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récompenser chien
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Comment punir son chien ?

Par Éric Duchêne Rédacteur | Journaliste

mis à jour le

Comment punir son chien quand il s'est montré désobéissant ? Voilà une question complexe, car les nouvelles méthodes d'éducation positive ont tendance à exclure ce mot, pourtant la punition fait partie de la boîte à outil de l'éducateur, et il est possible de faire des punitions en restant positif. Petit point sur ce qu'il faut faire, et ne pas faire.

Punir son chien n'est pas un acte anodin, il convient donc de faire attention à ce que l'on fait. Une mauvaise punition, donnée à un moment inaproprié, que le chien ne comprendra pas, entrainera plus de dégât qu'elle n'est censée en corriger. Il est important de réserver la punition à des moments rares, et de privilégier d'autres méthodes (renforcement positif, désensibilisation) quand c'est possible.

Quand punir son chien ?

La punition du chien doit donc être utilisée de façon exceptionnelle. La punition vise à corriger le chien quand il ne fait pas ce qu'on attend de lui, que ce soit de manière passive (il n'agit pas comme on l'entend) ou active (il agit avec un comportement indésirable). Dans la majorité des cas, il est bien plus efficace d'orienter le chien sur le comportement à avoir, et de le récompenser une fois ce comportement adopté. En effet, la motivation apportée par la récompense permet un apprentissage de meilleure qualité.

Pour gérer un comportement indésirable, il faut bien analyser ce comportement : qu’est-ce qui le précède, et qu’est-ce qui le déclenche, quelques secondes avant. Il faut bien regarder le contexte, pour chercher la cause, de manière rationnelle. Ce qui se passe pendant et après (avec la réaction du maître) est très important également. Pensez à voir les choses du point de vue du chien : on remarque difficilement quand notre stresse laisse exploser notre colère de manière disproportionnée, par exemple. Mais le chien le voit très bien !

De manière préventive, il faut gérer au mieux le contexte qui pose problème, et contrôler l’animal en diminuant sa liberté d'agir : l'idée est d'empêcher les approches inappropriées, les facteurs déclencheurs, tout ce qui va inciter le chien à faire une bêtise. Par exemple, tenir en laisse un chien peu sociable pour lui interdire de se bagarrer, le temps qu'il apprenne et socialise.

Il faut également reconnaitre et récompenser les conduites appropriées : par anticipation, on peut renforcer un comportement souhaitable avant la production du comportement gênant. On peut en effet détourner l’attention de l’animal tant qu’il se comporte encore correctement. Cela consiste simplement à montrer la bonne voie, plutôt qu'interdire la mauvaise.

Comment punir correctement ?

Concrètement, l’ajout d’un désagrément est à éviter : par exemple, une correction coercitive provoquant douleur, jouer sur la peur… même forcer une position est une contrainte punitive.

Par contre, le retrait d’une récompense, comme quand le chien ne s'execute pas suite à un ordre, ou le retrait de la récompense quand le comportement est inapproprié, ça génère une frustration légère mais ça reste une méthode non coercitive.

La condition indispensable est une application immédiate : une seconde maximum après l'éxécution de la bétise. Il faut doser l'intensité de la punition, de façon adaptée, jusqu'à cessation du comportement inapproprié, puis stopper immédiatement lorsque le comportement inapproprié s’arrête.

Le chien a en effet une mémoire associative, ce qui signifie qu'il associe la punition à ce qui est en train de se dérouler, dans l'instant présent. Si l'évènement punit est dans le passé, même de quelques instants, le chien aura du mal à comprendre la punition et on risque d'empirer la situation (peur, stress, résignation acquise, etc…).

C'est l'erreur malheureusement la plus fréquente, le maître reconnait le fameux "air coupable" du chien comme la preuve que le chien sait, moralement, qu'il a mal fait. En réalité, on sait aujourd'hui que le chien identifie et réagit à la personne en colère, mais aucunement parce qu'il a conscience d'avoir fait une bétise. Et il est doué pour identifier nos signaux de colère avant même qu'on s'en rende compte. Par exemple, le fait d'anticiper la bétise nous donne une attitude assertive en rentrant ("Bon, qu'est-ce que t'as encore fait aujourd'hui ?"), et le chien prend immédiatement les postures d'apaisement, qu'il ait fait une bétise ou non.

Le fameux "air coupable" : oreilles basses, regard et tête détournée. En réalité, rien à voir avec une notion de culpabilité, ce comportement vise à diminuer l'agressivité de l'autre, c'est tout.

Le chien a-t-il bien compris ?

Assurez-vous que votre chien a bien compris le message. Pour ça, je prend souvent l'exemple de quelqu'un qu'on sait être en colère, en le voyant à travers une vitre, sans l'entendre, rien qu'à sa gestuelle et sa posture. Ces éléments sont également des messages que le chien comprend mieux que nos mots, et ça suffit souvent à se faire comprendre.

Si vous observez un changement de comportement de votre chien, avec une attitude d'apaisement, alors la punition est terminée, pas la peine d'en rajouter. Il faut vraiment jouer sur nos émotions pour passer d'un mode "colérique" à un mode bienveillant, à la seconde exacte ou le chien prend l'attitude qu'on attend de lui.

Personnellement, je joue beaucoup sur la tonalité de la voix, et avec le chien, animal au combien sensible à nos émotions, le simple fait de dire un "NON" sur un ton strict suffit largement à stopper la plupart des chiens dans leur actions. Reste ensuite à profiter de l'air surpris qu'il prend généralement pour lui donner un ordre que je vais renforcer par la suite. Comme ça, j'invite le chien à ne plus produire ce comportement indésirable, et je lui montre ce que j'attends de lui derrière. Les dresseurs de fauves témoignent souvent de l'utilisation de plusieurs langues pour jouer sur la tonalité de la voix : l'allemand sert à la réprimande ("Nein !"), et l'anglais et le français, plus douces, à récompenser ("Good", "Alright").

Il y a bien sûr des cas de chiens peu à l'écoute du maître, incapable de se concentrer, sur qui l'intervention physique peut être nécessaire. Cela est donc être réservé à certains tempéraments, certains contextes, très particuliers. Il ne faut jamais que la réprimande physique serve à supprimer un comportement indésirable, vous risquez de créer de mauvaises associations, surtout si vous l'exprimez dans un moment de colère.

Éventuellement, on peut l'envisager comme un léger "traumatisme", qu'on donne volontairement au chien pour le protéger d'un danger. Le cas du chien qui cours vers la route, et qui prend un coup de laisse pour s'arrêter, est un bon exemple de réprimande physique abordable, à supposer que le simple fait de vous voir hurler et paniquer n'ait pas suffit à capter son attention. Dans tous les cas, il convient d'orienter immédiatement le chien vers un bon comportement ("assis" au bord de la route, dans notre exemple) pour le récompenser et lui montrer la bonne voie. C'est très important que la route de la réprimande soit toujours accompagnée par la voie de la récompense, pas loin : concrètement, avant de tirer sur la laisse, il convient d'avertir le chien avec un ordre.

Comment le maître doit se comporter

Soyez toujours calme. La nervosité amplifiera la punition à tort. Si vos émotions parlent plus que votre raison, vous risquez de punir trop fort, et trop longtemps, ce qui rendra votre chien stressé, anxieux, voir résigné.

Evitez les outils type journaux, ou autre accessoire pour une réprimande physique. Si votre chien réagit à votre voix, pas la peine d'en faire plus.

Ne montrez jamais de rancune ; c’est une règle universelle ! Punition imédiate, récompense inconditionnelle, les deux rêgles de la stratégie "donnant-donnant" : elle est particulièrement efficace avec la mémoire associative du chien.

Soyez bienveillant : la patience est une règle d'or, et l'éducation d'un chien peut prendre du temps. N'oubliez pas qu'on demande à un être vivant d'être propre à 4 mois (mais il en est capable, c'est ça le pire), n'oubliez pas de quoi nous sommes capables nous à 4 mois !

Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz

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15 commentaires

  • Myarka
    Myarka
    Pourriez vous nous donner aussi des conseils pour l'éducation des chats, surtout comment faire pour les empêcher de monter sur la table ou sur les jardinières de fleurs. Merci pour les conseils
  • Mimma
    Mimma
    En voulant courir derrière un chat , la longe s'est enroulée et m'a fracturé le doigt! Je ne l'ai pas punie. Maintenant j'utilise ma main gauche pour la tenir la laisse et je ne lui mets la longe qu'au bord de la mer! Elle continue à courir derrière les chat mais avec la laisse très courte je la maintiens près de moi et je fais attention à ma main car la droite est encore en rééducation pour un mois! Pour rien au monde je ne supporterai que ma chienne souffre ou ait la moindre peine!
  • Utilisateur anonyme
    Utilisateur anonyme
    Avant de punir votre chien :

    Rien de pire d'une punition infligée sur impulsion, non contrôlée. Voici pourquoi :

    si vous dites votre ordre (votre consigne) en même temps que la punition, votre ordre devient une punition secondaire, c'est-à-dire que votre ordre est mort, vous pouvez recommencer l'éducation du comportement avec un nouveau mot à la place de votre ordre empoisonné.

    Par exemple, si vous dites " au pied " et en même temps vous tirez brutalement sur la laisse, votre ordre " au pied " est foutu. Ou encore si vous lui apprenez " Lache ", mais que vous criez en avançant de manière menaçante vers votre chien, votre " Lache " est empoisonné, il faudra lui ré-apprendre avec un nouveau mot.

    Donc si vous tenez absolument à recourir à la punition, vous devriez y penser à l'avance : " si mon chien fait ceci, je fais cela, de telle manière, en mesurant bien le rapport avantage/inconvénient "

    La punition est très délicate à employer, et le plus simple, le plus efficace, c'est d'apprendre rapidement à votre chien ce qu'il a le droit de faire, au lieu de vous épuiser à lui apprendre ce qui est interdit.
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