Un chiot qui présente soudainement un œdème de la face avec des croûtes et un abattement doit être vu en urgence par un vétérinaire. Il souffre peut-être d’une cellulite juvénile canine, une affection grave si elle n’est pas prise en charge rapidement. Il s’agit d’une des seules urgences en dermatologie vétérinaire.
La cellulite juvénile canine est-elle fréquente ?
Non, il s’agit heureusement d’une affection rare.
A quoi est due la cellulite juvénile du chiot ?
L’origine de cette pathologie est encore inconnue. On suspecte un désordre au niveau du système immunitaire avec un éventuel support génétique. Certaines races seraient prédisposées. Il s’agit du Labrador, du Golden retriever et du Teckel.
Dans certains cas, la cellulite pourrait être déclenchée par un vaccin. Cependant, cette maladie très rare ne doit pas remettre en cause la vaccination du chiot qui le protège de pathologies graves et beaucoup plus courantes.
Quels sont les symptômes de la maladie ?
Elle évolue de manière aiguë par un gonflement symétrique du visage donnant à l’animal une face dite d’hippopotame. Des pustules, des croûtes et des chutes de poils surviennent rapidement sur les lèvres, le nez, les paupières et les oreilles. On observe aussi des ganglions au niveau du cou.
Le chiot est abattu et présente une température élevée. Il peut également être douloureux et perdre l’appétit.
Malgré la présence parfois impressionnante de pus, la cellulite n’est pas une infection ; c’est-à-dire qu’on ne retrouve pas de germes (type bactéries) dans les lésions qui sont dites stériles.
La cellulite juvénile ne touche-t-elle que les chiots ?
La maladie atteint généralement les jeunes chiots (avant 6 mois). Dans de rares cas, des animaux plus âgés, voire des adultes sont touchés.
Comment diagnostiquer la cellulite juvénile du chien ?
Le vétérinaire pose généralement le diagnostic sur la base des symptômes et de l’âge du chiot. Parfois il faudra éliminer certaines maladies aux signes cliniques proches comme ;
- La teigne : elle est due à un champignon. On observe des dépilations et des croûtes, mais généralement de façon localisée sur la tête. L’évolution est beaucoup moins rapide que dans la cellulite. La teigne n’est pas douloureuse et peu prurigineuse.
- La gale : l’animal présente des croûtes sur la tête et le bord des oreilles. Il se gratte beaucoup. Contrairement à la cellulite juvénile, il n’y a pas d’œdème et peu d’atteinte de l’état général.
- La démodécie : il s’agit également d’une parasitose. Le chiot peut présenter des dépilations au niveau des lèvres ou des paupières. Pour la démodécie comme pour la gale, un médicament antiparasitaire sous forme de cachet est très efficace.
- Une piqûre d’insecte : elles sont fréquentes chez le chiot qui cherche à attraper une guêpe ou une abeille avec sa gueule. Le gonflement est souvent impressionnant et survient au niveau des lèvres, mais de façon plutôt asymétrique (un côté touché). On retrouve parfois le dard planté dans la muqueuse.
- Une allergie à un aliment ou un médicament. L’œdème du visage s’installe rapidement et de façon symétrique. Il n’y a pas de croûtes, mais souvent on constate une rougeur de la peau, voire des papules sur le corps (urticaire). Ces œdèmes de la face dit de Quincke peuvent survenir après un vaccin chez un chiot.
Dans les cas douteux, la cytologie (études des cellules au microscope) ou l’histologie (observation des tissus) peut s’avérer utile. Le chiot devra alors subir un petit prélèvement de peau.
Comment soigner cette maladie du chiot ?
Le traitement doit être mis en place rapidement pour soulager l’animal et éviter la persistance de cicatrices disgracieuses. Il fait appel aux corticoïdes à fortes doses. En cas de surinfection, des antibiotiques peuvent être prescrits, mais ils ne sont pas utiles pour soigner la cellulite juvénile canine elle-même.
Avec un traitement bien conduit, le chiot se rétablit totalement et ce n’est plus qu’un mauvais souvenir.