La méthode de consultation concernant l'ostéopathie pour chien variera selon la formation du praticien que vous consulterez . Certains n’utilisent qu’une seule approche (mécaniste, fluidique, crânio-sacrée, viscérale).
D’autres en associent plusieurs. « Par une première palpation générale, je repère des contractures musculaires, des dissymétries, des limitations de mouvement qui sont les premières informations utiles au diagnostic », explique l’ostéopathe Hélène Thomas. Cela lui permet aussi d’établir le dialogue avec l’animal d’une façon neutre et bienveillante. « Je suis souvent appelée pour des blocages de l’arrière-main, fréquents sur des chiens âgés. Dans ce cas, je m’arrête aussi sur la région des cervicales qui est en général tendue pour compenser la faiblesse de l’arrière », poursuit la praticienne.
Après avoir débloqué les tensions articulaires et musculaires, Hélène contrôle le mouvement respiratoire primaire (MRP), un concept purement ostéopathique. Rappelons qu’il s’agit d’un mouvement comparable à une onde (ou à une vague), perceptible sur le dessus du crâne et au niveau du sacrum (dernière vertèbre). Il constitue un excellent baromètre des dysfonctionnements. Formant une boucle plus ou moins régulière, il est lent ou rapide, fort ou faible, régulier ou saccadé…
Tout manque d’amplitude et de fluidité signale des difficultés. « Ce mouvement serait initié par le cerveau dont les cellules gliales [cellules nerveuses connexes aux neurones] se contractent environ quinze fois par minute, mettant en mouvement le liquide céphalo-rachidien en une onde perceptible dans tout l’organisme. Sa perturbation, à divers endroits du corps canin, indique une dysfonction ostéopathique », explique le vétérinaire ostéopathe Patrick Chêne.
La perception de ce mouvement tout en finesse requiert une bonne dose d’entraînement ! Le docteur Fabrice Fosse, vétérinaire ostéopathe, n’en manque pas… Formateur et praticien, il a mis au point le déroulé de consultation suivant : après l’exposé du motif de la visite par le propriétaire de l’animal, il recueille des informations sur l’histoire de ce dernier et observe son comportement. Suit une palpation multiple : mécanique, crânio-sacrée, fasciale, viscérale, fluidique, qui lui permet d’émettre un diagnostic ostéopathique, puis de proposer un traitement qui comprend de l’ostéopathie et peut-être aussi de l’acupuncture, des médicaments phytothérapiques, allopathiques…
Le trouble décelé peut être une « simple » douleur vertébrale ou une boiterie que la manipulation soulagera. Mais ce que l’on sait moins, c’est que certaines contractures musculaires signalent le dysfonctionnement d’un organe situé à distance de celles- ci. Ainsi, un problème de foie peut causer des souffrances au niveau de certaines vertèbres (exemple : les vertèbres 8 et 9 en relation avec le foie et la vésicule biliaire). En défaisant ces contractures, on aide du même coup à régulariser le fonctionnement de l’organe à l’origine de la douleur dorsale, qui n’est, dans ce cas précis, qu’un symptôme secondaire.
Impressionnante par le silence qui l’entoure, la consultation ostéopathique énergétique donne le sentiment d’une fusion entre le praticien et l’animal, qui se détend progressivement (au point parfois de s’endormir !). Sa confiance est acquise par une règle sans dérogation : aucune manipulation ne se fait sans son consentement. « Avec mes mains, je dis à mon patient qu’il y a quelque chose qui ne va pas pour enclencher des mécanismes d’autorégulation », confie le docteur Anne Bardavid, vétérinaire ostéopathe. D’où l’intérêt de l’utiliser comme méthode d’entretien de votre animal, dès son plus jeune âge, à raison d’une ou deux séances par an en routine.