmose chez votre animal, consultez rapidement votre vétérinaire pour obtenir un diagnostic.

Comment diagnostiquer l’anaplasmose ? 

Le diagnostic de l’anaplasmose chez le chien est réalisé par un vétérinaire. Il commencera par évaluer les symptômes  de l’animal, et pourra réaliser différents examens complémentaires afin de préciser le diagnostic :

• Numération formule sanguine (NFS) : Une prise de sang qui permet de vérifier le taux de plaquettes, de globules rouges et de globules blancs. 
• Tests sérologiques : Un test sur un prélèvement de sang qui détecte la présence d’anticorps spécifiques contre Anaplasma phagocytophilum ou Anaplasma platys.
• PCR : Un test qui détecte l'ADN de la bactérie dans le sang, confirmant ainsi l'infection. 
• Frottis : Un frottis sanguin peut être examiné au microscope pour visualiser les bactéries.

Une fois le diagnostic confirmé, un traitement va pouvoir être mis en place.

Comment traiter un chien qui souffre d’anaplasmose ? 

Le traitement de l'anaplasmose chez le chien repose principalement sur l'administration d'antibiotiques afin d’éliminer les bactéries Anaplasma de l’organisme. La durée du traitement est généralement de 2 à 4 semaines.

En parallèle, des mesures de soutien peuvent être nécessaires. En cas de symptômes sévères, l’animal peut être mis sous perfusion intraveineuse, et des analgésiques ou des anti-inflammatoires peuvent être nécessaires pour gérer la douleur et l'inflammation. 

Généralement, le pronostic est bon. Après la mise en place du traitement, l’état du chien s’améliore au bout de quelques jours.

Quels sont les moyens de prévention ? 

Plusieurs mesures peuvent être prises pour prévenir l'anaplasmose chez le chien :

• Antiparasitaires : Utilisez régulièrement des médicaments antiparasitaires qui protègent votre animal contre les tiques. 
• Évitement des zones à haut risque : Limitez les promenades dans les zones boisées, les hautes herbes et les prairies pendant les périodes d'activité des tiques. 
• Inspections fréquentes : Examinez le pelage de votre chien après chaque sortie en extérieur, en particulier dans les zones à risque.

En conclusion, l’anaplasmose est une maladie infectieuse transmise par les tiques, qui s’attaque au système sanguin du chien et peut donc provoquer des symptômes graves en l’absence de traitement. La protection contre les tiques est le meilleur moyen de prévenir la maladie.