Une nouvelle polémique éclate dans plusieurs pays de l’Union européenne, et son sujet peut étonner : il s’agit des chats domestiques !
Malheureusement, en chassant comme la Nature leur a appris à le faire, les chats de compagnie qui sortent ont un impact dévastateur sur les petits animaux qui deviennent leurs proies.
Certains oiseaux notamment sont concernés par deux directives européennes sur la protection des espèces menacées, soient des animaux précieux qui risquent bien de s’éteindre si on ne met pas en place des mesures pour les aider. Deux juristes néerlandais comptent bien faire changer la situation.
Une étude qui analyse un phénomène de taille
Arie Trouwborst et Hans Somsen sont juristes et chercheurs à l’université de Tilbourg, et estiment que les Etats membres de l’Union Européenne manquent à leur devoir de respecter et appliquer les directives de l’UE. Plus précisément, celles qui protègent les oiseaux, une proie de prédilection des chats.
Selon la Voix du Nord, les deux juristes s’appuient sur les directives européennes sur les oiseaux et les habitats (2009/147 / CE et 92/43 / CEE) pour affirmer que les chats domestiques ne devraient pas sortir des logements de leurs propriétaires.
Pourquoi ? Car selon ces directives, le fait de déranger ou tuer des animaux d’espèces protégées est contraire au droit européen. Cela s’applique aux humains, mais devrait peut-être aussi concerner les chats qui chassent plusieurs fois par jour.
Et surtout, les directives précisent également que les Etats de l’Union européenne doivent limiter les menaces à l’encontre des espèces protégées. Chose qui n’est pas faite à 100% aujourd’hui, selon Arie Trouwborst et Hans Somsen.
Selon leurs calculs, les chats sont responsables de la mort de 140 millions d’animaux chaque année au Pays-Bas. Et en France, ce sont 75 millions d’oiseaux qui meurent tous les ans aux pattes des chats d'après la Ligue de protection des oiseaux.
Les chats domestiques, un véritable enjeu politique
Bien entendu, les chats ne font que suivre leur instinct de chasseur, et n’épargnent pas des espèces protégées que nous nous devons de défendre. Si les chats ne sont pas les seuls prédateurs des oiseaux, les chiffres de l’étude montrent que leur impact sur la population aviaire est important.
L’étude des juristes néerlandais fait polémique, et les auteurs s’y attendaient bien, puisque de très nombreuses personnes ont des chats qui sortent. Selon eux, c’est bien une des raisons pour lesquelles la loi n’est pas appliquée, puisqu’elle déplairait aux électeurs propriétaires de chats. Rien qu’en France, on compte 13,5 millions de chats de compagnie.
Quelles conséquences sur les chats si on les interdit de sortir ?
Pour le moment, aucune instance de l’Union européenne n’a abordé l’idée d’interdire aux propriétaires de chats de laisser sortir leurs animaux. Mais si cela devait arriver, il est certain qu’il faudrait un temps d’adaptation, et des solutions pour les chats qui avaient l’habitude de sortir à leur guise.
Toutefois, même si ces directives européennes de protection des oiseaux devaient être appliquées de cette façon en France, votre chat pourrait toujours sortir dans votre jardin pour se dégourdir les pattes, jouer et se défouler. Mais il ne pourrait quitter votre propriété privée sans enfreindre la loi. On peut imaginer qu’une amende serait appliquée aux personnes qui ne respecteraient pas les règles.
Pour éviter que les chats ne dépriment, les propriétaires devraient investir du temps à jouer avec eux, et potentiellement les divertir avec des jouets interactifs pendant leur absence.
Et même aujourd’hui, ce sont dans les milieux urbains que les chats sont les plus populaires en France. Ce sont donc, pour la majorité, des chats qui ne sortent pas de leurs appartements, et ont déjà l’habitude de la vie du chat d’intérieur.
>> Les pour et les contre de laisser son chat sortir
Il faudra attendre de voir si une telle mesure est appliquée en France et dans les 27 autres Etats de l’Union européenne, et tout simplement s’adapter en conséquence si cela devait arriver ! C’est ce qu’affirment les deux juristes, qui comparent leur idée à celle de l’interdiction de fumer à l’intérieur des lieux publics, et qui a rencontré des retours mitigés lors de son implémentation. Il fallait y penser !