L’homéopathie vétérinaire, c’est quoi ?
C’est à la fin du 18ième siècle qu’un médecin allemand, le Dr Hahnemann, eut la conviction qu’une autre manière de soigner était possible. Il expérimente sur l’individu sain les effets de centaines de substances (végétaux, minéraux, venins...), prescrites à différents niveaux de dilution, et les répertorie minutieusement : c’est la pathogénésie. Grâce à ces travaux, nous disposons d’informations très détaillées sur les symptômes provoquées par ces substances.
Le Dr Hahnemann traite ses patients en appliquant un principe simple, celui de la similitude : si une substance provoque des symptômes chez une personne en bonne santé (exemple : le sirop d’Ipéca fait vomir), une solution d’Ipeca très fortement diluée (dose infinitésimale) doit permettre de soigner des vomissements.
Ainsi nait l’Homéopathie : traiter le symptôme par son semblable, dilué et dynamisé (secousses particulières appliquées au médicament dilué). Cette médecine s’est d’abord développée pour soigner les animaux de ferme, puis s’est étendue aux animaux de compagnie, il y a environ 50 ans.
Quelles maladies peut-on soigner avec l’homéopathie chez l’animal ?
Les indications sont aussi variées que les souches utilisées, car elle est prescrite autant dans les maladies du quotidien (désordres digestifs, douleurs, blessures, lactation nerveuse...) que dans les affections chroniques (allergies, dysfonctions de la thyroïde, incontinence urinaire post-stérilisation…), ou encore dans les soins de support en cancérologie (autour de la chirurgie, des chimiothérapies ou en soins palliatifs…).
Comment se passe une consultation homéopathique vétérinaire ?
Une consultation homéopathique vétérinaire nécessite un examen clinique minutieux, mais aussi une longue liste de questions, qui étonnent parfois les propriétaires. Elle dure environ une heure, soit deux à trois fois plus longtemps qu’une visite en médecine conventionnelle. En effet, chaque détail compte : les conditions d’adoption de l’animal, sa vie quotidienne, son caractère, ses préférences, son historique médical complet, et surtout, les symptômes précis qui motivent la consultation.
Prenons l’exemple d’une boiterie : un homéopathe vous en demandera les modalités : à la suite de quoi est-elle apparue ? la douleur est-elle pire le jour ou la nuit ? Aggravée ou diminuée par le mouvement ? Par la chaleur ? Par le froid ? L’animal se couche-t-il lvolontiers sur sa patte malade (douleur améliorée par la pression) ? etc….
C’est grâce à ces réponses qu’il est possible de s’orienter parmi les milliers de médicaments et de dilutions disponibles. Ainsi, les vétérinaires pratiquant l’homéopathie ont besoin de toutes les informations que les propriétaires peuvent récolter, car chaque traitement est rigoureusement sur-mesure.
En pratique, l’homéopathie vétérinaire, c’est contraignant ?
En pratique, les traitements par granules homéopathiques sont peu coûteux et très faciles à donner, mais certains calendriers de prescription exigent de la rigueur. Si un traitement de fond est nécessaire (pour limiter par exemple les rechutes d’une affection chronique), il faut compter 3 à 6 mois au total.
Heureusement, les résultats sont souvent aussi rapides que motivants et la compatibilité avec les traitements conventionnels est totale.
Tous ces critères font de l’homéopathie une médecine de grande valeur pour les chiens, les chats et les NAC, mais elle nécessite précision, observation et rigueur, pour le soignant comme pour le propriétaire.
Dr Agnès Darnis
Vétérinaire spécialisée dans les Médecines Alternatives et Complémentaires
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