Publicité

© shutterstock

Comment savoir si mon chien ou mon chat a mal ?

La rédaction

Publié le

La médecine vétérinaire évolue, et ce n’est que très récemment (quelques décennies) que la douleur animale a commencé à prendre une place importante. Aujourd’hui, il existe de nombreux protocoles pour soulager un animal douloureux, et la gestion de la douleur prend une place de plus en plus importante dans les cliniques. Mais comment savoir, à la maison, si son animal souffre, et à quel point ?

Chiens et chats sont des animaux doués de sensibilité (comme la grande majorité des animaux) : ils perçoivent au travers de leur peau et des terminaisons nerveuses qui s’y trouvent, une partie de leur environnement. Ce sens, nommé culturellement le toucher, est en réalité la combinaison de plusieurs voies nerveuses, différentes en terme de rôle comme de disposition anatomique. Parmi ces différentes sensibilités, on nomme nociception le réflexe lié à la douleur.

Qu’est-ce que la douleur ?

La question paraît saugrenue, tant chacun peut témoigner rapidement d’au moins une expérience douloureuse dans sa vie. Pourtant, peu de personnes savent comment le corps perçoit et réagit à ces signaux, concrètement.

L’IASP (International Association for the Study of Pain) édite chaque année un répertoire des termes pour désigner la douleur, et met à jour une définition de la douleur : « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite en termes d'un tel dommage ».

La douleur « naît » au niveau de la peau, et des terminaisons nerveuses qui s’y trouvent. Une sensation trop intense (pression, température, inflammation...) peut déclencher un signal, qui remonte alors jusqu’au cerveau via les nerfs, qui lui-même prévient immédiatement les centres de la conscience. Puis les voies nerveuses descendantes renvoient un signal, souvent réflexe, pour se soustraire à ce qui provoque la douleur.

Dans un certain nombre de cas, le réflexe intervient avant même la prise de conscience par le cerveau. Il faut se méfier de ces réflexes, car un chien qui est surpris par une douleur (par exemple, une caresse un peu trop appuyée sur le dos d’un vieux toutou arthrosique) va déclencher potentiellement un réflexe de défense, même quand le chien n’est pas agressif du tout.

Il existe aussi une autre forme de douleur, plus diffuse, qui provient des viscères : l’entéroception. Dans le ventre, il n’y a pas de terminaisons nerveuses pour la sensibilité fine et la douleur, il s’agit d’une voie encore différente, qui peut justifier d’une thérapie différente également (par exemple, lors de douleurs abdominales, les analgésiques habituels vont être peu actif, et à l'inverse de molécules qui freinent les contractions de l’intestin peuvent soulager).

Quels sont les signes de douleurs chez un animal ?

L’animal, contrairement à l’Homme, ne va pas exprimer verbalement (avec des mots) sa douleur. Elle ne joue pas le rôle neuropathique qu’elle a chez l’homme : l’animal supporte souvent sa douleur sans chercher à la montrer.

Après, chaque animal va réagir différemment à un même stimulus douloureux. Certains supportent des chocs importants sans broncher le moins du monde, d’autres peuvent hurler à mort pour un petit bobo. Il y a même des chiens qui anticipent la contrainte et se plaignent avant de sentir la moindre douleur.

Tout dépend de son expérience et de son tempérament : un animal peut apprendre à supporter la douleur comme une contrainte, quand il s’y retrouve confronté. C’est le cas d’un animal qui développe de l’arthrose : progressivement, un vieux chat ou un vieux chien peut modifier son comportement, pour tenir compte de ses articulations douloureuses, dans ses déplacements ou ses interactions avec les autres.

On distinguera donc les signes de douleurs aiguës, généralement suite à un choc ou un trauma :

  • peur, anxiété
  • plaintes, gémissement, parfois hurlement
  • rythme cardiaque et respiratoire augmenté
  • isolement, protection, agressivité
  • soustraction à la douleur, comportement d’évitement : boiterie, hyperesthésie (sensibilité exacerbée)…

Et les signes de douleurs plus chroniques :

  • diminution des comportements exploratoires et sociaux
  • apathie, baisse d’activité
  • appétit diminuée, dysorexie (trouble de l’appétit)
  • agressivité, modification du comportement

Quelles sont les conséquences d’une douleur non gérée ?

La première conséquence, évidente, est l’inconfort : un animal risque de voir son comportement modifié pour s’adapter et supporter la douleur.

Par exemple, on observera un animal boiter pour gérer une douleur sur un membre. Une douleur abdominale le rendra moins actif, plus irritable, voir apathique, et risque d'affecter son appétit. La douleur peut donc avoir des manifestations très variables, suivant le type de douleur, sa localisation, et le tempérament de l'animal.

Toutefois elle peut avoir un véritable rôle pathologique, c’est le cas des douleurs intolérables ou bien des douleurs lors de cancers pris trop tardivement. Autre exemple, on a montré l’effet délétère de la douleur en post-opératoire, que ce soit pour le comportement de l’animal (qui a plus envie de toucher à sa plaie) mais aussi pour la cicatrisation. Même une piqure d’insecte peut s’infecter si on laisse l’animal se lécher sans gérer la démangeaison.

On a donc un véritable intérêt à gérer la douleur chez un animal, pas seulement pour le confort. Et beaucoup de propriétaires ne savent pas l’identifier correctement : soit ils sous-estiment la douleur (« mais il ne se plaint pas, je ne pensais pas qu’il avait mal »), soit au contraire ils la surestiment, interprétant à tort des demandes d’attention comme de la souffrance.

Attention aussi aux initiatives bienveillantes, mais parfois catastrophiques : ne donnez aucun traitement sans prescription vétérinaire ! Certains de nos "anti-douleurs" classique, comme le paracétamol, sont des poisons pour nos animaux, il faut donc être très vigilant avec les thérapies analgésiques.

Il est donc important de connaître son animal, et sa réaction à la douleur, afin de savoir identifier les moments de souffrance véritable, et intervenir pour le soulager rapidement. Le réflexe à avoir est alors d'appeler son vétérinaire (même en urgence), qui pourra vous conseiller les premiers soins à pratiquer avant de le voir.

Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz

A lire aussi : Vaccin contre la rage : un rappel tous les 3 ans, est-ce suffisant ?

Plus de conseils sur...

Qu'avez-vous pensé de ce conseil ?

Merci pour votre retour !

Merci pour votre retour !

Laisser un commentaire
Connectez-vous pour commenter

1 commentaire

  • Denisemolik
    Denisemolik
    j ai la pretention de bien connaitre mes loulous et il m arrive d aller chez le veto en disant il me semble que mon chien a mal sans en savoir plus sur l endroit ou il a mal mais je ne me suis jamais trompe le pire a été mon griffon nivernais il avait au moins une fois par an une maladie qu on ne voyait pas souvent du coup je comprenais qu il etait malade mais pas d ou et chaque fois le veto me disait que va t on trouve aujourd hui ?? et on trouvait
Confirmation de la suppression

Êtes-vous sûr de vouloir supprimer le commentaire ?

1 commentaire sur 1

Vous voulez partager cet article ?