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Mon chat est-il obèse ?

La rédaction

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Il est difficile de faire des statistiques sur les chats car beaucoup sont peu vus en consultation, mais on estime qu’environ 3 chats sur 4 sont en surpoids. Quelles en sont les raisons ? Est-ce qu’ils mangent trop ? Pas assez d’activité ? Est-ce un problème lié à l’aliment ou au type d’alimentation qu’on donne ? Difficile de fournir une réponse nette à un phénomène multifactoriel, mais voici quelques éléments de réponses qui aident à réfléchir.

Aujourd’hui, le chat souffre d’un problème que nous n’arrivons pas à juguler pour nous également : le surpoids. Les causes sont effectivement assez proches : notre mode de vie conduit nos animaux comme nous à avoir une alimentation trop riche, et pas assez d’activité. La différence se traduit pas une surcharge pondérale, et peut conduire à des soucis de santé (arthrose, diabète…).

Pour mesurer le poids d’un chat, le plus simple est de se peser avec et sans le chat, et de regarder la différence, car nos pèse-personnes sont souvent peu précis pour des poids aussi légers. Un chat pèse normalement entre 4 et 4,5kg. On parle de surpoids à partir de +20% au-dessus de cette fourchette.

Comment estimer si votre chat est gros ?

Cela va donc très vite : au-dessus de 5kg, on peut déjà commencer à parler régime ! Cela dépend évidemment de la carrure du chat : un Main-Coon dépasse allègrement les 6kg (on s’inquièterait même plutôt de le voir en dessous).

Un chat au poids normal doit avoir un corps élancé, avec un creux du flanc marqué (l'abdomen doit avoir un diamètre inférieur au thorax) sur la vue de profil. On ne doit pas voir les côtes, mais on doit pouvoir les sentir en touchant le thorax sans appuyer. A l'inverse, un chat en surpoids se reconnait à une carrure imposante, avec souvent une boule de gras qui pend au bas du ventre.

Le corps souffre d’un poids excessif : cela se ressent d’abord au niveau des articulations. Or le chat est un animal de petite taille, effectuant des bonds parfois importants. Les articulations souffrent quand elles amortissent plus de poids, ce qui accélère les processus naturels de vieillissement comme l’arthrose ; on observe alors un chat qui a mal au niveau des hanches en vieillissant.

De plus, le métabolisme se fatigue plus rapidement en élimant les excès caloriques tout au long de la vie. Des maladies métaboliques comme le diabète sont à risque chez un animal obèse. Le chat en particulier a une régulation de la glycémie sensible, et un chat qui ne mange plus pendant 48h peut se dégrader au niveau du foie très vite, et ce d’autant plus qu’il est gros (on parle de lipidose hépatique).

Donc d’une manière générale, le surpoids est un facteur de risque pour un grand nombre de pathologies plus ou moins gênantes, qui agissent sur le long terme. Autrement dit, le jour où les problèmes arrivent, c’est déjà trop tard ! Donc que faut-il faire pour revenir à un poids normal ?

Le mode d’alimentation du chat est le grignotage

Pour les chats, il y a plusieurs axes qui sont responsables d’une prise de poids excessive. Tout d’abord, le mode de vie : beaucoup de chats vivent aujourd’hui en appartement. Or le chat est un animal avec un mode de vie bien séquencé, ritualisé même. La chasse occupe théoriquement la majorité du temps d’éveil du chat, et cette activité se traduit souvent par les balades et l'exploration. Le quart d’heure folie caractéristique du chat se voit bien plus intense quand le chat ne dispose pas de toute l’activité dont il a besoin, on peut même voir apparaître des comportements plus gênants (agressivité, malpropreté…).

Une autre conséquence de ce mode de vie se traduit sur l’alimentation : normalement, le chat fait entre 10 et 20 repas par jour ! En effet, son alimentation naturelle, souris et insectes, est assez pauvre, et il faut plus de 10 souris pour satisfaire les besoins caloriques d’un chat ! Cela se traduit par un mode d’alimentation particulier : le chat grignote, toutes les deux heures. Son organisme est fait pour : il a besoin de cet apport en énergie régulier. C’est l’opposé du chien qui est plutôt taillé pour des repas volumineux et espacé.

Cela se traduit à la maison par un comportement fréquent : dès que vous entrez dans la cuisine, ou approchez de la réserve de croquettes, le chat devient très séducteur et quémande. Et il le fait même s’il a déjà à manger dans sa gamelle, ou qu’il vient de manger. C’est logique vu ce qui est dit ci-dessus : dans la nature, quand il trouve une souris, si une deuxième passe 5 minutes après, il sautera dessus aussi ! L’occasion ne se présentera peut-être plus avant longtemps... On dit que le chat est un chasseur opportuniste : il ne traque pas la proie, il chasse à l’affut. A la maison, où il ne chasse pas, il quémande ; et l’occasion se présente chaque fois qu’un humain passe près des croquettes.

Si vous voulez adapter son comportement naturel à la maison, tout en lui donnant cette activité qui fait défaut, il suffit de donner du travail au chat pour avoir ses croquettes ! Les distributeurs à croquettes spéciaux sont là pour ce rôle : les croquettes, inaccessibles avec la tête, obligent le chat à utiliser la patte, ce qui diminue sa vitesse d’ingestion, et lui donne une activité musculaire et cérébrale.

Il en existe de plusieurs sortes : pipolino, tour verticale ou tunnel, le choix est large. Il y a même encore plus simple : faites un cache-cache avec les croquettes dans toute la maison, changez les cachettes un peu tous les jours. Il est conseillé de donner ce mode d’alimentation à tous les chats, pas seulement ceux en surpoids, cela joue aussi sur son bien être éthologique. C’est comme faire la cuisine avant de manger : le repas est d’autant meilleur qu’on fait cet effort avant la phase dite « consommatoire »…

Quel est le bon régime alimentaire pour mon chat ?

L’alimentation industrielle qu’on donne au chat présente des avantages et des inconvénients par rapport à ses besoins : plus de la moitié des chats mangent des croquettes, avec un peu d’aliments humides en annexe. L’avantage majeur des croquettes est l’équilibre : on a juste à mesurer la quantité donnée, et les apports en oligo-éléments sont déjà réglés dans l’aliment (pour peu qu’il soit de bonne qualité). Un avantage non négligeable dans cette situation est donc de pouvoir donner l’aliment à volonté, en mesurant la quantité chaque jour, et laisser le chat se réguler lui-même dans son grignotage. Pour cet avantage, il est difficile de trouver mieux que les croquettes, et beaucoup de chats arrivent à se réguler sans problème.

Mais cet avantage a un coût : les croquettes contiennent très peu d’eau, et sont très denses en calories. C’est l’inconvénient majeur du régime croquettes : il est trop concentré. Comparez les 12 souris théoriques et les quelques dizaines de grammes de croquettes, vous estimez facilement que les croquettes prennent moins de place ! Donc elles nourrissent le chat (au niveau de ses besoins), mais elles ne donnent pas la sensation de satiété. Le chat a alors tendance à en manger trop, ou à réclamer plus que de raison.

La solution est donc toute simple : il faut augmenter le volume de la ration avec des aliments qui ne la déséquilibrent pas. Passez sur un régime hypocalorique, déjà, avec des croquettes allégées : cela permet souvent de donner un plus gros volume et de diminuer les calories. Vous pouvez ensuite humidifier les croquettes, ce qui augmente encore leur volume et leur teneur en eau (point très positif également pour les reins). Une autre solution est de les mélanger avec des légumes que le chat aime (les courgettes ont souvent du succès, et ils ne contiennent que des éléments qui ne déséquilibrent pas la ration).

Il n’y a pas à se soucier des glucides présents dans la croquette pour ce qui est du poids : le chat ne les digère pas. Les problèmes de diabète chez le chat proviennent d’une alimentation trop riche, mais il puise son énergie dans les protéines et les lipides, donc diminuer uniquement les glucides dans la ration ne changera rien, il faut diminuer avant tout ce qui lui apporte cet excédent en calories (et toujours en veillant à ne pas déséquilibrer le reste). Les glucides peuvent poser d’autres soucis par ailleurs, mais ce n’est pas pertinent de focaliser dessus quand on parle uniquement du poids, où d’autres facteurs sont plus importants.

De la même façon, la qualité de l’aliment est peu impactant ; cela joue évidement sur sa santé pour d’autres aspects, mais c’est vraiment la quantité qui détermine l’apport en calories et le poids.

Donc en conclusion, pour ce qui est du régime alimentaire, on retiendra que le chat doit manger régulièrement, et donc de préférence avoir la nourriture à disposition (sous peine de devoir donner à son chat chaque fois qu’il quémande), mais en veillant à ne surtout pas dépasser la quantité correspondant à son poids.

N’hésitez pas à lui donner les croquettes avec un petit effort à faire, en les cachant ou en les donnant dans des gamelles spéciales « cat activity », cela jouera sur sa dépense d’énergie et son besoin d’activité. Enfin, si vous n’arrivez pas à obtenir un poids correct pour votre chat, parlez-en à votre vétérinaire, il pourra vous conseiller sur les aliments industriels à disposition, ou vous préparer une ration ménagère sur mesure.

Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz

A lire aussi : Les 7 règles de l'alimentation du chat

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