Un vieux chien qui reste dans son coin, qui s’arrête parfois le regard fixe, perdu, aboie sans motif… Le pauvre, il perd un peu la boule… Normal, pour un animal âgé ?
Et si c’était la maladie d’Alzheimer ? Comment aider son vieux compagnon à vivre plus sereinement son 4 ème âge ?
Quels sont les symptômes de la démence sénile canine ?
Le dysfonctionnement cognitif canin (DCC), aussi appelé syndrome de dysfonctionnement cognitif canin, démence canine ou syndrome confusionnel, est une pathologie qui ressemble à la maladie d’Alzheimer aussi bien par sa symptomatologie que par sa cause : une atrophie cérébrale liée l’accumulation de plaques beta-amyloïdes.
Le DCC se traduit par une atteinte des capacités cognitives, c’est-à-dire toutes les facultés qui participent à la mémoire, la communication, la déduction, l’orientation…
A noter, le syndrome de déficience cognitive existe aussi chez le chat. Dans cette espèce, il touche un senior sur 2.
Chez le chien, les principaux symptômes sont :
- De la désorientation : le chien se perd, ne retrouve plus son chemin. Il peut aussi demeurer immobile sans réaction ou errer sans but.
- Une perturbation de la communication : le chien ne recherche plus la présence de ses humains, évite les caresses.
- Des troubles du sommeil : le chien dort beaucoup, mais il peut aussi manifester une agitation nocturne avec éventuellement des aboiements. C’est par exemple le chien qui aboie pour sortir en pleine nuit, alors qu’il n’a pas besoin d’uriner.
- De l’anxiété : l’animal développe des peurs, ne veut plus rester seul.
- Une baisse d’activité : le chien ne joue plus, se déplace peu, dort beaucoup.
- Une perte des apprentissages : le chien peut devenir malpropre, ne répond plus à des ordres connus.
L’apparition de ces signes peuvent orienter vers une maladie d’Alzheimer du chien. Ils peuvent cependant être dus à d’autres pathologies et il est toujours préférable de demander conseil à un vétérinaire.
Et si ce n’était pas la maladie d’Alzheimer du chien ?
En effet, certaines affections de l’animal âgé peuvent présenter des symptômes similaires à la DCC. Par exemple, un chien souffrant d’arthrose va répugner à se déplacer, rester plus longtemps à dormir dans son panier et devenir irritable. De même, un chien sourd va diminuer ses interactions sociales et moins bien obéir (pour cause !). Un animal atteint d’une tumeur cérébrale va développer différents symptômes neurologiques pouvant mimer (dans un premier temps du moins) une maladie d’Alzheimer.
Les chiens âgés peuvent aussi souffrir d’une dépression d’involution qui se traduit également par des troubles cognitifs et une perte des apprentissages. Elle serait surtout liée à la baisse des capacités physiques et sensorielles (arthrose, surdité, baisse de la vue…) liée à l’âge ; ce qui provoque une sorte d’isolement de l’animal menant à la dépression.
Pour affiner le diagnostic, le vétérinaire procèdera à un examen clinique complet et d’éventuels examens complémentaires (prise de sang, radio, IRM cérébrale…). Ce diagnostic différentiel est indispensable pour permettre de traiter le petit malade de manière adéquate. Par exemple, un chien âgé souffrant d’arthrose peut retrouver une seconde jeunesse grâce à la prise de médicaments adaptés.
Comment aider son vieux chien souffrant de dysfonctionnement cognitif canin ?
Il est important de détecter précocement la maladie d’Alzheimer chez le chien. En effet, comme chez les humains, une prise en charge rapide permet de ralentir l’évolution de la pathologie.
Il n’existe pas de traitements spécifiques de la DCC. Cependant le vétérinaire pourra prescrire certains médicaments visant à améliorer le fonctionnement cérébral. Il faudra aussi veiller à apporter une alimentation de qualité, riche en acides gras oméga-3. Ces derniers jouent en effet un rôle neuroprotecteur et peuvent aussi être distribués sous forme de compléments alimentaires.
Enfin, l’humain aura un rôle de premier plan à jouer auprès de son compagnon âgé. Il s’agira de :
- Maintenir l’activité physique de son compagnon. En santé humaine, l’activité physique est considérée comme le meilleur rempart contre la progression des troubles cognitifs. Bien sûr, il ne faudra pas se lancer dans un jogging de 5 km avec un vieux chien qui n’a jamais couru de sa vie ! Mais il faudra conserver les petites balades quotidiennes, en s’adaptant au rythme de l’animal.
- Stimuler son chien. Le second volet de la lutte contre la DCC est une stimulation cognitive : jeux, réalisation de tours, recherche alimentaire, interactions avec des congénères équilibrés… et toujours avec patience et bienveillance.
- Enfin, il faudra adapter l’environnement du chien à ses facultés physiques et cognitives : aménagement d’une rampe d’accès, rythme de vie régulier (éviter les déménagements !), bains et brossages plus fréquents (si le chien ne se nettoie plus)… et surtout pas de punition !
Prendre soin de son vieux compagnon, c’est important pour ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer du chien et, tout simplement, pour son bien-être.