Votre chat vous traque. Embusqué derrière une porte ou sous un meuble, il bondit sur vous et attrape vos chevilles. Parfois, c’est en pleine nuit qu’il s’immisce dans votre chambre et s’attaque à vos pieds qui dépassent de la couette. Vous surnommez votre chat « Docteur Jekyll et Mister Hyde », car il sème la terreur autant qu’il passe de temps sur vos genoux à ronronner.
Vous n’empêcherez jamais votre félin d’être un chasseur. S’il n’a pas accès à l’extérieur et si vous ne lui proposez pas assez de jeux pour décompresser, il trouvera lui-même des substituts, tels que vos pieds ou vos chevilles, parfois vos mains, qui sont finalement les parties de votre corps les plus animées.
Le signe d'un stress
Ces agressions ont souvent lieu au crépuscule ou à l’aube. Elles sont caractéristiques de l’anxiété du chat en milieu clos, et s’accompagnent d’autres symptômes, en particulier ce que vous appelez « le quart d’heure de folie ». Tous les soirs, il s’adonne à une course effrénée, avec des vocalises et renverse parfois tout sur son passage : vous prenez cela pour un moment de défoulement, or c’est plus exactement une manifestation de stress.
Boulimie, toilettage excessif, diarrhées, ondes de tremblements à la surface de la peau peuvent venir compléter ce tableau. Ce trouble du comportement apparaît souvent chez les chats qui vivent en appartement alors qu’ils ont eu auparavant un accès à l’extérieur. Les voilà contraints de vivre dans un milieu qualifié d’hypostimulant.
Quelles solutions pour un chat anxieux ?
Bien sûr, la solution idéale est de faire sortir votre chat. Si c’est impossible, enrichissez son milieu ! Inventez des jeux de toutes sortes (pour lui seul ou à partager), que vous diversifierez régulièrement, créez de nouveaux espaces pour qu’il puisse développer un comportement exploratoire, placez des distributeurs d’aliments qui lui demanderont réflexion et agilité… sortez-le de sa routine !
Lorsque votre matou vous attrape la cheville, ne criez pas et ne l’agitez pas davantage ; cela ne ferait qu’augmenter son excitation et il renforcerait sa morsure comme avec une proie qui continue à se débattre avant sa mise à mort. Poussez-le calmement avec l’autre pied sur le flanc, il sera décontenancé de voir que sa « proie » imaginaire lui tient tête et surgit à un autre endroit.
Ne le punissez pas, cela ne ferait qu’amplifier son stress. En revanche, redirigez son comportement de prédation vers un autre objet, une balle ou un bouchon par exemple.
Si cette anxiété est installée depuis longtemps, votre chat peut présenter un état proche de la dépression et vos relations être vraiment altérées. Votre vétérinaire pourra mettre en place un traitement médical pour normaliser son humeur et pacifier vos relations, tout en apportant des modifications à son environnement.
Pour prévenir l’apparition de ce trouble, choisissez votre chat en connaissance de cause. Si vous habitez un petit appartement, privilégiez l’adoption d’un chaton : il aura plus de facilités à s’adapter à cette forme de captivité.
Dr Hélène Gateau
Vétérinaire

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