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Ascaris chat

Chat consultation vétérinaire

© Shutterstock / Pressmaster

L’Ascaris chez le chat : symptômes et traitement de ce parasite intestinal

Par Sandrine Leclerc Vétérinaire

Publié le

L’Ascaris chez le chat : symptômes et traitement de ce parasite intestinal

Les parasites intestinaux constituent une menace invisible pour nos animaux de compagnie. L’ascaris, nommé Toxocara, est l’un d’entre eux. Ce vers interne blanc et rond peut coloniser le système digestif, notamment l’intestin grêle, des chiens et des chats. Une infestation par ces vers intestinaux peut gravement affecter la santé des animaux atteints. Comment se manifeste l’ascaris chez le chat ? Est-il possible de prévenir une infestation par ces parasites internes ? 

Cet article vous exposera le cycle de développement des ascaris, leur mode de contamination et les symptômes associés à leur présence. Par ailleurs, vous découvrirez qu’ils présentent un réel danger pour nos animaux, et qu’ils ne sont pas sans risque pour les humains. Heureusement, des traitements efficaces permettent de neutraliser ces parasites, ainsi que la menace qu’ils représentent.

Qu’est-ce que l’ascaris chez le chat ?

Les ascaris, plus communément appelés vers ronds, sont des parasites intestinaux du chat fréquents. Ceux qui infectent les félins se nomment Toxocara cati. Ces vers cylindriques font partie de la famille des nématodes et peuvent atteindre plusieurs centimètres de long. 

Bon à savoir : les chats adultes vivant en milieu rural et consommant leurs proies (souris, oiseaux…) sont généralement infectés par une autre espèce d’ascaris, Toxacara leonia. Ce parasite infecte également les chiens.

Apparence des ascaris

Les ascaris adultes ont une apparence caractéristique, ils ressemblent à des spaghettis et forment des pelotes. De couleur blanche ou crème, ils présentent une forme cylindrique et des extrémités pointues. Leur taille varie de quelques centimètres à 10-15 centimètres de long. Les vers vivent dans le tube digestif, en particulier dans l’intestin grêle, où ils se nourrissent des nutriments provenant du bol alimentaire de leur hôte.

 

Vers Ascaris - Shutterstock / Oleksandr Lytvynenko

Cycle de vie

Le cycle de vie de l’ascaris commence lorsque le chat ingère des œufs d’ascaris. Il se contamine souvent accidentellement, en léchant ou en reniflant des surfaces contaminées, comme la litière d’autres félins. Les œufs ingérés éclosent dans l’estomac du chat, libérant des larves qui pénètrent dans la paroi de l’intestin grêle. Ces larves subissent ensuite un processus de développement pour devenir des vers adultes.

Les adultes produisent un grand nombre d’œufs (jusqu’à 200 000 par jour), qui sont excrétés dans les selles du chat. Ces œufs sont extrêmement résistants et peuvent survivre dans l’environnement extérieur pendant de longues périodes, rendant possible une future contamination.

Comment s’infecte votre chat ?

La contamination par les ascaris chez les chats peut se produire de différentes façons. Il est essentiel de comprendre ces mécanismes pour prévenir l’infestation. 

Voici les principales sources de contamination des félins :

  • Ingestion d’œufs d’ascaris : les chats sont généralement infectés par le biais de leurs congénères ou de surfaces contaminées dans leur environnement. Les œufs, excrétés dans les selles d’un chat infecté, sont particulièrement résistants et peuvent survivre dans le sol pendant de longues périodes. Les chats peuvent ainsi les ingérer en se léchant les pattes après avoir marché dans des zones souillées. Par conséquent, les chats d’extérieur ou ceux vivant en collectivité, comme des refuges ou des élevages, sont plus exposés à ce type de contamination.
  • Transmission in utero : pendant la gestation de la chatte, les larves d’ascaris sont capables de former des kystes et de rester plusieurs mois dans divers organes. Chez une chatte gestante, les larves peuvent se réactiver et infecter les chatons dans le ventre de leur mère. À la naissance, les nouveau-nés sont déjà porteurs d’ascaris.
  • Contamination par le lait maternel : les chatons peuvent s’infecter pendant la période d’allaitement. Les œufs passent dans le lait maternel, qui sont ingérés par les chatons lorsqu’ils tètent leur mère. Il est donc essentiel de prendre des mesures préventives pour vermifuger les chattes gestantes et leurs petits.

 

La combinaison de ces facteurs rend les chatons particulièrement vulnérables à l’infestation par les ascaris.

Quels sont les symptômes de l’infestation par les ascaris chez le félin ?

Les symptômes varient en fonction de l’ampleur de l’infestation et de la réponse individuelle de l’animal. De nombreux chats infectés ne présentent aucun signe visible de la maladie, ce qui rend difficile une détection précoce. En revanche, lors d’une infestation massive, les symptômes suivants apparaissent :

  • Vomissements et diarrhée : les ascaris provoquent des troubles gastro-intestinaux. Les selles contaminées peuvent contenir des vers, du mucus, ou du sang selon la gravité de l’infestation.
  • Perte de poids : malgré une alimentation adéquate, une infestation importante entraîne un amaigrissement notable. Cela est lié à la diminution de l’absorption des nutriments.
  • Toux : dans les cas les plus graves, les vers migrent des intestins vers les voies respiratoires (trachée et poumons), provoquant une toux chez le chat.
  • Abdomen distendu : il s’agit d’un signe typique d’une infestation sévère. Les vers s’accumulent dans l’intestin, entraînant une dilatation du ventre, notamment chez les chatons. L’obstruction partielle ou totale de l’intestin grêle peut conduire à une occlusion, voire une perforation intestinale.
  • Poil piqué : un pelage terne peut être révélateur d’une infestation par des ascaris.
  • Léthargie : les chats infestés sont moins actifs, voire abattus.
  • Infections secondaires : la déficience du système immunitaire des animaux porteurs d’ascaris augmente le risque de survenue d’infections opportunistes.

 

Chez les chatons, les ascaris peuvent entraîner des symptômes plus graves, notamment un retard de croissance, une faiblesse générale et une baisse de l’état général. 

Attention, certains symptômes, tels que l’amaigrissement et le poil terne, peuvent être associés à d’autres pathologies chez les félins. Un diagnostic précis doit donc être établi par un vétérinaire afin de déterminer si les ascaris sont responsables des symptômes.

Comment prévenir une infection par les ascaris chez le chat ?

Les traitements contre les ascaris sont généralement efficaces, mais varient en fonction de la gravité de l’infestation. Pour prévenir l’infection, il est important de concentrer les efforts sur l’hygiène et la vermifugation des animaux :

  • Vermifugation régulière : ces médicaments sont conçus pour éliminer les parasites internes, dont les ascaris. Disponibles sous différentes formes, ils permettent d’éliminer naturellement ces vers intestinaux. Il est essentiel de suivre les recommandations de votre vétérinaire en ce qui concerne la posologie et la fréquence d’administration des vermifuges pour chat. En général, il est conseillé de vermifuger votre chat au moins quatre fois par an, et lorsque des vers sont mis en évidence. En revanche, les femelles gestantes ou allaitantes doivent être traitées plus régulièrement. Les chatons sont généralement vermifugés à l’âge de 3, 5 et 7 semaines, puis tous les mois jusqu’à 6 mois.
  • Hygiène : les œufs sont particulièrement résistants dans le milieu extérieur, donc très difficiles à détruire. Les produits ménagers et les désinfectants sont inefficaces sur ces parasites, il est donc essentiel de mettre en place certaines mesures.
  • Éliminez soigneusement les déjections des litières, jardins et bacs à sable. Ne jetez pas ces déchets dans la poubelle recyclable.
  • Nettoyez fréquemment la litière de votre chat, ainsi que son lieu de repos (panier, sol environnant, etc.).
  • Couvrez les bacs à sable pour empêcher les chats d’y accéder.
  • Lavez-vous consciencieusement les mains après avoir jardiné ou manipulé les déjections de votre animal.
  • Assurez-vous que les ongles de vos enfants soient coupés court et qu’ils se lavent correctement les mains après avoir joué et avant de manger.

 

En suivant ces précautions, vous réduirez considérablement les risques de contamination, contribuant ainsi à préserver la santé de votre animal de compagnie et la vôtre.

Attention, après le traitement initial, suivez bien les recommandations de votre vétérinaire. En effet, l’administration orale d’un vermifuge pour chat ne suffit pas toujours à éradiquer les parasites. Évitez les traitements dits « naturels », qui sont rarement efficaces.

 

Certaines compagnies d’assurance pour animaux proposent des forfaits pour financer l’achat de vermifuges.

Y a-t-il un danger pour l’homme ?

Chez l’homme, la maladie s’appelle la toxocarose. Les enfants sont particulièrement à risque puisqu’ils sont davantage exposés à l’ingestion accidentelle d’œufs d’ascaris ou de larves. Ils s’infectent le plus souvent après avoir joué dans des zones potentiellement contaminées (bac à sable, jardin, terre, etc.) en mettant leurs doigts à la bouche. La contamination des adultes se produit généralement par l’ingestion de fruits ou de légumes contaminés et mal lavés. Veillez à cuire à cœur certaines viandes, en particulier les abats. Plusieurs viandes peuvent potentiellement contenir des larves de Toxocara (porc, poulet, pigeon, lapin, agneau et veau).

Chez les humains, les larves ne se développent pas en ascaris adultes, mais migrent vers différents organes. L’infection peut entraîner des symptômes grippaux (fièvre, fatigue, douleurs musculaires), mais reste le plus souvent asymptomatique. Parfois, des problèmes pulmonaires ou hépatiques apparaissent. Dans de rares cas, des troubles oculaires, comme une baisse de l’acuité visuelle, voire une cécité, se produisent. Certains enfants développent de l’asthme ou des allergies.

En conclusion, l’ascaris du chat est un problème fréquent, mais qui se traite facilement. La compréhension des modes de transmission, des symptômes et des traitements est nécessaire pour maintenir vos animaux en bonne santé. N’oubliez pas de consulter régulièrement votre vétérinaire et prenez des mesures préventives pour minimiser les risques d’infestation. En prenant soin de la santé de votre félin, vous assurez également la vôtre et celle de vos proches.

Si vous avez des doutes ou des questions sur la santé de votre animal, un seul réflexe :  appelez votre vétérinaire !

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