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Les protéines dans l’alimentation du chien

La rédaction

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Les protéines dans l’alimentation du chien

Les protéines dans l’alimentation animale, et en particulier celle de nos carnivores domestiques (chien et chat), est un sujet à polémique depuis quelques années. Protéine animale ou protéine végétale ? Quelle différence ? Quel aliment donner à son chien pour correspondre au mieux à ses besoins ?

Qu’est-ce qu’un régime alimentaire de qualité ?

Un bon régime alimentaire, quelle que soit l’espèce, se caractérise par deux notions essentielles :

  • quantité : il faut assurer un apport suffisant en énergie (calories), ainsi que les différents nutriments : glucides, lipides, protéines, et oligo-éléments (vitamines et minéraux). Un régime de mauvaise qualité fournira la quinzaine de nutriments essentiels à la survie, mais risque de générer des carences sur le long terme, tandis qu’un régime de qualité peut contenir jusqu’à 50 nutriments différents (dont certains en quantité quotidienne très faible, d’où le terme « oligo-élément »).
  • équilibre : une fois la première condition satisfaite, il est important de faire en sorte que chaque nutriment ne soit pas non plus en excès. En nutrition, « tout est poison, rien n’est poison, tout est question de dose ». Un excès de vitamines par exemple, peut provoquer des phénomènes d’intoxications, potentiellement aussi néfastes qu’une carence.

Chaque espèce a des besoins particuliers, et il faut ensuite vérifier pour chaque individu, quels sont ses besoins, qui varient en fonction de l’âge, du poids, de l’activité, du statut physiologique (gestation, allaitement)…

Quelles sont les différentes protéines qui existent ?

Les protéines sont des grosses molécules, organisées en chaînes d’acides aminés. On distingue souvent les protéines d’origine animale, et celles d’origine végétale : elles n’ont en effet pas tout à fait la même composition en acides aminés. Leur digestion n’est pas tout à fait la même, également : un carnivore optimisera mieux les protéines animales, inversement pour les herbivores.

Cela signifie qu’un chien peut s’alimenter à l’aide de protéines végétales, mais un régime exclusivement basé dessus risque de lui générer des carences pour certains acides aminés. Il est donc recommandé de donner au carnivore qu’est le chien, un régime basé plutôt sur les protéines animales.

Attention à ne pas tomber dans l’excès inverse ! Il faut garder en tête la notion d’équilibre : un chien ne mange pas uniquement de la viande. Un régime carnivore consiste à manger des animaux, qui contiennent de la viande, mais aussi des os, de la peau, des viscères avec leur contenu,…

Comment juger de la qualité d'une protéine ?

La valeur biologique est une mesure de la qualité d’une protéine. Elle dépend de leur teneur en acides aminés essentiels et non indispensables. Une protéine a une valeur biologique élevée lorsque, apportée en petite quantité, elle fournit l'ensemble des acides aminés requis par l'organisme.

Certains acides aminés sont dits "limitants", c'est à dire qu'ils diminuent la valeur biologique des protéines. Les plus communs sont :
•    la méthionine, présente dans les protéines du lait, de la viande, du soja, des fèves, des pois chiches et des lentilles...
•    La lysine, acide aminé est présente dans le blé, l'avoine, le riz, le maïs.
•    Le tryptophane, dans le poisson et le maïs.
•    L'isoleucine dans le foie et le cœur...

Cette valeur est propre au système digestif du chien : elle se mesure en fonction de ce que le chien digère et valorise de chaque protéine. L'albumine, protéine contenue dans l'oeuf, a une haute valeur biologique et sert souvent de référence pour comparer les autres protéines.

Un chien peut-il manger des céréales ?

La polémique sur les protéines porte sur l’idée que la protéine végétale est environ 10 fois moins chère à produire qu’une protéine animale : il est donc important de bien lire l’étiquette de chaque aliment complet, pour en déterminer la composition, et en particulier l’origine des protéines. On retrouve en effet des céréales protéagineuses dans certains aliments "entrée de gamme", pour remplacer les protéines animales, ce qu’il vaut mieux éviter.

Mais les céréales peuvent être présentes dans un bon aliment canin ! En effet, autant il faut éviter les céréales qui contiennent des protéines quand celles-ci remplacent la viande, autant, il existe des céréales glucidiques, que le chien peut manger.

Le chien est un carnivore opportuniste : depuis sa domestication, son tube digestif s’est habitué à digérer des aliments que nous lui fournissions, et notamment les glucides, très présents dans notre régime. Pour autant qu’il ne soit pas aussi compétent que nous, qui sommes omnivores, le chien est toutefois capable de digérer les glucides et ceux-ci apportent un complément d’énergie.

Dans une ration ménagère, vous pouvez facilement contrôler l’origine des nutriments. Mais dans un aliment industriel, vous devez regarder l’étiquette. Il faut donc procéder dans cet ordre :

  • vérifier l’origine des protéines : on doit prioriser un apport de protéines animales par rapport aux protéines végétales
  • évaluer la quantité et le type de céréales : si la quantité de glucides apportée correspond aux besoins du chien (ni trop, ni trop peu).
  • vérifier l’équilibre des autres nutriments : en plus des protéines et des glucides, il ne faut pas négliger les matières grasses, et les oligo-éléments (vitamines et minéraux).

Quelles quantités donner ?

Cette question est difficile, car l’espèce canine ne permet pas de proposer une « recette commune » : les chiens sont très différents les uns des autres au niveau de leur morphologie et de leur activité. Avec des poids allant de 2kg à 90kg, il faut savoir s’adapter à chaque chien.

De plus, cette ration peut évoluer dans le temps, en fonction de ses besoins : croissance, activité, gestation, ou maladies peuvent demander de s’adapter.

Dans le cas d’une ration ménagère (c’est-à-dire préparée à la maison), il faut passer par des calculs précis, tenant compte de la composition de chaque ingrédient, pour équilibrer les nutriments, tout en apportant l’énergie suffisante au chien. Il est recommandé de passer par un vétérinaire pour réaliser une ration ménagère, car autant ce régime permet de fournir des aliments de première qualité (frais, non transformés), autant il est difficile d’obtenir un bon équilibre.

Dans le cas d’un aliment industriel, l’équilibre est déjà calculé dans la préparation de l’aliment. Par exemple, dans un sac de croquettes prévu pour un mois, il y a tous les nutriments nécessaires au chien pour le mois. Chaque croquette contient donc chaque nutriment. Cela présente l’avantage qu’il n’y a plus qu’à régler la quantité à donner pour obtenir un équilibre idéal. Cette quantité dépend du poids du chien ; le dosage est mentionné sur l’emballage.

Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz

A lire aussi : Croquettes sans céréales : bonne ou mauvaise idée pour nourrir son chien ?

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2 commentaires

  • Durand Guylene
    Durand Guylene
    J ai un chat
  • Titilde68820
    Titilde68820
    Heureusement qu les gentils industriels sont là pour préparer des aliment paaarfaits pour nous toutous chéris et leur éviter, pauvres carnivores qu'ils sont, de manquer de céréales si on avait le malheur de leur donner une ration ménagère sans consulter le saint vétérinaire, dont les cours de nutrition canines ont été dispensés par ces gentils industriels bien intentionnés...
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