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Le chien est un carnivore opportuniste, ce qui signifie qu’il mange dans la nature principalement des proies, mais à l’occasion, il peut s’essayer à d’autres aliments. Son palais n’est pas très difficile, puisque ce régime lui donne l’occasion de se nourrir sur des charognes, de temps en temps.
Naturellement, depuis sa domestication, le chien a d’autres sources d’aliments variés, auprès de l’homme. Depuis plus de 10000 ans qu’il partage notre mode de vie, son tube digestif s’est même partiellement adapté à la digestion de certains nutriments comme les glucides. Mais surtout, son comportement s’est adapté, et le chien a naturellement une certaine confiance en l’homme. Confiance qu’il développe dès sa naissance, à force de recevoir sa nourriture de la main d’un humain.
Cependant, les chiens ont des tempéraments variés, notamment pour ce qui est de la curiosité. Autant un chien ne réclame pas systématiquement une nourriture variée, autant, si on lui en propose, il va avoir tendance à sélectionner les aliments qu’il préfère. On observe alors les deux extrêmes, avec des chiens qui dévorent, et d’autres qui boudent la moitié de la nourriture qu’on lui présente.
Le chien difficile : une histoire de caprice
On observe plus fréquemment les petits chiens devenir capricieux : en effet, un comportement difficile avec la nourriture s’obtient souvent lorsque le chien en a trop à disposition. Il ne mange pas tout, et se permet alors de sélectionner seulement ce qu’il préfère. Pourquoi s’intéresser à la gamelle habituelle quand le chien sait qu’il peut, avec un petit air séducteur, obtenir des parts de fromage bien odorantes ? Ce que l’histoire ne dit pas, c’est qu’une petite part, pour un chien de moins de 10kg, c’est comme si un humain adulte mangeait le fromage entier, d’un seul coup.
Du coup, autant il est important de ne pas frustrer son chien sur l’aliment, autant l’inverse n’est pas bon non plus ! Imaginez laisser le choix à un enfant, de ne manger que des bonbons, ou les repas habituels : beaucoup iraient jusqu’à l’overdose.
Une fois qu’on a appris à gérer la quantité, il faut s’occuper de la qualité. C’est là où je recommande de proposer un peu de variété au chien, afin de stimuler son plaisir gustatif. Mais de la même façon, point trop n’en faut, sous peine d’avoir un chien habitué à ce confort, et donc capricieux.
Attention cependant à ne pas confondre un appétit délicat, avec ce qu’on appelle une dysorexie, c’est-à-dire un trouble de l’appétit. Cela peut évoluer jusqu’à l’anorexie, qui médicalement parlant, signifie l’absence totale d’appétit : c’est une conséquence fréquente des maladies du chien, qui doit diriger vers une consultation vétérinaire. Un bon moyen de distinguer une dysorexie d’un appétit capricieux est de tracer une courbe de poids : un amaigrissement signifie que le chien cache un trouble de l’appétit.
Le chien goulu : apprendre à gérer son appétit
A l’inverse, la majorité des chiens ont tendance à gober leur repas plus vite que leur ombre. La raison vient probablement du mode de vie canin : en groupe. En effet, le premier arrivé est souvent le premier servi : le chien est fait pour manger rapidement. Ses dents sont faites pour déchirer, pas pour mâcher, et son estomac est très musculeux, ce qui fait le travail de la bouche en malaxant les aliments. De plus, il se dilate énormément, ce qui permet au chien de faire de gros repas, séparés par de longues périodes de jeûne.
Un chien peut donc manger une fois par jour, sans soucis pour sa santé. En général, la bonne chose à faire est de lui fournir la gamelle le temps du repas, puis de la retirer ensuite. Contrairement au chat, qui s’arrange pour avoir toujours de la nourriture sur son espace de vie, le chien s’arrange normalement pour qu’elle disparaisse, et s’il ne le fait pas, un autre s’en charge !
Cependant, un grand nombre de chien termine sa gamelle sans prendre le temps de respirer, et semble en redemander. En effet, nos régimes canins sont souvent secs, et peu volumineux : le chien mange assez pour satisfaire ses besoins alimentaires, mais pas sa satiété. Il y a une sorte de frustration, qui se traduit souvent par un chien obnubilé par la nourriture.
On va donc pouvoir, pour ces chiens, agrémenter le repas pour diminuer sa frustration alimentaire. Passer sur un régime humide, ou ménager (BARF ou préparation maison, sur les conseils d’un nutritionniste vétérinaire) est donc la première étape, pour augmenter le volume de la ration sans augmenter les calories.
Ensuite, on peut jouer sur la fréquence des repas : diviser la ration journalière en deux voire trois repas, pour autant de plaisir en plus, est un moyen de satisfaire un chien goulu. Cela convient particulièrement aux chiens qui sont tout le temps en recherche de nourriture.
Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz
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