Marie-Hélène Bonnet, comportementaliste,éleveuse de chats de race, nous explique ce qu'il est bon de savoir avant d'acheter un chaton ou un chat, de pure race ou non, afin d'éviter les mauvaises surprises et partir sur de bonnes bases avec son nouveau compagnon !
Il existe bien évidemment une loi qui régit la vente (ou le don !) de chats ou chatons qu’ils soient de race ou non. C’est la loi du 6 janvier 1999, qui régit aussi la formulation des annonces, et la définition d’un élevage. Mais attention, celle-ci a changé au 1er janvier 2016 !
Certains y verront des contraintes, les refuges qui sont à la base de ces demandes, eux, voient la possibilité de réduire ainsi à court terme les abandons et les nombreuses euthanasies de chats errants.
Se renseigner sur l'élevage et le visiter
Au-delà de la loi il y a aussi des recommandations d’usage qui relèvent plus du conseil que de la loi elle-même : un éleveur sympa, un élevage ouvert où tout est net, pas de chats fuyants ou en mauvaise santé, c’est le B.A.ba de tout.
Mais revenons-en à notre chaton, et nous allons parler particulièrement de l’achat d’un chaton de race chez un éleveur. Toutefois, même en cas de don, à part les documents relatif au pedigree, (remplacés par l’identification de la mère), les points légaux restent les mêmes, et des contrôles renforcés des annonces de particuliers ont été demandées cet été par le Ministère de l’Agriculture.
Dans un premier temps, après avoir choisi la race que l’on désire, on prend contact avec un éleveur, on se déplace pour voir les parents, on se renseigne sur la race et ses particularités, on parle des conditions de vente, et si tout semble bien, on réserve le chaton.
Lors de la réservation un document est établi et un acompte est demandé allant d’un tiers à la moitié du prix du chaton. Vous signez ce document, et en gardez une copie.
Attention : si vous changez d’avis et ne prenez plus de chaton, cet acompte sera alors perdu. Si l’éleveur ne peut donner suite, il pourra soit vous rembourser l’acompte, soit vous proposer un chaton d’une autre portée par exemple.
Ce qu'il faut vérifier avant d'emporter son chaton
Le jour J est arrivé vous allez chercher le petit dernier prenez quelques notes afin de ne rien oublier :
- Si le chat est spécifié de race, la copie des pedigrees des 2 parents, et bien sûr la demande en cours enregistrée par le LOOF, avec le numéro de dossier.
- Le carnet de santé, voire le passeport si vous avez demandé le vaccin rage, faisant état des vaccins (primo faite à 8 semaines, et rappel à 3 mois), plus le vaccin leucose ou les tests.
- Un certificat de bonne santé de moins de 5 jours, établi par le vétérinaire doit vous être montré, sauf si l’éleveur n’a pas de SIRET et là il doit vous remettre l’original.
- La carte d’identification au nom de l’éleveur, la modification de mise à votre nom sera faite une fois le dernier paiement effectué (3 fois maximum, acompte compris).
- Un certificat de cession avec la liste des garanties légales dite garantie légale des vices rédhibitoires (maladies notamment, si vous devez user de ces garanties, un recommandé AR, accompagné d’un certificat vétérinaire devra être envoyé au maximum 30 jours après le départ du chaton) : la loi n°89-412 du 22 juin 1989 a défini les vices rédhibitoires dans l’espèce féline qui sont les suivants :
La leucopénie infectieuse
La péritonite infectieuse féline (PIF)
L’infection par le virus leucémogéne
L’infection par le virus de l’immunodépression (FIV) - Une « notice » d’élevage, à savoir les recommandations de nourriture, vermifuges, soins et spécificités de la race, mais aussi quelques conseils d’éducations.
Certains éleveurs donneront des calendriers de vermifuge, des petits cadeaux des croquettes, cela n’est en aucun cas une obligation. Pour le bien être de votre petit, demandez un morceau de tissu ou un jouet avec l’odeur de la mère. Vous voilà parti pour des années de vie commune avec votre chat.
Ce qu'il faut savoir sur l'adoption d'un chaton de race
L’affixe n’est pas obligatoire pour que le chaton soit déclaré au LOOF, même s’il est recommandé vivement afin de pouvoir étudier correctement les lignées.
Avant, le Siret n'était obligatoire que si l’éleveur avait plus d’une portée par an, si l’éleveur n’avait pas de Siret, il était considéré légalement comme un particulier et devait donc fournir plus de justificatifs sur les chatons qu’un professionnel qui lui se devait de fournir des justificatifs aux autorités, et non aux particuliers (notamment le certificat de bonne santé). Aujourd'hui, c'est un peu différent : dès la première portée vendue, un particulier doit se déclarer éleveur. Et si tout élevage doit demander un numéro de SIREN auprès de la chambre d’agriculture, il existe tout de même des conditions particulières pour les éleveurs ne produisant pas plus d'une portée par an.
Un pedigree peut être long à venir, il faut compter entre 4 et 6 mois pour l’avoir.
Les clauses dites « abusives » ne vous engagent en rien (exemple : ne doit pas saillir telle femelle, n’aura son pedigree qu’après stérilisation, etc.)
Un chat de race est souvent vendu stérilisé aux particuliers.
Une portée de chatons non racés relève de l’élevage de particulier, et doit être soumis à la législation : identification obligatoire, entre autre.
Une personne sérieuse ne laissera jamais partir un chaton avant 3 mois. Si tel est le cas, souvent pour économiser des frais de vaccin et de croquettes, n’achetez pas le chaton à cette personne.
Seul un chat dont les 2 parents sont LOOF peut le devenir, et donc prétendre à être de race.
Un éleveur a ses chats chez lui et bien souvent les chatons naissent et grandissent dans la chambre. Il est évident qu’un éleveur vous recevra chez lui, dans son salon, mais ne vous fera pas une visite guidée de sa chambre, il vous amènera les chats (parents et chatons) vous verrez surement les autres chats de la maison, mais ne vous étonnez pas de ne pas voir le nid (d’une part pour des raisons sanitaires évidentes, mais aussi par respect de la vie privée de l’éleveur).
Il est recommandé de faire voir le chaton à votre vétérinaire assez rapidement afin qu’il s’assure que tout se passe bien, et faire connaissance du petit, sans que ce dernier soit effrayé. De plus, cette petite visite permettra de vous rassurer sur la santé du petit, et si besoin de faire appliquer les garanties légales.
Sur ces quelques conseils, je vous souhaite tout le bonheur du monde avec votre petit compagnon.
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