Premier point capital, la peau du chien est plus délicate de celle de l’homme et ne peut donc être lavée avec les mêmes produits. Eh non, même avec des shampooings pour bébé, ou des bases lavantes dites douces ou neutres pour l’homme. De l’ordre de 6 à 7, son pH est plus basique (ou alcalin) que celui de notre peau (entre 5,5 et 6).
La peau du chien, très sensible
Très fine, la peau du chien est fragile et sensible aux agressions extérieures, tels les pollutions chimiques et environnementales, les allergènes (acariens). D’où la fréquence relativement élevée de dermatites, de démangeaisons et autres inflammations. Son renouvellement cutané est plus rapide et ses défenses cutanées moins efficaces que chez l’homme.
D’où la nécessité de privilégier des produits spécifiquement conçus pour le chien, qui contiennent des agents nettoyants efficaces (plus puissants que pour l’homme), tout en étant parfaitement tolérés par une peau relativement vulnérable en raison de sa structure et de sa forte densité en follicules pileux qui facilite la pénétration cutanée des agents actifs.
Enfin, le rinçage des poils du chien doit être facile et complet (risque d’irritation par les résidus et d’ingestion par léchage). « Il existe trois principales catégories de tensio-actifs : les anioniques (dont le classique savon à base d’huile de coco, de palme, d’olive…), les cationiques – effet volumateur et conditionneur – et les non-ioniques. Reconnaissables à la mousse qu’ils produisent, les deux premiers ont la plus forte efficacité lavante mais peuvent être irritants à forte dose. Les non-ioniques sont plus doux mais peu nettoyants », explique le docteur Pierre Jasmin, responsable marketing des produits dermatologiques des laboratoires Virbac.
Priorité aux produits naturels
Agréable pour le propriétaire, la présence d’une mousse abondante et soyeuse, produite par certains détergents agressifs, n’est pas un signe de qualité… Préférez les shampooings peut-être moins onctueux mais plus doux pour la peau, par exemple à base de tensio-actifs contenant des sucres (saccharose, fructose, glucose et amidon), des acides de fruits et des ingrédients hydratants et adoucissants tels les acides gras essentiels (huile de coprah de bonne qualité par exemple).
L’acide lactique (issu d’un fruit ou du lait) et l’urée sont des agents hydro-fixateurs naturellement présents dans la peau. À condition d’être inclus dans une formule de qualité, l’Aloe vera et les extraits colloïdaux d’avoine sont des substances naturelles intéressantes pour apaiser les démangeaisons (lors d’une infestation de puces) et autres manifestations allergiques provoquant des squames.
De la même façon, moins une formule contient de parfums, de colorants synthétiques et de conservateurs (même s’il est difficile de s’en passer totalement), plus elle se rapproche de l’idéal. Ce n’est pas votre chien qui dira le contraire, toujours prompt à aller se rouler dans une odeur plus agréable pour sa truffe que celle du bon shampooing à l’amande ou à l’abricot que vous venez de lui faire…
Pour autant, les produits dits naturels ne sont pas toujours adaptés à la peau de votre animal. Savon d’Alep, savon noir et savon de Marseille sont à proscrire, car ils agissent comme des tensio-actifs anioniques avec un fort pouvoir asséchant, pouvant entraîner des irritations et démangeaisons. Sans parler de l’aspect « esthétique » obtenu, parfois déplorable.
Pas le temps de faire un shampooing ?
C’est une astuce de vieil éleveur pour laver son chien sans lui faire prendre de bain : utilisez de l’amidon de maïs (Maïzena), du bicarbonate de soude ou du talc pour débarrasser le poil de ses saletés. Ce shampooing sec très économique – à appliquer dehors
– nettoie les fourrures souillées et les désodorise.
Il a aussi l’avantage d’aider au démêlage des bourres des chiens à poil long. Il suffit de saupoudrer les parties concernées et de masser délicatement pour bien enrober le poil avant de passer la brosse. Magique.