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L’éducation du chaton : l’importance de la vicariance

La rédaction

Publié le

L'éducation du chaton, qui doit absolument être laissée à sa mère au moins jusqu'à ses 3 mois, se déroule en plusieurs phases. Marie-Hélène Bonnet, comportementaliste du chat, nous parle aujourd'hui de l'étape de la vicariance, cette période très importante durant laquelle le chaton observe et imite le comportement de sa maman :

Dès la naissance, l’éducation du chaton commence, mais elle prend une réelle tournure vers 1 mois, âge auquel le chaton commencera à explorer les alentours de son lieu de naissance, accompagné de la maman.

La vicariance, c'est quoi ?


Et là, le chaton va commencer à imiter tout ce qu’il va voir : c’est de début de la phase de vicariance. Cette phase perdurera jusqu’au sevrage psychosocial, vers 3 mois, mais sera plus intense entre 4 et 8/9 semaines.

La chatte va profiter de cet état d’esprit des chatons pour se mettre en scène afin d’aider leur apprentissage à se faire au mieux. Ce qu’elle fera ils devront le refaire : se toiletter, manger du solide, gratter le bac à litière, attraper un jouet, etc.

Evidemment, la vicariance n’est pas propre au chat, on la retrouve chez bien des mammifères, y compris les humains ! Quel enfant n’a jamais imité ses parents ? Mais c’est chez le chat que cette phase sera la plus exploitée par la mère afin d’éduquer plus rapidement ses petits.


Il peut arriver qu’une chatte ait une éducation incomplète (elle peut avoir été séparée de sa mère avant 3 mois, par exemple, ou encore ne pas connaître les humain et donc ne pas savoir comment les aborder, etc.). Elle ne peut apprendre à ses petits ce qu’elle ignore ! Dans une communauté, comme un élevage, on verra que tous les chats participent à cette phase, afin d’apprendre le maximum de choses aux jeunes chatons. Et ce la plupart du temps sans différences entre les adultes mâles et les adultes femelles : on pourrait presque dire que le chat mâle est aussi maternel dans son mode éducatif.

Les chatons seront donc plus « dégourdis » que leur mère, ou seront moins peureux, plus sociables etc. Il est donc important de ne pas isoler une portée quand elle commence à sortir de son panier.

Une méthode qui a ses failles

Il est aussi indispensable de laisser à disposition du jeune chaton de nombreux jouets afin que cette mise en scène de la mère reste réaliste. Un jouet fera office de proie, un autre de congénère, et un troisième sera un prédateur… Les rapports sociaux seront très vite acquis, et pourront être appliqués aux chatons entre eux, par le bais du jeu.

Malgré tout cette méthode a ses failles. Pour illustrer cet article, prenons un exemple : un chaton mord sa mère en jouant et lui fait mal. Elle va mordre à son tour pour que le petit comprenne la douleur et ne reproduise pas son geste (accompagné d’un petit coup de patte sur la truffe). Un autre petit qui aura vu la scène commencera à pleurer dès qu’il sera mordillé par un autre, c’est le propre du phénomène de vicariance. Il ne saura pas pour autant que ce cri est généré par la douleur chez son frère, il saura juste que lorsqu’on mordille, il faut pleurer !

Dans cet exemple, on voit que la vicariance peut fausser l’interprétation d’une situation par le chaton. C’est là la principale faille de ce système éducatif, mais la chatte remédie très vite à cela. On remarquera d’ailleurs que les chatons ont tendance à « jouer la comédie » mais que cela leur passe naturellement très vite. Une fois que l’information principale est assimilée, le côté théâtral disparaîtra.


Une fois adulte, on pourra observer ce phénomène de vicariance dans bien des cas : en cas de communauté, un chat reproduira les gestes d’un copain, alors qu’il ne les faisait jamais avant. On pourra aussi voir un chat se comporter comme le chien de la maison, dans certaines circonstances (notamment on voit des chats donner la patte pour avoir à manger comme le chien de la maison le fait).

Pour conclure, cette faculté, bien qu’amoindrie avec la fin du sevrage, permettra au chat toute sa vie durant de pouvoir s’adapter à son environnement et à la vie. On notera toutefois qu’un chaton séparé de sa mère avant 14 semaines aura plus de mal avec ce phénomène, et sera plus long à l’adaptation au changement, ce qui souligne une fois encore l’importance du sevrage psychosocial !


Marie-Hélène Bonnet
Comportementaliste du chat
www.comportement-chat.com

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