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Chien de race mixte brun avec langue et visage joyeux dans les montagnes.

Le papillomavirus est responsable de maladies

© Lelusy / Shutterstock

Le papillomavirus du chien : symptômes, causes et traitements

Par Isabelle Vixège Vétérinaire

Publié le

Le papillomavirus du chien : symptômes, causes et traitements

Chez le chien, le papillomavirus est responsable de maladies se développant au niveau de la cavité buccale ou de la peau. Elles se manifestent par des excroissances souvent impressionnantes. La papillomatose ou papillomavirose canine touche essentiellement les jeunes chiens ou les animaux fragiles. La régression des lésions en quelques semaines à quelques mois est généralement la règle.

Chez les humains, l’infection génitale chronique à papillomavirus est responsable du cancer du col de l’utérus. Les papillomavirus humains défraient ainsi régulièrement la chronique, que ce soit par l’annonce d’une prochaine campagne de vaccination des adolescents ou par les controverses sur ces vaccins. Mais, les papillomavirus sont une grande famille de virus contenant de nombreux variants. Ils peuvent infecter différentes espèces, dont le chien, et des tissus variés.

Le papillomavirus dans la bouche du chien

La papillomatose orale canine est une des expressions les plus connues de l’infection à papillomavirus chez le chien. Elle atteint essentiellement les chiots et jeunes chiens (moins de 3 ans) dont le système immunitaire encore immature ne se défend pas bien contre le virus. Quoique spectaculaire, elle est bénigne.

  • Symptômes du papillomavirus oral du chien

La maladie se traduit par des excroissances blanchâtres au niveau de la muqueuse buccale. Elles peuvent être unique ou, le plus souvent, multiples. Ces lésions blanches ressemblent à des mini-choux-fleurs en grappes. Elles induisent une salivation, une mauvaise haleine, des saignements légers et parfois des difficultés à se nourrir. Dans ce cas, l’ouverture de la bouche du chien ou le soulèvement des babines permet de visualiser les bourgeonnements dus au papillomavirus.

  • Diagnostic

Le diagnostic est clinique sur la base de l’aspect des lésions et l’âge du chien malade.

En cas de doute, le vétérinaire procède à l’ablation de quelques bourgeons et les envoie en laboratoire pour analyse histologique.

La papillomatose orale est contagieuse avec une période d’incubation variable de 1 à 3 mois. Les chiots se contaminent entre eux par l’intermédiaire de petites plaies, lors des jeux de mordillements par exemple ou lors d’utilisation de jouets souillés.

  • Traitement

La papillomatose squameuse orale canine étant une maladie virale, il n’y a pas de traitement spécifique. Les lésions régressent en général spontanément en moins de 2 mois. Si elles sont trop importantes ou gênantes, une exérèse chirurgicale est possible mais les risques de récidives existent. Le laser peut s’avérer une option intéressante car, en brûlant les vaisseaux sanguins alimentant les lésions, il pourrait éviter la dissémination des virus.

En cas de surinfection bactérienne, des antibiotiques peuvent être prescrits.

Le papillomavirus et la peau du chien

Les papillomaviroses cutanées du chien peuvent revêtir différents aspects. 

  • Papillomatose exophytique

Les lésions sont semblables à celles rencontrées dans la bouche mais elles se développent au niveau de la peau, le plus souvent sur les pattes ou la tête. L’affection touche les jeunes chiens. Ces lésions dues au papillomavirus du chien peuvent persister jusqu’à un an. En cas de prolifération intense, des traitements expérimentaux comme un auto-vaccin ou l’administration azathioprine peuvent être tentés sous contrôle vétérinaire. Lors d’atteinte moins importante, la chirurgie, la cryothérapie ou le laser peuvent être utilisées sur les lésions.

  • Papillomatose inversée

Ces lésions, plus plates, se développent sur la partie ventrale du chien. Elles n’ont pas tendance à régresser. Le traitement est chirurgical ou par laser.

  • Plaques pigmentées

Il s’agit de taches brunes plus ou moins surélevées. Ces lésions concernent certaines races comme le Carlin ou le Schnauzer. Elles ne régressent pas.

Les lésions cutanées induites par le papillomavirus du chien sont bénignes. Un animal en bonne santé ne court aucun danger lié à ce virus. Cependant, une étude sur des chiens immunodéprimés a mis en évidence une évolution vers la malignité en quelques années (carcinomes épidermoïdes). Une surveillance vétérinaire est donc prudente en cas de lésions à papillomavirus du chien, surtout si celles-ci ne régressent pas au bout de quelques semaines.

Et les verrues du chien ?

Chez l’humain, certains papillomavirus sont responsables des verrues se développant sur la plante des pieds ou sur les mains. Chez le chien, on appelle généralement verrue des petites excroissances cutanées rondes et lisses. On les rencontre plus souvent chez les animaux âgés de petite race. Bénignes et indolores, elles ne posent vraiment problèmes qu’en cas de grattage ou de localisation gênante (sous le harnais par exemple). Leur origine est mal connue et l’implication du papillomavirus incertaine. Comme pour la papillomavirose cutanée, le traitement (quand il est nécessaire) fait appel à la chirurgie.

Les papillomavirus affectent de nombreux animaux, dont le chien. Si les lésions induites sont bénignes, elles peuvent se révéler gênantes aussi bien d’un point de vue fonctionnel qu’esthétique. À l’heure actuelle, il n’existe pas de vaccin contre le papillomavirus du chien.

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